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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 21:30

http://www.decitre.fr/gi/37/9782882502537FS.gifL'estivant / Kazimierz Orlos. Traduit du polonais par Erik Veaux. Les Editions Noir sur Blanc, 2011. 121 pages. 3,5*

Un vieil homme retrouve avec émotion deux lettres écrites par Mirka, son premier amour, qu’il avait relégué au fond de sa mémoire.
Il décide alors d’écrire à son fils et de lui raconter toute l’histoire, en commençant par sa rencontre avec cette adolescente lors des vacances d’été, au bord de la lagune de la Vistule, en 1951 et 1952. Dans ses lettres, la jeune fille lui annonçait être enceinte. Il ne lui a jamais répondu. Bouleversé par cette paternité qui resurgit dans ses vieux jours, l’homme se met à la recherche de son passé.
Cinquante ans plus tard, il se rend dans la maison sous les pins, au bord de la mer Baltique. Il y fait de longues promenades sur la plage et dans les dunes, se remémorant toute son existence et s’interrogeant sur ses choix, sa lâcheté vis-à-vis de ses proches, ses compromissions avec le système. Au fil des rencontres avec les habitants des lieux, il se rapproche pas à pas de la vérité. Son récit simple et brut, teinté de mélancolie et de nostalgie, sonne comme une confession qui vient trop tard, une manière de s’expliquer avec sa propre existence.

 

C'est un homme simple avec ses doutes et ses souffrances que nous propose de suivre Kazimierz Orlos.

Au seuil de sa vie, au moment où il retrouve deux lettres de sa jeunesse propres à le faire basculer dans sa vie adulte, ce vieil homme décide de faire le PAS qu'il n'a pas pu/pas su faire 50 ans plus tôt.

Mais même si on nous dit que la sagesse vient avec l'âge, les démons n'en demeurent pas moins présent ! Cette décision fait remonter à la surface, non seulement des souvenirs de prime jeunesse, mais également ces erreurs d'homme. C'est sous la forme d'une sorte de journal intime dédié à son fils que le tout nous est présenté. Un journal intime où le vieil homme n'élude rien, où il laisse seul le lecteur portait un jugement. Bien entendu il a ses idées, des explications relatives à ses actes passés et présents, mais tout ne peut pas se justifier et là ne semble pas être son but ultime.

La vérité brute, l'histoire, la sienne, celle des polonais confrontés au quotidien, à la politique. Tout cela n'en fait pas un ouvrage d'histoire pure ou de politique mais, certains des argumenst sont liés et nul ne peut le nier, nul ne peut connaître sa réaction confronter à chacune des situations.

Un texte court,  écrit à la première personne afin que le lecteur puisse sans doute mieux s'impliquer dans le rôle du fils ou de celui qui lit par-dessus son épaule. On s'intéresse, on attend et au bout d'un moment on s'interroge si cet homme est un pleutre ? Les situations passées et présentes laissent l'interrogation en suspens. Mais qui suis-je pour juger ? Où souhaite réellement nous emmener l'auteur ? Pléthore de questions à la lecture de court récit qui m'a laissé sur ma faim dans les derniers chapitres alors que le gros tiers de l'ouvrage m'a interpellé. Alors oui, une certaine déception sur la chute, mais moi qui aime à me plaindre de ces écrits et de ces fins souvent téléguidées, de quoi suis-je à plaindre puisque le roman m'a laissé avec certaines de mes questions et de mes doutes ?

Une quête de la paternité et de son passé tout simplement écrit avec beaucoup d'émotion.

 

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