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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 05:17

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/165x250/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/7/7/3/9782277301134FS.gifLe cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde / Robert Louis Stevenson. Traduit de l'anglais par Théo Varlet. Librio, 1996.92 pages. 4*

La ruelle est sombre, la silhouette furtive, l'homme pressé. Une enfant s'avance, le heurte. Voilà qu'il la jette à terre...La piétine ! Elle hurle ! Cris affreux ! L'homme, en accomplissant son immonde besogne, n'a cessé de sourire... Hélas, on ne compte plus à Londres les épouvantables crimes de l'étrange Mister Hyde. Etrange ? Oh ! non. Il y a bien plus, réfléchit plein d'effroi le brave notaire Utterson...Mais quoi ? Un air...Des expressions à peine humaines. L'émotion putride d'une âme corrompue... Et quel sinistre lien unit son ami, le pauvre Dr Jekyll, jà cet individu dont la seule vue fait frémir ? Oh ! tremblez, braves gens. Car le secret est terrifiant : Et si jamais visage a porté l'empreinte de Satan, c'est bien celui de Mister Hyde.

 

Un classique que tout un chacun connait (ou croit connaitre). Et pourtant l'avez-vous lu ? Pour moi, l'erreur est réparée.

J'ai découvert un texte court, habilement mené où le fantastique côtoie le quotidien victorien, et au-delà du Dr Jekyll, les personnes qui l'entourent : ses amis et ses domestiques.

Le dédoublement de la personnalité est montré avec habileté et si, nous, lecteurs contemporains, au fait de cette histoire ne sommes pas surpris par la chute de cette nouvelle, j'imagine qu'il en fut tout à fait différemment pour les premiers lecteurs du texte. En effet, Robert Louis Stevenson, insuffle progressivement des indices concernant le mystérieux et machiavélique M. Hyde : une silhouette esquissée, une brute capable de frapper un enfant, un être dont l'essence même inspire l'horreur et la haine. Tout cela à travers le récit de l'ami de M. Utterson, le notaire du Dr Jekyll.

En revisitant ce thème de dédoublement de la personnalité, l'auteur y apporte la modernité de la science, des recherches entreprises par les médecins et de l'intérêt porté sur l'étude des comportements... Le Dr Jekyll étant un bel homme épris de justice et de bonté, son double ne peut être que totalement opposé. 

Le jeu du roman repose également sur les forces en présence des deux personnalités, sur la religion et le combat entre le bien et le mal. Sous une forme moderne : enquête dans un climat fantastique, Robert Louis Stevenson revisite le schéma traditionnel de l'éducation et de la bienséance.

En peu de pages, il suscite l'intérêt et déclencher quelques frissons à ses lecteurs.

 

Et pour moi Hyde, c'est aussi la chanson de  Philippe Chatel

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 17:10

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/165x250/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/4/1/5/9782841568017FS.gifhttp://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/4/1/5/9782841568710FS.gifhttp://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/165x250/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/4/1/5/9782841569076FS.gif

 

Cadavres chinois à  Houston. Jeux mortels à Pékin. L'éventreur de Pékin / Peter May. Traduit de l'anglais par Arianne Bataille. Editions du Rouergue, 2007-2008. 315 + 332 + 381 pages. 4,5*

 

Malgré la mini déception du volume précédent (quand trop de jeux sur les relations amoureuses empoisonnent l'histoire), je n'ai néanmoins pas hésité une seule seconde à me saisir des 3 derniers volumes de la Série Chinoise afin de connaître le devenir du Docteur Campbell et de son flic préféré Li Yan.

Dans Cadavres chinois à  Houston, Peter May nous bouscule un peu dans nos habitudes puisque toute l'affaire va se dérouler aux Etats-Unis, mais la communauté chinoise est, bien entendu, au centre de l'enquête qui met l'accent sur l'immigration. et le trafic des clandestins.

C'est un volume particulièrement intéressant pour les lecteurs que nous sommes, habitués à lire des romans policiers (et autres) se déroulant aux Etats-Unis. Même si nous avons tous entendu parler de ces filiales d'immigration, de la soumission et des dettes qui s'ensuivent, aucun point, même les plus sordides ne nous sera épargné, nous permettant de mieux comprendre l'impact de cette immigration ; parallèlement , même si cela reste tenu, elle va bouleverser la vision de Li Yan qui, même s'il n'approuve pas toute la politique de son pays, cherche à comprendre les raisons qui peuvent pousser des milliers de personnes, ses voisins, à braver un tel voyage dans la quête de l'eldorado, tel que les Etats-Unis sont encore présentés à ces chinois aspirants à une vie meilleure.

Bien entendu, si les thématiques de l'émigration, l'intégration, le racisme... sont fondamentales dans ce volume (vécu au quotidien par nos deux 2 héros, dont la relation reste un sujet d'interrogation qu'ils soient en Chine ou aux Etats-Unis) bien d'autres thèmes vont être abordés dont la manipulation génétique des virus ainsi que la politique de lutte contre la drogue des Etats-Unis au détriment de la vie quotidienne des paysans, de la faune comme de la flore, des pays contre lesquels ils se battent. 

Les enjeux politiques restent présents à chaque instant et, en Chine comme aux Etats-Unis le pouvoir des hommes. En dépit de cultures aux antipodes l'une de l'autre, on se rend rapidement compte que l'appat du gain, du pouvoir restent les valeurs en commun des hommes de ces deux pays. Au milieu de ce chaos et de cette enquête où les êtres humains ne sont que marchandises, le couple cherche à se retrouver, à poursuivre une relation difficile au quotidien comme dans le regard de ceux qui les entourent. 

Dans Jeux mortels à Pékin, nous allons les retrouver, mais cette fois avec les lois et les coutumes chinoises, car le couple a décidé de se marier dans la perspective de la naissance de leur premier enfant. Si leur amie Mei Yuan est heureuse de ce dénouement pour ses "enfants adoptifs" et aide Margareth à organiser les fiancailles de présentation des familles avant le mariage, les parents des futurs mariés ne sont pas enchantés par la perspective de cette union mixte. Et que dire des supérieurs de Li Yan ?

Bien entendu, les problématiques du couple permettent à l'auteur de nous montrer des facettes de la vie en Chine, des relations familiales, comme du poids de l'administration chinoise, mais en parallèle les enquêtes et les cadavres s'enchainent. Nous sommes tout près des Jeux Olympiques et Pékin se transforme sous les yeux de nos deux personnages : les rues, le quotidien change, le capitalisme s'installe (d'une certaine manière) avec ses excès.

La réussite et la quête de l'argent gouvernent désormais les faits et actes de beaucoup, et pour certains athlètes les soupçons de dopage commencent, même si tout un chacun essaie d'étouffer la mort mystérieuse de tous ces jeunes gens promis à des médailles d'or.

Peter Mayle mêle habilement les faits actuels en nous replongeant dans l'histoire de tous ces athlètes de l'Allemagne de l'Est qui furent détruits dans leur enfance comme dans leur vie d'adulte. Le retour de la "mafia" asiatique démontre également les dérives et les changements économiques que la Chine subit. 

Peter Mayle termine avec brio sa série chinoise par le volume intitulé : L'éventreur de Pékin. Dans cet ouvrage, tout s'accélère et les meurtres sont tous plus horribles les uns que les autres. Faux suicides, utilisation à mauvais escient du pouvoir et de l'argent : rien ne va plus dans cette Chine qui poursuit sa transformation tout en gardant son archaïsme administratif, son héritage de services rendus, de faux semblants (cf la vie commune de notre couple) La position de Li Yan sera totalement remise en question alors qu'il était porté aux nues 5 minutes auparavant par toute sa hiérarchie. Mais qui peut bien tirer les ficelles et essayer de détruire un à un tous les personnages qui l'entourent, nouveaux ou rencontrés dans les volumes précédents que l'on voit un à un menacés ou disparaitre.

Et oui, Peter Mayle semble avoir jeté tout son savoir faire dans ce dernier opus, même si les 3 volumes lus sont réellement d'excellente facture. 

 

Les 4ème de couverture de ces 3 volumes :

 Au petit matin, sur une route déserte du Texas, l'attention du shérif adjoint Jackson est attirée par un camion frigorifique qui semble abandonné. Lorsqu'il décide de l'inspecter, il ne sait pas que dans la remorque, il va découvrir une cargaison qui lui fera regretter amèrement sa curiosité : les cadavres de quatre-vingt-dix-huit clandestins chinois morts asphyxiés. N'est-ce qu'un sinistre drame de l'immigration ou s'agit-il d'une affaire beaucoup plus grave ? Les pages du carnet trouvé sur l'un des corps, ainsi que d'étranges et inquiétantes marques de piqûres, ne vont pas tarder à mettre en alerte toutes les autorités du pays.
Qui a bien pu vouloir transformer ces malheureux, venus chercher des jours meilleurs en Amérique, en véritables " bombes humaines " ? Dans ce quatrième volet de la " série chinoise " de Peter May, c'est aux États-Unis que nous retrouvons Elizabeth Campbell, maintenant médecin légiste à Houston, chargée d'organiser l'autopsie des quatre-vingt-dix-huit corps, et Li Yan, dépêché par le gouvernement chinois pour suivre l'affaire.
Une fois encore, ils vont devoir travailler main dans la main et faire face aux sentiments complexes qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. En compagnie du FBI et des services de l'Immigration, ils vont plonger dans l'univers trouble des trafics de clandestins et s'engager dans une véritable course contre la montre. Car s'ils ne découvrent pas qui tire les ficelles de cette machination, c'est toute l'humanité qui est menacée d'une terrible et collective agonie.

 

Au cœur de l'hiver, dans l'effervescence générale d'un Pékin métamorphosé par l'approche des Jeux olympiques, six athlètes chinois de haut niveau meurent dans des conditions mystérieuses à quelques semaines d'intervalle : un nageur se pend au plongeoir d'une piscine à la veille d'une compétition internationale, anéantissant les espoirs de son pays de remporter une victoire face aux États-Unis ; un haltérophile meurt dans les bras de sa maîtresse ; trois coureurs de relais périssent dans un accident de voiture ; un cycliste se noie... Lorsqu'un septième athlète disparaît mystérieusement, LiYan, devenu chef de la Section n° I des affaires criminelles, décide de mener l'enquête. II demande à Margaret Campbell, pathologiste de renommée internationale, de pratiquer des autopsies. Peu à peu, le milieu sportif révèle ses dessous : des intérêts financiers colossaux, et leur corollaire, des méthodes de dopage sans cesse plus poussées, jusqu'à devenir quasiment indétectables. Plongés au cœur de cette nébuleuse, Margaret et LiYan vont devoir mettre leur vie en danger pour découvrir la sombre vérité qui se cache derrière les apparences

 

" Qian ouvrit le tiroir supérieur de son bureau et en sortit une chemise A4 en plastique. A l'intérieur était glissée une feuille dépliée. Il la remit à Li, puis se retira près de la fenêtre pour respirer un peu d'air frais. Li reconnut les caractères peu soignés, à l'encre rouge : Je vous envoie la moitié du rein que j'ai pris sur une femme. Conservé pour vous. L'autre morceau, je l'ai frit et mangé. " L'inspecteur Li Yan sait qu'il a en face de lui un redoutable adversaire. Celui qui se surnomme " l'éventreur de Pékin " a déjà exécuté plusieurs victimes chinoises, les laissant affreusement mutilées : la gorge coupée, le visage tailladé, les organes vitaux extraits et placés dans ce qui s'avère être une mise en scène extrêmement réfléchie. Tout va se précipiter lorsqu'une scientifique américaine se livrant à des expériences sur un nouveau procédé de détection du mensonge est assassinée à son tour. Li découvre alors que le meurtrier lui en veut personnellement et cherche à le détruire. La situation devient vite infernale aussi bien pour lui que pour sa compagne, le docteur Margaret Campbell

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 06:06

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/4/1/5/9782841567348FS.gifLe quatrième sacrifice  - Les disparues de Shanghaï / Peter May. Traduit de l'anglais par Ariane Bataille. Editions du Rouergue, 2006. 379 + 362 pages. 4*

En l'espace de quatre semaines, quatre corps sont découverts à Pékin. Les trois premières victimes ont été droguées et attachées. Puis une main experte les a décapitées. Autour de leur cou, une mystérieuse pancarte portant un chiffre et un nom. La quatrième a été exécutée de la même façon, mais cette fois il s'agissait d'un diplomate américain. Or personne ne sait pourquoi Yuan Tao est revenu en Chine après avoir vécu si longtemps aux Etats-Unis, pourquoi il a accepté un emploi subalterne à l'ambassade américaine, pourquoi il loue un deuxième appartement dans un quartier pauvre de Pékin, ni pourquoi il a trouvé la même mort étrange que trois Chinois apparemment sans liens...

Les corps mutilés et démembrés de dix-huit femmes sont découverts sur le chantier d'une banque sino-américaine en construction à Shanghai. Appelé spécialement de Pékin pour mener l'enquête, le commissaire Li Yan découvre l'un des plus terrifiants catalogues de tueries jamais mis au jour. Une fois encore, et malgré la relation explosive qui règne entre eux, il devra faire appel au talent de la pathologiste américaine Margaret Campbell pour identifier les victimes. Bientôt, ils s'aperçoivent que les femmes assassinées ont probablement été découpées vivantes et qu'ils ont affaire à un véritable monstre... Dans l'atmosphère humide de l'automne d'un Shanghai à la fois futuriste et vétuste, pour se rapprocher de ce tueur impitoyable, Li Yan et Margaret devront mettre de côté leurs difficultés personnelles, déployer tous leurs talents et accepter de faire face à leurs pires cauchemars. 

 

J'ai retrouvé avec plaisir Margaret Campbell et Li Yan dans ces second et troisième volumes. "Le quatrième sacrifice" est intéressant au niveau de la situation des deux personnages principaux car il s'enchaîne avec "Meurtres à Pékin". S'ils sont épris l'un de l'autre, le scandale dont ils se sont fait l'écho et leurs relations ont entraîné de sérieuses remises en question de la part des supérieurs de Li Yan, et une méfiance de la part des autorités locales ou américaines à l'égard de Margaret. Cette dernière, consciente (pour une fois) qu'elle ne peut pas déplaire davantage aux autorités chinoises, et n'ayant pas de nouvelles de Li Yan décide de tourner la page et de rentrer au pays. Bien entendu, à peine cette décision est-elle prise que les autorités et la diplomatie lui demandent d'assister la police chinoise dans l'enquête sur l'assassinat d'un ressortissant américain d'origine chinoise. Le ballet entre les deux protagonistes reprend, entrecoupé de jalousie, de non dits et de l'irruption dans la vie de Li Yan, de sa nièce. Dans ce volume est abordé le problème de l'enfant unique, sujet qui reviendra dans le suivant également et prendra de l'ampleur, mais également l'histoire des factions de la Révolution culturelle, de leur acharnement contre les intellectuels. Mais, même si la résolution de l'enquête apparaît clairement aux yeux du lecteur, bien avant le dénouement, Peter May conserve quelques éléments avant de tourner la dernière page.

"Les disparues de Shanghaï" se positionne un peu plus tardivement dans l'histoire du couple qui, s'il n'a pas encore de toit commun, a appris l'un de l'autre, ce qui ne va pas l'empêcher de se déchirer dans cette enquête qui les éloigne de leurs lieux habituels, et semble bouleverser leur train train. Après Margaret dans le volume précédent, c'est le tour de Li Yan de rencontrer une policière qui par bien des points pourraient lui convenir, comme le reconnait Margaret : culture, langue communes font qu'elle se sent de trop. Mais à force de jouer à ce jeu de chat et de la souris, j'ai commencé à me lasser des miévreries de Margaret et de son indécision quant à son devenir. Son caractère, contrairement à certains lecteurs, et ses réactions intempestives (même si elles sont un peu parfois excessives) restent compréhensives, mais son apitoiement sur elle-même  concernant son couple m'ont agacé.

La résolution de l'enquête, si ce n'est un point essentiel d'un point de vue culturel, m'a semblé d'une telle évidence, que j'ai eu la sensation que Peter May avait passé trop de temps à laisser jouer ses héros avec leurs sentiments, (remplissage ?). Bref une mini déception, qui ne va pas m'empêcher - loin s'en faut -  de me précipiter sur la suite des romans de cette série.


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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 23:35

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/4/2/7/9782742765102FS.gifMeurtres à Pékin / Peter May. Roman traduit de l'anglais par Arianne Bataille. Babel, 2007.498 pages. 4,5*

Pékin, ville baignée de tradition mais avide de modernité, une société qui se rue dans le capitalisme moderne mais profondément marquée par le système communiste. Le cadavre carbonisé d'un homme est découvert un matin dans le parce. Le même jour, deux autres corps sans vie sont trouvés à deux endroits différents de la ville. Pour seul indice, un mégot de cigarette à côté de chacun des trois corps, comme une signature. Margaret Campbell, médecin légiste aux Etats-Unis, spécialisée dans les brûlés, qui se trouve à Pékin pour une série de conférences, va se voir embarquée malgré elle dans l'enquête de Li Yan, fraîchement promu commissaire. L'Américaine rigoureuse et le policier chinois, ironique et énigmatique, choisissent deux approches totalement différentes d'un même objectif. Deux mondes s'affrontent, mais devant la complexité d'une affaire qui cache un secret monstrueux, les deux investigateurs vont devoir taire leurs oppositions et unir leurs talents pour découvrir la vérité, fût-ce au péril de leur vie. Car si les lieux sont exotiques et chargés de traditions, les dangers, eux, sont bien du XXIe siècle menace des OGM et remous dans les milieux politiques. 


Si l'histoire de cette première aventure (qui en compte 6) de Margaret Campbell et Li Yan se déroule sur une semaine, il m'a fallu bien moins de temps que cela pour ouvrir et refermer ce roman. Une fois la première page lue, j'ai quasi poursuivi ma lecture non stop et, en moins de 24H l'ouvrage était refermé et rendu à sa propriétaire avec une idée fixe (ma maladie lorsque je lis des séries) : me ruer en bibliothèque pour tous les attraper et découvrir rapidement ce qu'il va advenir des personnages de Peter May :)

Vous l'aurez compris, j'ai énormément apprécié ma lecture que j'ai trouvé très intéressante à plus d'un titre.

En immergeant une parfaite néophyte de la culture chinoise, dans ce pays, Peter May la fait se confronter à bon nombre de faits et, plonge, du même coup, son lecteur avec elle : que vous ayez des connaissances mineures ou pas, le tout s'intègre parfaitement au roman, sans crainte de lire des appartés historiques ou autres. En suivant son arrivée, ses erreurs de comportement, de savoir vivre, il nous montre une ville et ses habitants, leur manière d'être mais également leur Histoire.

Face aux idées préconçues de son héroïne et grâce à la relation qu'elle crée, bien involontairement de prime abord, avec le commissaire Li Yan, les échanges et la vie en Chine se tisse par bribes sous nos yeux, sans voyeurisme, ni pathos. Oui les stigmates de la Révolution Culturelle sont présents, au quotidien, mais nul ne se plaint, la vie doit continuer et ainsi que l'expliquera l'oncle de Li Yan, de tous maux ou vie, il faut apprendre, en tirer de la sagesse et vivre. Modernité et tradition se confrontent autant aux yeux de Margaret qu'à ceux du lecteur. La société évolue en temps réel sous nos yeux, préparant la modernité, l'arrivée des Jeux Olympiques, me semble-t-il. Détruisant les anciens quartiers pour moderniser. S'opposant au Feng Shui, au nom d'une pensée moderne, mais cet art reste néanmoins omniprésent dans le quotidien.

N'oublions pas l'enquête policière, car c'est le but premier de cette série. A l'image de la Chine qui se jette dans la modernité l'enquête nous entraîne là-aussi dans le réel et le monde contemporain en utilisant des techniques dernier cri pour les autopsies, en parlant de manipulation génétique des aliments.

L'Asie fascinante et mystérieuse confrontée à la modernité et à la capacité de tout pays à avancer à marche rapide tout en souhaitant conserver sa part d'identité. Si tout cela vous semble bien ambitieux, vous avez en partie raison, mais la dextérité de l'écriture de Peter May, les rebondissements de cette enquête font vous paraître évidents et vous plonger dans une histoire passionnante.

 

A propos de la série, Annabelle

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 22:35

http://www.decitre.fr/gi/47/9782070403547FS.gifLe Maître de Ballantrae / Robert Louis Stevenson. Texte présenté, traduit et annoté par Alain Jumeau. Postface de Jean Echenoz. Gallimard, 2000 (Folio Classique). 322 pages. 4 *
Chef d'oeuvre de Stevenson, ce roman d'aventures, qui commence en Ecosse en 1745, entraîne le lecteur sur les champs de bataille, sur les mers avec les pirates, vers les Indes orientales et enfin en Amérique du Nord avec sa terrible forêt sauvage, hantée par des trafiquants, des aventuriers patibulaires et des Indiens sur le sentier de la guerre.
On retrouve l'inspiration de L'Ile au trésor , enrichie de celle du Cas étrange du Dr Jekyll et Mr Hyde, car Stevenson poursuit son exploration obsessionnelle du mystère et des ambiguïtés du mal. Le héros, James Durie, Maître de Ballantrae, livre à Henry, son frère cadet, un combat sans merci. Stevenson décrit la fascination romantique que ce protagoniste diabolique, séduisant, raffiné, intelligent, implacable et sans scrupules, est capable d'exercer sur ses proches et jusque sur les narrateurs chargés de relater ses aventures prodigieuses.

 

C'est grâce à Bookomaton (Shame on me mes liens ne sont toujours pas mis à jour :s) que j'ai lu Stevenson qui était enfouie au fond de ma mémoire. Comment résister à un écossais a-t-elle dû se dire en me l'envoyant ? Et elle m'a confirmé la semaine dernière que c'est plus particulièrement la présence de James, - véritable Dr Jekyll par sa prestance, parole et physique que Mr Hyde par sa violence, son autosuffisance et l'être abject qu'il sait être pour parvenir à ses fins - était pour beaucoup dans l'ouvrage envoyé.

Voilà l'excuse toute trouvée :) J'enchaîne les classiques mais cette fois avec des personnages masculins portant beaux !

Et oui tout le monde peut trouver son bonheur dans cette oeuvre de Stevenson : histoire, et faits d'armes, pirateries, voyages à travers des mondes lointains et méconnus à l'époque, semi-fantastique, évocation diabolique et histoire familiale peuplée d'amours fraticides et de trahison. Et oui, il y a également des femmes au coeur de cette histoire....

Le mal et le malheur s'abat sur les Ballantrae de prime par une préférence d'un père pour son fils aîné, James Durie. Un raccourci rapide, il est certain de l'origine des drames qui se jouent sous nos yeux et dont toute la famille aura à souffrir. Cet homme adulé incarne les attraits de la perfection à bien des égards, mais symbolise le mal par ses facettes opposés.

Ayant choisi de jouer avec son frère le soutien au prince Bonnie Charles, il passe chez les jacobites pendant qu'Henri reste fidèle à Londres. Ainsi la famille est certaine de s'en sortir à bon compte suivant que l'un des deux parties soit victorieux. Mais le fait d'avoir refusé de choisir et d'opter pour la "facilité" va entraîner la chute des Durie. Henry prend la place de son frère au domaine, mais l'absent et les pertes entraînées par la bataille de Culloden en Ecosse provoque la déférence à son égard, amplifiée par les esprits retors et le mal qui s'installe partout. Comme il est fréquent, la mort fait oublier les erreurs et les aspects négatifs de James. Il devient légende par les souvenirs de sa beauté et de son esprit, ainsi que pour ce que représente cette défaite.

Stevenson sait mettre en avant les travers de l'être humain et montrer combien l'homme est versatile. Il décrit avec une très grande justesse les caractères et le revirement des uns et des autres. Il joue sur les effets de "manche", sur tous les thèmes qui font rêver son lectorat, manie avec art les rebondissements.

Pour raconter l'hsitoire et éviter de prendre fait et cause pour l'un ou l'autre des deux frères, il opte pour une narration extérieure faite par l'intendant Mackellar, sensée nous apporter une vision juste et sans parti pris. Mais contrairement à ce que l'on croyait acquis, l'un des frères n'est pas l'incarnation du mal et l'autre du bien, les contrastes existent et les manipulations peuvent coexister. La souffrance est peut être à l'origine des bouleversements dans le caractère de Mr Henry, néanmoins ces modifications donnent un élan et un jour nouveau à l'histoire qui permet à l'auteur de nous prendre à partie et nous montre combien il est difficile de croire un homme meilleur qu'un autre pour des questions de caractères, de faits, etc...

Alors avez-vous choisi votre camp ou aurez-vous envie comme moi de donner des claques à l'un pour son inertie et à l'autre pour son insolence ?


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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 23:14

http://www.decitre.fr/gi/62/9782253124962FS.gifCicatrices : Une enquête de l'inspecteur Rebus / Ian Rankin. Traduit de l'anglais (Ecosse) par Daniel Lemoine. Le Livre de Poche, 2009. 567 pages.

Les mains ébouillantées ? Accident domestique, prétend-il ?, l'inspecteur Rebus ne peut ni conduire, ni téléphoner, ni allumer sa cigarette.
Et il a les Affaires internes sur le dos : un truand notoire est mort dans l'incendie criminel de sa maison ; or, ce soir-là, John Rebus a été vu en sa compagnie... A South Queensferry, petite ville côtière au nord d'Édimbourg, deux adolescents sont abattus par un ancien du SAS qui retourne ensuite son arme contre lui. Il se trouve que l'une des jeunes victimes est un neveu de Rebus, qui va devoir gérer l'ambiguïté de la situation.

Quatorzième enquête de l'inspecteur Rebus, Cicatrices apporte un éclairage nouveau sur la personnalité çomplexe de ce héros laconique, opaque et intraitable, qui n'a pas que des amis dans la police... 

 

Autant le premier opus lu des aventures de l'inspecteur Rebus m'avait laissé sur le bord du chemin, autant ce volume m'a happé.

Rien n'est réellement novateur me diront quelques esprits chagrins, mais j'ai réellement compris grâce à ce volume la place qu'à Ian Rankin dans le coeur des écossais, amateurs des enquêtes de son personnage. Tout est là ! Leur vie, leur quotidien, les événements tragiques qui le jalonnent (citons le crash de Lockerbie, qui est présent dans cette histoire), la destinée de ces hommes qui tentent d'échapper à leur futur en intégrant l'armée et parfois la prestigieuse SAS, histoire de se voir reconnu. Ou un univers somme toute plus banal, empli des faits et gestes du quotidien, de lieux que tout un chacun connaît, de lieux communs, de pubs où sans doute les lecteurs pourront croiser Rebus ou un des flics qui l'entourent.

Parlons en des flics du commissariat de Saint Leonard ou de ceux de la ville : des êtres humains avec des souffrances personnelles qui empiètent sur le quotidien, à moins que ce ne soit l'inverse ? Les enquêtes, la violence, l'argent facile, la peur parfois qui s'invite dans le service, les inimitiés, moqueries.... Tous ces détails qui font que vous vous sentez proches de ces personnages, imparfaits, hantés, mais qui essaient néanmoins de faire avancer les affaires de meurtre auxquelles ils se trouvent confrontés.

Et là, l'affaire est encore une fois un événement devenu presque courant, malheureusement : une fusillade dans une école. Néanmoins les apparences détournent parfois le regard et c'est bien sur cela que compte l'auteur pour nous entraîner à sa suite. Adroitement, il mêle une autre affaire où l'implication humaine et relationnelle semble plus forte et qui sait, peut-être a-t-elle mené l'inspecteur Rebus vers l'irréparable ? 

Impossible ! Cela nous semble totalement étranger à l'homme que nous croyons connaître. Néanmoins les zones d'ombres sont si importantes autour de lui, que si, même son "bras droit", Siobhan, se pose la question, pourquoi pas nous ?

En dépit des interrogations des uns et des autres, de la rencontre avec des membres de sa famille que lui-même a tenu éloigné depuis longtemps, vous n'apprendrez en définitive que fort peu de l'homme, de ses tortures intérieures.

Ian Rankin tire les ficelles de son personnage avec un doigté consommé, semblant toujours en garder pour le prochain épisode, mais sans que le lecteur ait réellement cette impression. Sa force est là, intacte, de nous donner envie de nous rapprocher de son personnage, ours parfois mal léché mais néanmoins profondément humain, et de poursuivre la lecture coûte que coûte afin de saisir les moindres détails que nous pouvons rattacher à Rebus.

Le titre illustre bien ce que tout un chacun promène avec lui : des plaies, des bosses, des souvenirs, des fragments de souvenirs qui s'avèrent être différents suivant la personne qui y fait référence.

Vous l'aurez compris, ma lecture fut motivée.


Lecture en partenariat avec Le Livre de Poche.

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 21:00
Nonobstant ma mémoire de poisson rouge, je ne pense pas avoir lu jusqu'à aujourd'hui une enquête de l'inspecteur Rébus. Il me sera donc mal aisée de porter un quelconque jugement de valeur sur l'opus inédit (mais paru pour la première fois en 2004) proposé par Le livre de Poche.
SI j'en crois le site Wikipédia "Le fond de l'enfer" est la seconde enquête de Rébus ; dixit cette source, les lecteurs suivent chronologiquement la vie de ce personnage au long de ces histoires.
Les rebondissements sont présents tout au long de cette histoire qui nous entraîne dans les bas fonds d'Edimbourg, comme dans le côté sombre des individus - part que chacun cherche à dissimuler et qui chez certains les rend plus proche de Mister Hyde que du Docteur Jekyll ; image dont Ian Rankin se repait tout au long de ce livre, son personnage principal jouant lui-même de cette double face. Mais en y réfléchissant bien tous présentent cette dualité avec des côtés plus ou moins renforcés vers l'un ou vers l'autre.
Si ma lecture fut plaisante, elle ne m'a pas pour autant satisfaite à 100 %. En y réfléchissant, je me suis rendue compte que ne parvenant pas à m'attacher à l'inspecteur Rébus, je suis restée à une certaine distance de ce "héros". Dommage car des personnages secondaires sont plus attachants tels Brian Holmes* & Nell Stapleton (* Watson bien entendu n'est guère loin en la personne du "paysan", le superintendant).
Par contre je trouve le personnage de Tracy peu clair. Ian Rankin joue-t-il une nouvelle fois sur la double facette du personnage ? Je ne sais, mais certaines de ces actions, réactions ou mises en scène ne m'ont pas semblé très logiques, ni très explicites.
Peut-être devrais-je essayer de lire l'opus suivant ? Qui sait les épisodes qui suivent me sembleraient peut être plus prenant en connaissant mieux cette énigme qu'est Rébus.
 

http://www.decitre.fr/gi/85/9782253099185FS.gifUne enquête de l'inspecteur Rebus : Le fonds de l'enfer / Ian Rankin. Traduit de l'anglais (Ecosse) par Frédéric Grellier. Le Livre de Poche, 2006. 315 pages
Un junkie retrouvé mort dans un squat d'Édimbourg, juste un cadavre dont le corps a été placé sur le sol selon un étrange rituel.
Une jeune fugueuse terrifiée qui pense que son ami a été assassiné. Mais tout le monde s'en moque. Ce sont les déchets de la société, des drogués et des petits délinquants. Mieux vaut s'intéresser aux nouvelles entreprises en plein essor et aux lotissements flambant neufs qui vont apporter la prospérité à une ville qui se vante déjà de sa " qualité de vie ". Il n'y a guère que l'inspecteur Rébus pour s'en préoccuper, sentir quelque chose de trop malsain, de trop dangereux pour être laissé dans l'ombre...
Quelque chose qui n'est peut-être pas sans lien avec le monde merveilleux que promettent promoteurs et publicistes...

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