Adios Hemingway / Leonardo Padura. Traduit de l'espagnol (Cuba) par René Solis. Editions Métailié, 2005 (Suites). 149 pages. 4*
Dans le jardin de la maison-musée d'Ernest Hemingway, on déterre un cadavre portant l'insigne du FBI.
Ce cher Ernest serait-il l'assassin ? Pas facile d'enquêter après tant d'années, surtout sur un écrivain de cette stature, qui vous inspire des sentiments ambigus d'admiration et de haine. Mario Conde, l'ancien flic, prend son courage à deux mains et exhume le souvenir de ce monstre sacré, généreux, odieux, inoubliable.
Alors non je ne suis pas une inconditionnelle d'Hemingway dont je crois n'avoir lu que des nouvelles c'est vous dire. Quant à Leonardo Padura, sauf erreur de ma part, ce fut une découverte. Bref le retour de Mario Conde, je veux bien le croire sur paroles et Leonardo Padura peut bien jouer tout son soûl de la vérité ou adapter pour les besoins de son roman des pans de l'existence d'Hemingway, je n'irai pas le critiquer vu mon inculture.
Un petit livre de 150 pages dans lequel, la béotienne que je suis à trouver de quoi se laisser prendre à sa lecture. C'est vraiment une découverte très positive. Leonardo Padura sait jouer avec les faits et suivre le quotidien situé dans notre présent de son ex inspecteur, tout en retournant dans les années 50 auprès d'Hemingway qui voit la déchéance physique commençait à le saisir. Des angoisses qui le rendent aux yeux du lecteur plus humain et plus proche de Mario Conde lui-même ou de ses amis, que l'espace d'un instant nous allons retrouver autour de leur 20ième anniversaire, bercés par leurs espoirs, leurs croyances de l'époque et spécialement la foi de Mario en Hemingway. Le présent a vu le temps, la déchéance des corps et de certains espoirs à l'image de ce que nous pouvons vivre pour ce prix nobel de la littérature.
Bref Leonardo Padura ne se contente pas de nous emmener dans une enquête policière, il mêle l'histoire de la vie d'Hemingway, sa vie à Cuba et son "quotidien" comme le poids de la vie. Un bel hommage de l'auteur qu'on lit avant tout pour son aspect polar, pour le rendu de l'atmosphère cubaine : ses personnages hauts en couleurs, personnages connus ou non, son climat et ses bars qui avaient séduit Hemingway.