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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 20:50

http://www.decitre.fr/gi/48/9782070124848FS.gifLe jour avant le bonheur / Erri De Luca.Traduit de l'italien par Danièle Valin. Gallimard, 2010. 138 pages. 3*

Nous sommes à Naples, dans l'immédiat après-guerre.
Un jeune orphelin, qui deviendra plus tard le narrateur de ce livre, vit sous la protection du concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux et très attaché au bien-être du petit garçon, puis de l'adolescent. Il passe du temps avec lui, pour parler des années de guerre et de la libération de la ville par les Napolitains ou pour lui apprendre à jouer aux cartes. Il lui montre comment se rendre utile en effectuant de menus travaux et, d'une certaine façon, il l'initie à la sexualité en l'envoyant un soir chez une veuve habitant dans leur immeuble.
Mais don Gaetano possède un autre don : il lit dans les pensées des gens, et il sait par conséquent que son jeune protégé reste hanté par l'image d'une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre, par hasard, lors d'une partie de football dans la cour de l'immeuble. Quand la jeune fille revient des années plus tard, le narrateur aura plus que jamais besoin de l'aide de don Gaetano... Dans la veine de Montedidio, ce nouveau livre du romancier italien s'impose comme un très grand roman de formation et d'initiation.

 

Des pages dont parfois le lyrisme m'ont emporté vers cette ville de Naples et l'amour sans concession que l'auteur essaie de nous faire partager en la chantant au détour de ce roman que l'on pourrait, somme toute, voir comme initiatique. En vérité, au vu du mélange des genres chacun doit pouvoir y trouver beaucoup plus que 138 pages qui semblent bien courtes alors que nous allons l'abandonner au tournant de son destin et de son existence que, déjà, grâce aux récits de Don Gaetano on imagine plein de magie et de vie. Une nouvelle envie nous tenaille de connaître cette suite, mais on se contentera de cette rencontre, de ces histoires sur la Guerre et la libération de leur ville qui à l'image de ces hommes qui s'agitaient, prête à tout pour protéger les siens, comme elle le fera en fin de volume, pour aider notre héros : la ville, la nature, l'assimilation et la compréhension des histoires vont permettre à notre jeune homme de survivre, de se lancer dans l'existence. Un orphelin confié à deux étrangers et plus particulièrement à un homme Don Gaetano qui, l'aide à poursuivre sa route alors qu'on découvre notre personnage encore enfant mais déjà curieux, malin et suffisant à son existence.

Ainsi que je le disais on trouve beaucoup de choses dans ce roman, mais également une belle histoire de transmission.

Je mentirais si je disais que toutes les pages m'ont enchanté, certaines eurent mooins de force que d'autres mais l'ensemble a permis de poursuivre ma lecture, de vivre la fin de la seconde guerre mondiale pour Naples, sa "libération" et l'arrivée des américains qui prennent une place différente et distante dans cette ville. Une histoire d'amour de la part de napolitains pour leur ville et leur existence.

 

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 21:25

http://www.decitre.fr/gi/92/9782070128792FS.gifLa vie sexuelle des super-héros / Marco Mancassola. Roman traduit par Vincent Raynaud. Gallimard, 2011. (Du Monde entier). 545 pages. 2,5*

A New York, au début du XXIe siècle, les super-héros sont fatigués : Superman, Batman et les autres ont raccroché les gants, ils sont devenus des hommes et des femmes d’affaires à succès, des vedettes des médias et du spectacle, et ont tous renoncé à leurs super-pouvoirs.
Dès lors, qui peut bien vouloir les éliminer un par un ? Car après Robin, l’assistant et ancien amant de Batman, un mystérieux groupe de tueurs menace d’autres cibles. Comme ce dernier, Mister Fantastic et Mystique reçoivent eux aussi d’étranges messages d’adieu, et il semble bien que ce soit dans leur vie privée et leurs comportements sexuels qu’on veuille les frapper. Le détective Dennis De Villa mène l’enquête, tandis que son frère Bruce, journaliste, couvre les événements.
Mais ne faut-il chercher ailleurs, quelque part dans leur enfance commune, ce qui les relie à ces super-héros si fragiles ? Vaste fresque post-11 Septembre, le roman de Marco Mancassola est le récit mélancolique et crépusculaire de la fin d’un monde, celui des super-héros, et de celle d’une civilisation, incarnée pendant des décennies par les Etats-Unis. Une civilisation qui est aussi la nôtre.

 

Un titre qui se voulait sans doute accrocheur pour une pseudo enquête policière et/ ou journalistique. En y ajoutant la notion de super héros et du monde des média, voilà qui semble faire beaucoup pour un seul livre, me direz-vous ? Et bien je vous le confirme.

L'ouvrage en 5 chapitres tout à fait inégaux par leur taille et leur qualité n'a trouvé son souffle, à mes yeux, qu'au troisième avec l'histoire de la famille De Villa racontait par le biais de Bruce, le journaliste, qui nous imisce à la fois dans l'existence d'une famille originaire d'Italie, pauvre et fraîchement débarquée en Amérique et dont les deux enfants découvrent les super héros des Etats-Unis au fait de leur gloire, collectionnant sans relâche les articles les concernant. Mais ce qui pourrait sembler insignifiant finit par ne pas l'être tant que cela, et est au centre de l'histoire policière et meurtrière à laquelle nous convie l'auteur. Ce chapitre m'a permis de m'intéresser enfin au roman dont les premiers épisodes ne semblaient être présents que pour montrer 2 anciens héros cheminant vers leurs chutes finales ; une fin de vie pas si banale mais peu intéressante, qui rend la lecture en dépit des détails se voulant croustillants parfois plus que rébarbatifs réellement à l'image des deux personnages qui ont perdu leur aura. La tournure de ces chapitres initiaux semblent également être rédigés pour justifier le titre de l'ouvrage qui, nous le découvritons ensuite, sera le titre choisi par un ancien médecin des super héros avide de succès et de reconnaissance grâce à un ouvrage où il relate la sexualité ou tous les éléments un peu scabreux qu'il a pu glâner au gré de ses suivis médicaux. Pour un peu, on pourrait croire que les deux chapitres précédemments décriés sont réellement ceux rédigés par ce docteur ressemblant par certains traits à Silvio Berlusconi, un homme qui à force de se faire lifter devient inimitable, même pour l'époustouflante Mystique !

Une Mystique qui, à l'image d'autres super héros a choisi de se tourner vers les feux de la rampe afin de conserver une reconnaissance, un statut, même si son cas reste différent de celui des autres super héros déchus. C'est un beau portrait de femme qui est fait là, celui d'une personne qui ne sera jamais parvenue à trouver sa place dans la société, quelle qu'elle soit : aussi bien celle des super héros, que des hommes.

Bref des qualités certaines dans le choix du sujet, dans les relations du pouvoir et des media mais qui n'en font nénamoins pas un super bouquin car la chute arrive sans réelle logique. L'identité du meurtrier m'a semblé évidente à la lecture du chapitre de Mystique, mais concernant ses tenants et aboutissants, comme sa force de persuasion vis à vis du meurtrier de Superman, le scepticisme est de mise. L'ouvrage aurait pu être détonnant, drôle et original mais retombe comme un soufflé.

 

Des avis ici, Amanda Meyre,

 

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 21:48

http://www.decitre.fr/gi/14/9782283024614FS.gifFather / Vito Bruschini. Roman traduit de l'italien par Thierry Maugenest. Buchet Chastel, 2011. 633 pages. 3,5*

De 1920 à 1943, de la Sicile au Bronx, Father est un thriller autour du prince Ferdinando Licata, le parrain des parrains, et fortement inspiré par de nouvelles révélations sur les relations italo-américaines au cours de la seconde guerre mondiale.

 

Si le résumé vous parait succinct, je vous invite à consulter la quatrième de l'ouvrage qui vous en dira davantage.

C'est dans un roman touffu que nous entraîne l'auteur ! Dans le contexte d'un petit village de Sicile en 1938, l'histoire prend place dans la première partie, même si de brefs flash back des années 20 sont portés à notre lecture afin de nous permettre de mieux comprendre les événements présents. Riche et ambitieuse, cette rencontre avec les protagonistes, riches, nobles, simples figurants ou âmes damnés prêt à tout afin d'acquérir le pouvoir, présente toutes les tensions du lieu.

Le village de Salemi est représentatif de tous les caractères que l'on peut y trouver, le tout accentué par les meurtres, disparitions qui ont ensanglanté la vie de tous d'une manière ou d'une autre.

Si les chemises noires sont là en la présence de Iano et de quelques accolytes avides de pouvoir, ainsi qu'un corps de militaires venus à la base chassé les brigands de la région, la main mise d'un u patri, Ferdinando Licata, le prince demeure sur ce village.

La montée du nazisme, la fraternisation des facistes avec eux, et la publication des lois anti-juives est le prétexte pour les jeunes chemises noires pour laisser court à leur amertume et désir de meurtres. Se sentant soutenu par le pouvoir, l'escalade vers la violence gratuite, la prise du pouvoir comme l'accaparation des biens d'autrui se fait plus grande. La réouverture de vieux dossiers est l'occasion pour eux  de ré-ouvrir les procès et de les accompagner de fausses preuves.

Toute cette première partie, si dense soit-elle, m'a soufflé par l'élan, la souffrance du médecin juif, l'incompréhension face à ses jeunes qui s'en prennent à lui ou à d'autres pauvres bougres. On découvre bien vite que nul n'est tout blanc, ni noir (ainsi les paroles malheureuses du second médecin qui vont conduire à la perte des familles juives), et que chacun saisit l'opportunité qui se présente à lui pour se hisser au pouvoir, acquérir bien ou honneur.

La seconde partie consacrée à la montée en puissance de Ferdinando Licata,  des luttes intestines de la mafia, de la vie de Saro à New York m'a moins convaincue.

On sent que Vito Bruschini maîtrise son sujet, mais qu'il a souhaité donner le plus d'informations possibles, un peu à la manière d'un documentaire (concernant la mafia, les opérations militaires...) et ce, au détriment de la force romanesque de son ouvrage, dans cette seconde section. En dépit de quelques longueurs, j'ai néanmoins poursuivi ma lecture, avide de connaître comment ces deux personnages, le prince et l'orphelin allaient pouvoir prendre le pouvoir, eux les nouveaux émigrants, face à ces clans mafieux italiens et irlandais qui régnaient en maître sur la grosse pomme.

Bref, les sujets ne manquent pas dans ce roman : qu'ils s'agissent des relations américano-italienne pour libérer l'Italie (en commançant par la Sicile) du joug du facisme, d'histoires d'amour, de trahisons, de meurtres etc.

Un ouvrage à découvrir...

 

D'autres avis sont disponibles sur le net

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 23:15
http://www.decitre.fr/gi/51/9782253127451FS.gifChaos calme / Sandro Veronesi. Roman traduit de l'italien par Dominique Vittoz. LGF/Livre de Poche, 2010. (Le Livre de Poche) 535 pages.
Pietro Paladini est immobile.
Dans l'oeil du cyclone. Il ne sort plus de sa voiture, garée au bas de l'école de sa fille, à Milan. Ce quadragénaire séduisant que la vie avait épargné vient de perdre sa femme, Lara. Il attend de souffrir, mais ce n'est pas si facile de ressentir la perte. Les amis et les anonymes viennent lui parler, l'étreindre, partager ce temps suspendu, ce " chaos calme " où il se réfugie désormais. Les collègues de travail à la veille d'une fusion financière sans précédent, un frère fumeur d'opium, une belle-soeur qui se dénude en pleine crise de nerfs, tous à un moment laissent tomber leurs masques.
Tous renoncent à la comédie sociale. Sur cette situation digne de Beckett, Sandro Veronesi construit un roman émouvant, ample, magistralement tissé : le mélange de l'intime dans ce qu'il a de plus vibrant et du réel dans ce qu'il a de plus dérangeant.

Si le nombre de prix reçu par cet ouvrage est impressionnant, il restera un livre lu. en ce qui me concerne.
Et oui, je ne partage pas les billets très enthousiastes que j'ai reperé sur la toile, et même si des idées fort intéressantes se dégagent de ce roman, les épisodes qui se collent parfois m'ont parfois fait l'effet d'un cheveu sur la soupe.
Comment reprendre le cours de la vie lorsque l'on vient de perdre son conjoint et que son enfant a été témoin de ce drame ? Voilà la théma principale du roman à laquelle s'ajoute le ressenti du protagoniste Pietro et de sa fille, Claudia. Où plutôt l'absence de souffrance qui semble être le fait de ces deux protagonistes et plus particulièrement de l'époux.
En dépit de ce qu'il nous dit, la narration est faite du point de vue de Pietro, sa souffrance est bien latente du fait de cette décision de se poser devant l'école de sa fille afin de lui montrer que lui est et restera présent, et ne compte pas l'abandonner. Si par l'excuse de la fusion, il tente de démontrer que tout est suspendu en attendant qu'elle aboutisse, j'y vois davantage le fait d'une remise en question de ses priorités. Cette perte lui ouvre les yeux de bien des manières puisqu'elle lui permet de faire un point sur lui-même, ses proches : son frère, sa belle-soeur, son père ainsi que sur ses collègues.
Par rapport à ces derniers, s'éloigner d'une situation difficile à vivre pour tout salarié, lui permet de prendre un recul suffisant pour - avoir un oeil extérieur et quasi noeuf par rapport aux événements, - ne pas endurer le quotidien. Quotidien qui le rattrape par les visites de différents personnages venant s'épancher sur lui, narrer leurs souffrances intimes : ce veuf est-il à leurs yeux, dans son deuil, capable de mieux comprendre leurs propres tourments ?  Ces intermèdes sont intéressants car il montre réellement bien les bouleversements qu'entraînent une fusion et les différentes réactions de tout un chacun. Néanmoins au bout d'un moment, le délire de certains et les visites d'autres ne m'ont pas semblé apporter grand chose à l'histoire elle-même.
Intéressante introspection d'un homme bousculé dans sa vie privée et professionnelle, mais je suis restée néanmoins sur ma faim. La multiplication des personnages me laissent de marbre, et je me suis parfois ennuyée dans ma lecture.
D'autres pages sont belles et émouvantes telle les relations père-fille : le jeu du GPS (j'adore ! pauvre crétine de machine lol), l'admiration du père face à la stoïcité de Claudia mais qui reste néamoins une enfant de son âge (les enfants possèdent une force de caractère que j'ai l'impression de perdre en vieillissant), face à ses propos qui ponctueront la chute, l'enfant trisomique, le vieil homme ou simplement son collègue dont il reprendra les idées...
A découvrir si cela vous tente. Et pour les âmes sensibles, le décès est visible mais rapidement 2-3 lignes et, pris dans la cohue des événements qui débutent cet ouvrage.

Merci à Alexandra de Connivences littéraires de m'avoir mis sur la voie de tous les "manques" de cet ouvrage et reflètent mon absence de plaisir continu (il s'agit plus d'à coups ; dommage pour moi).
Parmi ceux qui ont aimé, le billet de Florinette.

Ouvrage lu en partenariat avec Le Livre de Poche.
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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 22:00
J'avais lu le billet rédigé par Yue-Yin sur ce livre voici quelques semaines et je l'avais noté dans un coin de ma tête. Alors quand je fus contactée par Suzanne pour le recevoir, j'avoue ne pas avoir hésité une seule seconde et ... le verdict est très positif :)  et ce livre m'a permis de ne pas voir passer les heures de train.
Bien entendu, vous avez lu et relu des commentaires sur ce livre, mais je suis ravie d'ajouter mon grain de sel à la blogosphère car, réellement je me suis laissée gagner par la plume de Paolo Giordano.

La solitude des nombres premiers / Paolo Giordano. Traduit de l'italien par Nathalie Bauer. Seuil, 2009. 329 pages.
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair.
Maffia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.
Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter.

Contrairement à ce qu'affiche le titre, une nouvelle fois, nulle crainte à avoir  si vous êtes en disgrâce avec les mathématiques, là n'est pas réellement le sujet.
Cette passion de Maffia n'est là que pour lui permettre de s'échapper, de s'isoler. Car, pour lui comme pour Alice, son pendant, l'isolement est de rigueur. Ils cachent par leur solitude, par leur comportement vis à vis de leurs corps, la souffrance d'un passé qu'ils veulent taire. Nul pathos à travers la plume de P. Giordano, juste une constatation, une présentation de ces deux êtres si proches et si lointains, qui parfois se complètent, parviennent à constituer un tout, mais que leur souffrance intime poursuit tout au long de cette vingtaine d'années durant lesquelles nous les suivons.
Plein d'espoir devant ces compléments, nous filons la plume de l'auteur qui, d'une pirouette fait rebondir la situation : la communication en dépit de tout reste trop délicate pour ces deux êtres si fragiles que leurs démons hantent en dépit des années. L'espoir demeure pour le lecteur, mais l'auteur choisit une fin distincte d'un schéma trop facile et attendu. Sans doute la raison a-t-elle dominé sur cette chute attendue par le lecteur. Néanmoins l'apitoiement n'est toujours pas de rigueur et la fin nous entraîne vers le sourire et... la tristesse.

Merci à Chez les filles et aux Editions du Seuil.
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1 septembre 2008 1 01 /09 /septembre /2008 21:30
En ce 1er jour de "fin des congés estivaux", j'ai souhaité commencer le mois en vous parlant de ce livre.

Tango pour une rose / Laura Pariani. Traduit de l'italien par Dominique Vittoz. Flammarion, 2007. 125 pages.
« Dans le sillage du tango, le thème du grand amour qui allume le charbon de l’âme s’est imposé à mon texte : pas la terreur amoureuse d’une Ophélie, d’une Yseult ou d’une Anna Karénine qui vont les genoux tremblants à un rendez-vous, mais l’égarement d’un esprit éduqué dans le bon goût et la discipline en présence d’une femme fatale. » Laura Pariani.
En imaginant les tout derniers instants de la vie d’Antoine de Saint-Exupéry, Tango pour une rose jette un éclairage romanesque sur la folle passion qui l’unit à sa femme, Consuelo.
Si le sujet pourrait, de prime abord, vous sembler un peu gris, laissez-vous gagner par votre lecture et par une très agréable écriture.
L'imagination de l'auteur est telle que vous aurez l'impression de lire les dernières lettres échangées avec Consuelo. La soif de Laura Pariano d'être Tonio lui donne des ailes lorsqu'il prend conscience que ses mots sont les derniers qu'il peut transmettre à Consuelo, à sa rose
C'est également l'amertume de tout être humain à l'aube de son dernier souffle qui regrette de ne pas avoir pris plus de temps pour l'autre, l'être aimée qui, néanmoins parfois l'étouffe par sa jalousie, son amour... Puis le calme retrouvé ne veut pas laisser la moindre trace d'amertume dans cet ultime échange et reprend la plume afin de lui dire sa passion, se remémorer les plus beaux passages de leur existence commune ou des minuscules souffrances qui font prendre conscience combien on tient à l'autre.
Je ne suis jamais parvenue à comprendre l'engouement pour  "Le petit prince", mais ces quelques pages me donnent envie d'ouvrir un autre ouvrage de
Saint-Exupéry.
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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 07:27
Soie / Alessandro Baricco. Traduit de l'italien par François Brun. Gallimard, 2001 (Folio). 142 pages.
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable.

Voici 142 très courtes pages qui vous entraînent dans beaucoup de douceur, un choc des cultures, une vision de l'amour bien loin des archétypes habituelles. Le tout mis en parallèle avec un tissu symbolique et magique.
Ajoutez une pincée d'exotisme pour les voyages peu courus en cette fin de siècle et vous obtenez une petite pépite. Contraste entre 2 civilisations, une redite des choses, de la vie et du temps qui s'écoule et qui semble se répêter inexorablement et là, au détour de la phrase,  un mot qui nous montre que tout peut changer :
"(...) le lac Baïkal, que les gens de l'endroit appelaient : mer. (...)"
"(...)
le lac Baïkal, que les gens de l'endroit appelaient : démon. (...)"
"(...) le lac Baïkal, que les gens de l'endroit appelaient : dernier. (...)"
Non je n'ai pas tout aimé dans cet ouvrage, mais je n'en suis pas loin et je trouve que la chute - que je tairais ici - est fort belle et bien loin de tout ce que j'aurais pu imaginer.
A déguster tranquillement...

Merci
Laëtitia ;-D
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