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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 22:32

http://www.decitre.fr/gi/39/9782264050939FS.gifLes minutes noires / Martin Solares. Traduit de l'espagnol par Christilla Vasserot. 10/18, 2010 (Domaine Policier). 466 pages. 2,5*

Dans la petite de ville de Paracuàn au Mexique, le meurtre d'un journaliste suscite l'émoi de la population et de la police locale.
Chargé de l'enquête, Ramòn Cabrera, dit le Grizzli, met le nez dans une sale affaire vieille de vingt ans, d'autant plus complexe que ses confrères ne tardent pas à lui mettre des bâtons dans les roues. Il y a des histoires qu'il ne vaut mieux pas déterrer et des secrets à ne pas révéler. Parmi lesquels ce fait divers sordide accusant un tueur de petites filles qui terrorisa la région dans les années soixante-dix...
Le noir portrait d'un Mexique opaque et mystérieux, en proie à la corruption généralisée et à l'atmosphère poisseuse, prompte à faire resurgir les pires des cauchemars.

 

Bon je dois avouer que je suis moyennement convaincue par le style de l'auteur. A mon sens, il existe réellement des longueurs et des chapitres qui auraient pu être éliminés ; ces coupes permettant de donner un élan à l'ouvrage qui parfois semble patiner : je pense notamment aux deux témoignages, celui du neveu du commissaire et celui de l'enquêteur privé appelé en renfort, mais ce ne sont pas les seuls.

Dommage car il est toujours appréciable de découvrir des auteurs autre qu'anglo-saxons et, même dans un contexte sombre d'aller au-devant d'une ville (même imaginaire) dans un pays où les histoires ne sont pas les plus récurrentes ; en l'occurrence, ici, le Mexique. Une ville mais aussi le quotidien, et la puissance de la corruption à tous les niveaux que l'auteur nous fait partager, découvrir. C'est certainement sur ce point, sans concessions, que l'auteur est des plus intéressants tout au long de cette histoire qui se déroule à vingt ans d'intervalle.

En effet, tout commence de nos jours et l'assassinat d'un jeune homme va permettre à Martin Solares de nous plonger 20 plus tôt dans le même commissariat, avec des protagonistes plus jeunes et n'ayant pas toujours les mêmes fonctions.

On suit l'enquête et les meurtres de ces enfants mais surtout le quotidien de cet homme, Vincente Rangel, qui essaie de dépasser d'une tête tous ses collègues volontairement et involontairement. Sa perspicacité et sons sens de l'enquête font de lui un réel inspecteur par rapport à ses confrères bien prompts à d'abord encaisser les enveloppes et à profiter de l'existence et des pouvoirs que leur fonction leur apporte. Mais ce personnage si moral soit-il est parfois obligé de plier pour ne pas rompre. Néanmoins on se doute bien que son combat est perdu d'avance car nul trace de super héros dans un quotidien connu où politiciens, hommes plus ou moins puissants tiennent la vie des autres entre les leurs.

Alors oui, sur ce point est quelques autres ce policier dénote un peu et on parvient à lui trouver du charme. Mais les faiblesses signalées précédemment font que je ne suis pas parvenue à dévorer ce policier ou à m'intéresser réellement à l'enquête. Il faut également préciser que, contrairement à ce que font d'autres auteurs, le lecteur n'a pas toutes les cartes en mains et ne peut donc pas suivre totalement le fil de la pensée des enquêteurs.

De plus le basculement entre les deux périodes m'a fait un peu perdre le fil dans l'enquête contemporaine dont la clé se trouve dans le passé.

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 21:00
Dévoré. Oui on peut simplement dire que je l'ai dévoré ce livre commencé samedi en fin de journée, dont les pages tournaient quasi toutes seules. Samedi soir, 200 pages lues. Un aller retour en métro vers le ciné et hop, presque 100 pages de plus avalées. Retout à la maison et dimanche soir il était fini.
Et alors ? Et bien depuis, j'ai laborieusement rédigé un  billet mardi, et ne parvenais pas à me décider à écrire celui-ci. Quoi d'autre ? Je sais que mes soirées de ce début de semaine furent occupées mais je ne suis pas encore parvenue à ouvrir un autre livre. Vous l'aurez compris, il était temps que je réagisse et que je me penche sur mon clavier.

Sans doute l'avez-vous déjà tous lu, mais vous me connaissez à présent, je suis bien souvent tardive dans les lectures par trop prisées ! ;-D Merci à Xiane pour ce prêt.

 L'ombre du vent
/ Carlos Ruiz Zafon. Roman traduit de l'espagnol par François Maspero. Le Livre de Poche, 2009. 637 pages
. 4,5 *
Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours.
Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers.
Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du Vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.

Comment ne pas tomber sous le charme de ce livre qui vous fait découvrir le Cimétière des Livres  ! Quel programme pour tous les lecteurs que nous sommes. On s'imagine dans une bibliothèque géante mais déjà Carlos Ruiz Zafon nous entraîne dans un autre hémisphère. L'ouvrage choisi par Daniel, l'enfant que nous allons suivre, est celui d'un auteur quasi maudit ! Car très vite nous apprenons que ce livre "L'ombre du vent", si saisissant pour son lecteur est quasi introuvable car tous les exemplaires sont détruits par un curieux personnage. L'auteur nous plonge alors dans un univers fantastique, mais là ne s'arrête pas sa verve. Il est prêt à aborder tous les genres : l'histoire, l'amour, le poète maudit, un zest de Roméo et Juliette, du policier etc... Un fourre tout ? Pas du tout.
Tout l'art de l'auteur est là - même si j'ai noté quelques longueurs sur la fin  -.
Sa plume glisse et nous entraîne à la suite de Daniel qui grandit, est confronté à la vie ; à la sienne comme à celle de Julian Carax (l'auteur) qui suscite son intérêt, l'aide à grandir, à s'affranchir de son père grâce à son envie de connaître l'histoire de cet auteur dont les ouvrages semblent être le reflet. Progressivement nous allons nous acheminer vers un jeu de miroir mais pris dans la lecture c'est assez tardivement que l'on en prend conscience. Mon seul regret dans ce jeu de reflet est de retrouver en guise de conclusion
"(...) ce sourire triste qui accompagnait toute sa vie comme une ombre. (...)" Daniel n'est ni Julian, ni son père et pourtant il ne s'affranchit pas totalement alors que l'on pourrait s'attendre à une fin "plus heureuse". La présence de la mort présente à chaque instant dans ce livre, masquée ou non est-elle la raison de cette fin réaliste ? Je ne sais.

"(...) Bea prétend que l'art de la lecture meurt de mort lente, que c'est un rituel intime, qu'un livre est un miroir où nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous, que lire est engager son esprit et son âme, des biens qui se font de plus en plus rares. (...)" page 632

"(...) Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L'âme de celui qui l'a écrit, et l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu'un livre change de mains, que quelqu'un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. (...)
Quand une bibliothèque disparaît, quand un livre se perd dans l'oubli, nous qui connaissons cet endroit et en sommes les gardiens, nous faisons en sorte qu'il arrive ici. Dans ce lieu, les livres dont personne ne se souvient, qui se sont évanouis avec le temps, continuent de vivre en attendant de parvenir un jour entre les mains d'un nouveau lecteur, d'atteindre un nouvel esprit. (...) Chaque livre que tu vois ici a été le meilleur ami de quelqu'un. (...)"
pages12-13
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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 08:33
L'ombre de l'oiseau-lyre / Andrés Ibañez. Roman traduit de l'espagnol par Antoine Martin. Au Diable Vauvert, 2006. 519 pages
Qui est réellement Adénar ? Le prince qu'il prétend être, ou un pauvre fou aux souvenirs troublés ? Sa quête aventureuse va le conduire à rencontrer un milliardaire de quatorze ans et autres personnages extravagants, et à pénétrer les mystères du vieux palais Turpestis, jusqu'à découvrir le secret de la cité de Floria...
Dans ce roman envoûtant, où les fées croisent des psychiatres, où les mages rencontrent des fonctionnaires kafkaïens, où les alchimistes fréquentent des clubs anglais, Andrés Ibañez mêle l'univers des contes au récit fantastique et à la science-fiction, pour rendre un magnifique hommage à la littérature et au merveilleux.

Ce livre est tout d'abord un titre enchanteur et une superbe envolée au niveau de la couverture (seule mention trouvée OFF/ Paris) ; bref de quoi attirer tout lecteur qui se respecte, plus particulièrement, quand une lectrice et une future lectrice en discutent devant vous. Vous l'aurez compris, je me suis laissée influencer et suis loin de regretter le temps passé en compagnie de l'imaginaire d'A. Ibañez.
Il a su créer avec une certaine harmonie des pages parcourues par l'histoire d'Adénar, le prince qui a perdu 1) son imagination dirons-nous dans son monde, 2) sa mémoire dans ce nouveau monde dans lequel il se trouve "projeté".
Il mêle avec joie les images du fantastique et du féérique, à des images d'un monde contemporain pourvu d'un gouvernent libéral en apparence, mais qui se révèle beaucoup plus totalitaire qu'il n'y paraît, où tout est loin d'être harmonieux et où l'opulence pour tous n'est, comme dans toute société, que l'apanage de certains. Il fait la part belle aux personnes éclairées qui réfléchissent par elle-même, s'intéressent à leur passé et futur, conscient que leur présent, de leurs actions et réflexions parfois philosophiques ou simplement sensées. Le tout se trouve relié par le passage de la vie d'enfant-ado à celle d'adulte grâce à la quête de son personnage principal.
Un joyeux fourre tout pour les yeux de certains mais qui va parvenir à vous accaparer au fil des pages qui nous entraînent dans cet espace irréel et magique. Bref si vous êtes un peu désarçonné par les premiers chapitres, je n'aurai qu'un seuil conseil : tenter coûte que coûte de poursuivre votre lecture.
Par contre, tout comme Chiffonnette, l'Epilogue ("consistant" en pages) ne m'a pas satisfait et laisse réellement une impression d'inachèvement. De nombreuses questions restent en suspens. Je veux bien que notre imaginaire soit sensé trouver la suite, mais certaines attendaient réellement la plume de l'auteur.

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 06:30
... une vraie ménagerie me direz-vous ? Pas vraiment. Plutôt l'esprit fertile d'un jeune enfant, souffrant de la séparation de ses parents et qui, ballotaient par les événements et la recherche de stabilité de sa mère dans sa situation domestique, financière puis affective  se voit la suivre en compagnie de sa jeune soeur.

Quelques errances qu'il canalise par son imagination pendant que sa soeur elle, joue les malades (chez la grand-mère maternelle) ou s'isole dans ses jeux enfantins ou sa collection de reptiles et batraciens. Moins visible que son frère, la narration se faisant par les yeux de cet enfant dont nous connaissons uniquement la description physique et l'âge, elle n'en demeure pas moins avec la mère les éléments dominants de cette histoire.
Histoire en partie autobiographique dont les souvenirs flous se juxtaposent à l'imaginaire, qui nous lancent dans une aventure de quelques chapitres : Des jours sombres tout d'abord, auxquels Des jours clairs vont succéder, en conservant une forme d'écriture similaire dans lequel ce côté fou m'a tout d'abord intrigué, amusé parfois mais, un monde dans lequel je ne suis pas parvenue totalement à entrer - j'ai tout d'abord cru à des histoires tribales cf ce tigre qui apparaît dès le premier chapitre m'a fait penser à l'identification à un animal (souvenir du film La forêt d'Emeraude, sans doute (aller jusqu'à 1'46)) qui permettent aux jeunes de passer à l'âge adulte avant de réaliser, en avançant dans ma lecture, que vu l'âge du narrateur cela ne correspondait pas - .
Contrairement à bon nombre de lecteurs de cet opuscule, j'ai été ravie que la narration ne soit pas plus longue car la lassitude aurait pu me gagner. 
L'ouvrage n'en reste pas moins original par son traitement du point de vue enfantin de la séparation, mais ce n'est pas un livre qui me donne envie de le relire.

Merci à Loula pour le prêt ;-D ; son billet est ici.

Les oreilles du loup / Antonio Ungar. Traduit de l'espagnol (Colombie) par Robert Amutio. Les Allusifs, 2008. 130 pages
Du haut de ses arbres et de ses cinq ans, un garçon farouchement libre, crinière rousse au vent et ses chaussettes jaunes bien remontées sur son pantalon rouge, guette les ombres du monde des adultes et le fantôme fou de son père.
Bringuebalés dans la tourmente de la séparation de leurs parents, sa petite s?ur et lui entament avec leur mère une errance entre ta savane et la ville, ta jungle et les plateaux de ta cordillère des Andes, en quête de survie, d'une éclaircie. Les sensations et images isolées qu'il perçoit avec ses yeux de tigre, la force de la violence et du malheur, mais surtout celle de l'amour et de ta beauté, composent le portrait impressionniste d'une Colombie sensuelle et meurtrie.


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