L'échappée belle / Anna Gavalda. Le Dilettante, 2009.166 pages (si, si 166 - jetez un coup d'oeil sur la dernière page avec un peu plus d'attention si ce n'est pas encore fait :-D). 4*
Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle.
Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes. Légère, tendre, drôle, L'Echappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-soeurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.
J'aime Anna Gavalda. Enfin il semblerait que j'apprécie un ouvrage sur deux de cet auteur. Néanmoins, je garde un souvenir ému de mon premier contact avec sa maison d'édition en 1999 (?) lors du Salon du Livre où était proposé à la vente, "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part". J'avais reçu un accueil merveilleux et leurs conseils et gentillesse n'avaient été que les prémices à une lecture enchantée et enchanteresse.
Avec Je l'aimais, déception, mais Ensemble c'est tout m'avait réconcilé avec mon auteur contemporaine fétiche. Un bon gros pavé enchanteur que j'ai relu plusieurs fois avec plaisir. Puis il m'a semblé lire un autre de ces romans mais pfft aucun souvenir... si ce n'est à la sortie de La Consolante, l'idée que ce roman devait être le fameux 1 sur 2, mais hésitation .... et je ne l'ai pas lu, ne parvenant pas à me souvenir si vraiment j'avais lu un écrit d'Anna Gavalda depuis Ensemble... Tergiversation avec des échos mitigés.
Voici quelques semaines une collègue ; elle lit du Gavalda, L'échappée belle : une conversation commence, mais mon cerveau fait toujours des bulles, toujours ignorant si cette lecture a eu lieu ou non (il me semble finalement que oui, mais que je l'ai rangé dans le même registre que Je l'aimais). Bref la jeune femme est déçue de sa lecture. Rebelote, avant hier une autre collègue me demande ce que je pense de l'auteur car elle reste sur sa faim avec le même ouvrage. J'accepte son prêt (souriez, car il se cache peut être dans mes étagères, je n'ai toujours pas vérifié).
Verdict.
Oui j'avais lu ce livre et, effectivement, ma première lecture ne m'avait pas enchanté, car je n'y retrouvais pas le charme de mes livres doudou, mais cette relecture fut très positive. Est-ce parce que j'avais un a priori négatif, des avis mitigés qui entachaient cette nouvelle ? Je ne sais, mais j'ai néanmoins pris du plaisir à cette lecture.
Il est facile pour des trentenaires de se retrouver dans cette histoire de fratrie qui, pris par le cours de la vie, s'échappe, vole quelques heures à leur quotidien, histoire de retrouver leur enfance, la joie, l'absence des soucis liés aux problèmes matériels ou sentimentaux.
Alors bien entendu, cela peut sembler absurbe, facile de s'évader ainsi et, certains se demanderont à quoi leur a servi ces 24 heures de fuite ? A faire le plein de vie, à se retrouver entre eux, à vivre et à parler en toute quiétude, sans tabou. A retrouver une part d'enfance qu'ils savent enfuie depuis longtemps, notamment pour les aînés qui ont vécu le divorce des parents. Le simple plaisir d'être ensemble, d'adopter une attitude parfois enfantine, de se remémorer des instants fugaces de plaisir et de complicité que l'on a entre frères et soeurs ou entre cousins. Profiter de ces moments uniques, revoir des instantanés du passé qui font du bien au coeur, avant de reprendre son bâton de pélerin, ou plus simplement le chemin du quotidien avec ses tracas petits ou grands.