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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 17:30

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/2/6/2/9782226249692FS.gifLa nuit en vérité / Véronique Olmi. Albin Michel, 2013. 309 pages. 2,5*

Enzo et Liouba Popov vivent dans un grand appartement dont ils ont la jouissance près du jardin du Palais Royal. Les propriétaires ne sont jamais là, Liouba y est femme de ménage. Enzo est en 6e au collège où il est le bouc émissaire de ses camarades. Trop différent, trop gros, trop silencieux. Il a la hantise du lundi matin et son refuge ce sont les livres qu’il dévore et, la nuit, les histoires qu’il s’invente.
Quand le harcèlement scolaire devient lynchage, la vie d’Enzo bascule, la fièvre et le délire lui font entrevoir ses origines russes, des Russes blancs venus combattre en 14 avec les soldats français puis envoyés en Creuse dans un camp militaire. Un roman magnifique, ample, ondulant, qui évoque une relation forte et fragile entre une mère très jeune et un gamin sensible, victime de la méchanceté scolaire.

 

Autant j'ai été totalement conquise par la première partie de ce roman, me demandant comment l'auteur allait bien pouvoir poursuivre son récit, autant j'ai été déçue par le côté fantastique qu'elle y a intégré. Plonger dans un roman où la réalité et le quotidien accaparait mon attention, ce subterfuge m'a gênée dans ma lecture et a fait perdre le fil des thèmes soulignés par l'histoire contée par Véronique Olmi.

Néanmoins ce roman parle magnifiquement de l'exclusion, de l'image que votre couleur de peau ou votre nom donne à ceux qui vous entourent lorsqu'ils ne cherchent pas à en savoir plus sur vous.

Oui le nom de famille d'Enzo et Liouba sonne étranger mais ils sont français... Les différences ne s'arrêtent pas là et la quête absolue d'amour de Liouba, comme le surpoids ou son intérêt pour les livres d'Enzo les plongent dans la différence d'une certaine manière.

Véronique Olmi nous montre à travers ses maladresses et ses silences l'amour de Liouba envers son fils. Comment elle est l'esclave moderne de ses employeurs afin que son fils puisse aller dans une école des beaux quartiers. Mais l'adresse postale ne fait pas tout et la différence et l'indifférence d'Enzo envers ses camarades vont le plonger dans l'horreur et la cruauté des enfants comme l'incompréhension des adultes qui les entourent.

Leur vie semble plus simple lorsqu'ils ne sont que tous les deux, se raccrochant simplement l'un à l'autre en tant que mère et fils, chacun comptant sur la présence de l'autre mais de manière silencieuse. Certes Liouba n'est ni une mère parfaite, ni une employé idéale. A force de vouloir bien faire, elle abime les objets d'arts ou les rideaux (à force de nettoyage) de l'appartement de ses employeurs et, de la même manière, sans mode d'emploi pour son fils, elle essaie de lui transmettre tout l'amour qu'elle a pour lui.

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