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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 17:30

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/2/8/9/9782228908818FS.gifLes tribulations d'une cuisinière anglaise / Margaret Powell. Traduit de l'anglais par Hélène Hinfray. Payot, 2013. 248 pages

Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit " entrer en condition ". De fille de cuisine elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de " ceux qu'on appelle "Eux" ", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent.
Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres. Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell (1907-1984). Quarante ans plus tard, il a inspiré le scénariste de la série Downton Abbey.

 

Je dois avouer que c'est bien la mention que ce témoignage fut une source d'inspiration pour Dowton Abbey qui a fait que j'ai acheté cet ouvrage. Le marketing a très bien fonctionné et je suis tombée dedans les yeux fermés. Si on retrouve quelques menus détails de la série, il ne faut rien attendre de plus par rapport à la série qui me plait tant.

Certes le témoignage de Margaret Powell est intéressant et fut sans doute novateur par la tournure d'écriture : le rendu d'un certain franc parler de cette personne. Mais il existe avant tout pour nous permettre de "revivre" un moment d'histoire. L'enfant qu'elle fut, la difficulté de l'existence pour ses parents et leur progéniture et son rapide placement dans la vie active afin de permettre à sa famille de vivre tout comme à elle-même.

Son expérience ne manque pas de vérité comme de vivacité, certainement du fait  qu'elle fut une femme au caractère bien décidé. Mais avant de pouvoir s'affirmer elle a dû débuter par le bas de l'échelle, même si certains considéraient que sa place était enviable, elle ne reste pas moins attribuée à une jeune fille, bien mal préparé à ce que l'on attend d'elle, et à une dureté au niveau des tâches, comme au peu de considération qui lui est accordé.

Grâce à sa force de caractère, à sa jeunesse et son intrépidité, Margaret va rapidement prendre du galon, mais dans des maisons qui ne sont pas forcément les plus idéales. Néanmoins, elle verra l'envers du décor puisqu'elle dirige désormais les cuisines, à parfois elle-même une fille de cuisine sous ses ordres et les clés (même si certains ne peuvent se résoudre à lui remettre) pour diriger (ou pas) les menus de ses patrons.

L'évocation de certains des maîtres, de leur cupidité ou de leur comportement envers leurs domesticités reprend en détails tous ce que l'on pouvait imaginer. Quant aux maîtres modèles, ils ne semblent pas faire partie de la majorité, où comme elle le dit, elle -même, les places y sont si bonnes qu'elles ne se présentent qu'une fois dans une vie et que tout un chacun tente de préserver cette chance.

C'est donc avant tout une page d'histoire au travers d'une personne que nous avons la chance de lire, le tout agrémenté d'humour et d'un peu de verdeur : où comment accommoder un poisson tout droit sortie de la poubelle et en faire votre spécialité auprès de vos maîtres ! Bon appétit :0)

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 06:59

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/6/1/9782266100137FS.gifDeux garçons bien sous tous rapports / William Corlett. Traduit de l'anglais par Jean Rosenthal. Pocket, 2000. 486 pages

Quand Richard, riche Londonien de soixante-dix ans, emménage dans le petit village de Bellingford avec... Bless, son jeune amant, c'est la stupeur chez tous les habitants. Surtout que les nouveaux occupants du château, iconoclastes aux mœurs " contre nature ", attirent une horde de personnages extravagants. Un vent de folie s'empare du petit village, les catastrophes s'enchaînent, les situations cocasses se multiplient : Bellingford se transforme en un véritable laboratoire d'expériences. Mais, par la force de la tendresse, les différences s'estompent peu à peu, et parfois même, les masques tombent. Heureusement, la fantaisie triomphe dans cette délicieuse comédie qui est, avant tout, un hymne à la différence.

 

Je dois avouer m'être amusée à la lecture de ce roman qui ressemble fort à du théâtre de boulevard, nonobstant le fait que l'action se déroule dans la campagne anglaise et, qu'à défaut de la bourgeoisie, le couple principal est un couple gay.

Effectivement tous les clichés sont repris, les éléments de farce "é-nÔr-me" sont bien là, et même si le résultat des situations où simplement l'apparition d'un personnage nous fait aussitôt sonner une alarme dans la tête en imaginant le pire (et le pire se produit ou presque...), cela reste drôle et enlevé.

Comme je le disais, il est vrai que tout est trop facile : jeter en pâture un couple dont le différence d'âge fait jaser, ajouter le fait qu'il s'agit d'un couple d'hommes appartenant au milieu du spectacle et pour épicer le tout, faite de leur plus proche voisin un militaire en retraite et son épouse coincée, au fin fonds de la campagne.

Comme la sauce pourrait ne pas prendre, inventer quelques commères locales, une ancienne gloire, une pucelle perdue, évadée d'une pseudo secte et pourchassée par une italienne amoureuse en furie, appelant son frère à la rescousse. Sans oublier les  deux meilleurs amis de notre couple, Richard et Bless, qui évidemment ne savent pas se sentir et sont prêts à se jeter des coupes de champagne au visage, dès que l'occasion se présente.

Voilà avec des 2 phrases, vous pouvez voir que ce couple semble attirer tous les fous furieux du coin et provoquaient quasi à leurs coprs défendant toutes les catastrophes possibles. Mais c'est sans compter sur la véritable nature de certaines villageois bien installés, qu'il s'agisse du pasteur et de son épouse, des trois vieilles filles, de ces deux couples d'amis, et j'en passe.

Bref vous n'aurez guère une minute à vous pour vous ennuyer, à moins que la prolifération des événements ne provoque au pire un baillement, devant l'éparpillement des personnages et des situations.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 15:32

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/5/3/9/9782253932260FS.gifMrs Craddock / W. Somerset Maugham. Traduit de l'anglais par Paul Couturiau. Le Livre de Poche, 1994 ( Biblio). 310 pages. 3*

Mrs. Craddock est le premier tourbillon annonciateur du maelström des veuves où s'engouffre l'oeuvre de Somerset Maugham. La future Mrs. Craddock, Bertha Ley, jouit d'un vaste domaine, d'une belle rente et d'un nom illustre.Elle vit seule avec une tante dont l'esprit n'a rien à envier à Madame du Deffand. Bertha Ley se nourrit de Montaigne, de Marc Aurèle et de Madame de Sévigné; elle s'est mis en tête d'épouser un de ses métayers, Mr. Craddock, parce qu'il a des mains fortes et viriles, parce que ses botte font naître en elle un frisson de plaisir, par leur seule taille, qui suggère une fermeté de caractère et une autorité des plus rassurantes.Sommerset Maugham se révèle d'une rosserie réjouissante. Peu à peu il distille un acide cynique qui ronge les pages d'abord imprégnées de niaiserie sentimentale. Les belles bottes de Mr. Craddock broient une à une toutes les illusions de son épouse. [...] Et Sommerset Maugham de laisser entendre que souvent, dans un roman d'amour, le livre de la vie pour l'un est écrit en italiques, pour l'autre, il est composé en grosses lettres capitales.Linda Lê

 

Un auteur dont je connaissais le nom, mais dont je n'avais jamais lu une ligne ! Voilà c'est chose faîte .

Lorsque l'aristocratie britannique décide de faire une mésalliance et découvre qu'elle n'a pas le monopole de l'attention. Voici en quelques lignes le résumé que je pourrais faire de ce roman mais cela serait plus que réducteur. Car, une nouvelle fois, j'ai été étonnée par la modernité du rôle donnée à cette jeune femme (au moins en début de roman) : Bertha Ley.  Mais également, son manque de réalisme quant à une alliance amoureuse, en dépit de son intelligence. Doit-on le reprocher à son éducation, ses lectures, une certaine aspiration à l'idéale ou simplement à un mouvement de rébellion d'où une attirance vers la différence, je ne sais et je ne vais pas me lancer dans une analyse (dont je suis bien incapable d'ailleurs).

Une chose est certaine : Bertha épousera l'homme qu'elle souhaitait * rien n'y personne ne pouvant s'y opposer*, mais le cours de sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille et, en dépit de ses chimères amoureuses ou idéalismes, la chute viendra. Et, à 30 ans (gloups), sa vie prend bien une tournure irrémédiable à ses yeux et plus aucun idéal ou illusion ne pourra faire changer son existence. 

Somerset Maugham semble prendre plaisir à détruire les idéaux et rêveries de cette jeune épousée, le tout sans avec une plume aiguisée grâce notamment au personnage de Miss Ley.

La galerie de portrait pourrait être quasi complète et être un petit théâtre de la société, mais ce roman montre avant tout les déconvenues du mariage dans un couple que tout sépare et ne partageant aucune passion, aucun point commun.

 

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 06:54

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/5/3/0/9782253005964FS.gifTess d'Urberville / Thomas Hardy. Traduit de l'anglais par Madelein Rolland et André Topia. Le Livre de Poche, 1995. 476 pages. 3*

Jeune paysanne innocente placée dans une famille, Tess est séduite puis abandonnée par Alec d'Urberville, un de ses jeunes maîtres. L'enfant qu'elle met au monde meurt en naissant. Dans la puritaine société anglaise de la fin du XIXe siècle, c'est là une faute irrémissible, que la jeune fille aura le tort de ne pas vouloir dissimuler. Dès lors, son destin est une descente aux enfers de la honte et de la déchéance.

 

Souvenir de jeunesse du film réalisé par Roman Polanski. Dans ma mémoire, la vie de Tess était difficile, elle enchainait les mésaventures et les moments positifs étaient rares, mais je n'étais guère certaine de me souvenir de la chute de cette histoire. Même si je n'ai pas revu ce film depuis, j'aime connaître les deux versions lorsqu'elles existent et voici  un bon moment que je souhaitais lire ce roman.

Oui cette histoire est fortement marquée par la période à laquelle elle a été écrite mais, même s'il est difficile d'admettre certaines situations de notre point de vue, je le vois comme un "témoignage" des faits et du quotidien de la fin du XIXème siècle en Angleterre, de la vie paysanne.

Tess est tour à tour attachante, généreuse et intelligente, même si sa gentillesse va lui nuire plus que de raison, qu'il s'agisse de ses parents ou de ses rencontres avec les hommes. Car non il n'était pas simple d'être une pauvre paysanne en cette période où l a morale impacte plus que de raison les jeunes femmes alors que la décadence est tolérée chez les hommes et plus particulièrement dans la bourgeoisie. Portrait social où la religion trouve sa place dans le contexte historique.

Thomas Hardy donne davantage le beau rôle à la nature qu'il sait décrire à merveille, sans se montrer par trop étouffant. Il décrit amoureusement les paysages de la région où vit Tess, où elle se rend, jouant avec les reliefs, la richesse des prairies et du quotidien lorsque sa vie semble prendre un nouveau tournant, l'opposant à l'aridité de la terre et aux frimas lorsque sa vie se trouve bouleversée par de nouvelles épreuves. Des descriptions qui enrichissent l'histoire sans être pesantes, l'histoire en elle-même étant déjà bien assez pessimiste. En dépit de la religion, de ces peintures, l'existence de Tess est sans espoir.

 

 

 

 

89369686_o    Frogs - VFAL

Chez Fersenette

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 17:00

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/4/0/9782264042453FS.gifWilt 3 / Tom Sharpe. Traduit de l'anglais par Henri Loing. 10/18, 2008 (Domaine etrénager). 381 pages.

Wilt supervise l'enseignement des " Humanités" dans un lycée technique: le Tech. A la suite d'une rivalité entre deux policiers qui se livrent une guerre sans merci, il est soupçonné d'avoir trempé dans la mort suspecte par overdose d'une élève du Tech. La police truffe alors sa voiture d'émetteurs. Or, pour arrondir ses fins de mois, Wilt donne des cours particuliers à des officiers de la base américaine voisine. La base, détectant les émetteurs de la police, le prend pour un espion soviétique et tente de le faire disparaître. On retrouve ici décuplées les qualités qui ont fait de Sharpe l'héritier moderne de Wodehouse et de Waugh, un écrivain ébouriffant qui manie l'humour au coupe-coupe.

 

Sur une suggestion de Denis, plusieurs lecteurs ont décidé de rendre hommage à Tom Sharpe. Ambitieuse dans mes lectures, j'avais également prévu de lire "Le gang des mégères inappropriées (ou comment kidnapper un mari quand on n'a rien pour plaire)". Comme d'usage, je me suis laissée gagner par le temps, mais cela ne sera que pour mieux revenir à cet auteur.

Après avoir commencé par Wilt 4, puis Wilt 1, je comptais bien poursuivre chronologiquement, mais le hasard en a décidé autrement...Voici donc aujourd'hui la 3ème aventure de notre ami Wilt.


Alors on prend les mêmes et on recommence de manière toujours plus folle pourrait-on dire. Notre héros a beau être conscient que quoi qu'il fasse il semble un aimant à ennuis, la suite va lui prouver qu'il a parfaitement raison. La famille déjantée de Wilt semble entraîner tous ceux qui s'approchent d'eux dans une quasi folie, à moins que la propension à la folie soit beaucoup plus importante qu'on ne l'imagine ou que, simplement, Wilt attire les personnes les plus têtues et les moins réfléchies qu'ils soient... 

Dans cette aventure, Wilt va réussir le tour de force, à ce que son inspecteur préféré lui-même, prenne fait et cause pour lui, comprenant enfin qu'il ne sert à rien de lutter. Toute personne essayant de prendre Wilt à défaut ou de le défier (lui, sa femme ou ses filles), se retrouvant dans la situation la plus invraisemblable. Il va utiliser cette connaissance du personnage pour envoyer l'inspecteur qui vise sa place là où lui-même serait allé si ses précédentes aventures ne lui avaient pas permises de tester l'"Univers Wilt".

Comme de coutume, Tom Sharpe tourne en dérision tout : cela va de l'administration, les inspections, le self contrôle,  l'armée, les services secrets, les accrocs aux manifestations, les sexologues, les mères de famille comme tous les voisins qui se font le fer de lance de la pensée et du savoir. Et tout cela pour le plus grand plaisir du lecteur qui ne s'imagine pas qu'il est possible d'aller plus loin dans la dérision ou dans l'imagination si débridée des quadruplées, filles de Wilt.

Bien entendu, cette raillerie accentue les travers de notre société et même si l'outrecuidance est parfois au rendez-vous, on reste pantois devant le tour de force de Tom Sharpe qui parvient à faire retomber son héros et sa famille dans leur univers familier.

En attendant l'ironie sera au rendez-vous de chaque page.


 

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 21:05

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/5/7/8/9782757835012FS.gifLes amoureux de Sylvia / Elizabeth Gaskell. Traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier. Points, 2013. 684 pages. 4*

En 1796, le Royaume-Uni lutte contre les armées révolutionnaires françaises. Sylvia Robson, seize ans, fille unique de fermiers locaux, est une jolie sauvageonne, follement aimée par son terne cousin, Philip Hepburn. Arrive un pêcheur audacieux et généreux, qui tombe amoureux d'elle et fait chavirer son cœur. Mais il est bientôt enlevé par les recruteurs sous les yeux de Philip, alors chargé de prévenir Sylvia.

 

C'est grâce à un concours chez Titine, que je poursuis ma découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell. Tout me tentait : la forme du jeu, le titre non lu et cette superbe couverture :0), alors je n'ai pas résisté et ai eu la chance de recevoir cet ouvrage chez moi, puis de le dévorer.

Autre climat que celui évoqué dans "Nord et Sud" puisque c'est au bord de la mer que nous emmène Elizabeth Gaskell, une ville d'où partent les baleiniers. Le climat social reste au coeur des préoccupations de l'auteur, et la politique d'"enlèvement" des marins (la guerre France-Angleterre fait rage) est exposée clairement dès les premiers chapitres. Un contexte social qui va à plus d'un titre bouleverser la vie de Sylvia et sera la cause de quasi tous les rebondissements de ce roman.

Si j'ai trouvé la première partie un peu statique : présentation du lieu, faits géographique et historique, sans oublier les différents protagonistes, je me suis ensuite laisser entraîner par l'histoire.

Dans le roman précédemment évoqué, j'avais été sensible à ces descriptions si vraisemblables de l'industrialisation : brouillard, pollution, vie quotidienne des ouvriers dépendant uniquement des revenus de leur travail car vivant en ville, opposée aux souvenirs de la campagne et de vie idyllique aux yeux de Margaret Hale. Ici, c'est sans contexte un grand chant d'amour pour les paysages marins, même si la vie quotidienne est largement décrite et avec beaucoup de minutie là-aussi. Rien ne semble lui échapper. E. Gaskell a réellement su trouver les mots pour laisser notre imaginaire se représenter la vie de tous les jours comme le cadre de vie de ses personnages.

Sylvia, que dire de Sylvia comme de l'ensemble des protagonistes ? E. Gaskell les manipule, leur donne vraisemblance et caractère qu'elle sait faire évoluer en fonction des événements qui "forgent" la vie de ces héros. Sylvia m'a semblé à la fois agaçante et attachante. Jeune fille en fleur qui devient femme. Bien entendu, l'évolution de ses sentiments comme de son état d'esprit semble sous  l'impact de la religion et de la pensée de l'époque. Cela semble assez insolite lorsqu'on lit le peu d'importance qu'à la religion sur la vie de Sylvia et de ses parents contrairement à son cousin ou à Hester.

Néanmoins, et je ne peux que me répéter, le tout semble si vraisemblable que le mérite en revient à la plume de l'auteur. A découvrir sans hésitation (même si je garde une légère préférence pour "Nord et Sud") ne serait-ce que pour la beauté des paysages : des peintures dans l'ouvrage !

 

Billets d'Audouchoc, du Chat du Cheshire, La petite biblioggeuse,



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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 06:27

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/3/5/2/8/9782352870180FS.gifLa dernière valse de Mathilda / Tamara McKinley. Traduit de l'anglais par Catherine Ludet. Archipoche, 2007. 566 pages. 2,5*

Dans la chaleur étouffante du bush australien, Mathilda, treize ans, fait ses adieux à sa mère. Quelques voisins sont rassemblés autour de la tombe, pour rendre un dernier hommage à cette femme courageuse. Un peu à l'écart, le père de Mathilda n'a qu'une hâte : que tout cela se termine afin qu'il puisse vendre le domaine de Churinga. Mathilda, elle, comprend que les choses ne seront jamais plus comme avant... Cinquante ans plus tard, Jenny découvre le journal intime de Mathilda. A mesure que progresse sa lecture, l'angoisse l'assaille... A-t-elle bien fait de venir s'installer à Churinga ?

 

Un roman gentil, pétri de bons sentiments. Un mélange d'"Australia" et de quelques bonnes idées. Car oui, je vais me contredire car j'ai vraiment attendu avec impatience tous les passages concernant le journal de Mathilda, mais s'ils sont nombreux par endroit, la bluette l'accompagnant reprend fréquemment ces droits. Pseudo intrigues que le lecteur sera beaucoup plus prompt que les protagonistes à deviner. Quant à la chute du journal de Mathilda, il était cousu de fils blancs lui-aussi, mais il fallait bien dénouer tout cela :0)

L'avantage de ces journaux c'est que nous les découvrons au fil de la lecture de Jenny, alors qu'elle-même découvre les lieux où se sont déroulés les premiers chapitres de ce roman, de l'histoire de Mathilda.

Grâce au regard de Jenny et à l'exploration de la ferme d'élevage; nous pouvons voir les évolutions, ce qu'il est advenu de la propriété sans avoir néanmoins toutes les informations. Que s'est-il passé ? Pourquoi l'exploitation n'est-elle pas encore entre les mains de ce voisin irascible, prêt à tout pour s'en accaparer et que fut la vie de Mathilda jusqu'à sa mort ? 

Si le bush et l'existence semble fidèlement décrits, il est étrange que Jenny ayant elle-même vécue dans une ferme ne soit pas au fait de quelques unes des interdictions de ce type d'élevage : jouer avec les animaux destinés à l'exploitation, entrer dans des lieux où les femmes ne sont pas les bienvenues etc...

Bref pas mal d'invraisemblances, un roman à l'eau de rose mais qui se lit tranquillement, les élans n'allant pas dans de le devenir de Jenny mais bien dans le passé de Mathilda. Comme quoi la lecture reste le plus bel allié de l'homme.

Une lecture de vacances !

 

Une lectrice sur laquelle cette prose n'a pas eu l'effet escompté (j'en ris encore), Jules en parle également.

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 06:38

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/0/2/4/9782702497548FS.gifL'héritage de Charlotte / Mary-Elizabeth Braddon. Traduit de l'anglais par Charles Bernard-Derosne. Editions du Masque, 2003 (Labyrinthes). 478 pages. 4,5*

Lorsque Charlotte, fille de la veuve Georgy Halliday, s'est trouvée promise à un brillant avenir, les oiseaux de proie n'ont pas manqué de lui faire la cour. Philip, son beau-père, cherche par tous les moyens à l'empêcher de convoler. Quant à Horatio Paget, homme d'affaires peu recommandable, il n'a de cesse de retrouver l'autre héritier de la fortune des Halliday, pour le marier à sa propre fille. Heureusement, autour de Charlotte se pressent aussi de véritables amis. Et quand les malfaisants rapaces projettent d'empoisonner lentement la jeune femme, certains n'hésitent pas à tenter le tout pour le tout. Quitte à y laisser leur vie. S'engage alors entre les différentes forces une lutte sournoise qui ne trouvera un terme que par le choix des armes, et le prix du sang.

 

Vous commencez à en avoir l'habitude, mais voilà....  j'ai pris cet ouvrage sans faire attention qu'un volume le précéder. Cela ne gêne pas vraiment la lecture mais si j'avais lu le premier, certains personnages m'auraient été plus familier et leur psychologie, où les références à la mort du père de Charlotte auraient simplifiées ma lecture. Tout cela reste anecdotique....

C'est la première fois que je lisais un roman de Mary-Elizabeth Braddon et j'ai été très agréablement surprise.

Elle sait jouer avec les éléments de son temps en suscitant un style pseudo policier. Rien de péjoratif dans mes propos, mais pour les lecteurs du XXIème siècle que nous sommes, le style me fait davantage songer aux policiers chinois, romans dans lesquels nous avons tout d'abord le meurtre et dont nous connaissons les protagonistes. L'histoire reposant elle-même sur comment l'enquêteur va prouver la culpabilité. Ici, il sera rapidement entendu que bon nombre de rapaces tournent autour de l'héritage de Charlotte, mais un seul y a vraiment tout à perdre. L'histoire tiendra dans la manière dont l'entourage va parvenir à le démasquer, tout en protégeant Charlotte. Mais, soyez patient, car cela n'interviendra que dans la seconde moitié de l'ouvrage. Avant cela, l'auteur nous pose  tous les éléments, nous narre la psychologie de quelques uns des membres de la famille de Charlotte et nous plonge dans la vie quotidienne de la fin du XIXème siècle. Des chapitres entiers consacrés à des éléments que l'on a bien du mal à assimiler aux promesses de la 4ème de couverture, mais l'écriture et l'intrigue du lecteur allant croissant, même si vous vous interrogez, vous ne parvenez pas à abandonner le roman. 

Quant à la suite et aux moments où Charlotte se trouve dans une situation désespérée, inutile de songer à lâcher votre roman.

Bien entendu, le dernier chapitre pourra pêcher quelque peu, par le côté un peu moralisateur, mais vu la qualité de l'ensemble, on ne peut oublier la date des écrits de cette grande romancière.

Vous l'avez compris, je suis conquise.

 

Keep calm and read

 

 

Frogs - VFAL

 

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 22:00

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/1/3/6/9782213668833FS.gifLa mort s'invite à Pemberley / Phyllis Dorothy James.Traduit de l'anglais par Odile Demange. Fayard, France Loisirs, 2013. 431 pages. 1,5*

Rien ne semble devoir troubler l'existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa sour préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l'imposante bibliothèque du château.
Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d'automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sour d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s'invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes.Dans La mort s'invite à Pemberley, P.D. James associe sa longue passion pour l'ouvre de Jane Austen à son talent d'auteur de romans policiers pour imaginer une suite à Orgueil et Préjugés et camper avec brio une intrigue à suspense.
Elle allie une grande fidélité aux personnages d'Austen au plus pur style de ses romans policiers, ne manquant pas, selon son habitude, d'aborder les problèmes de société - ici, ceux de l'Angleterre du début du XIXe siècle.

 

J'avais lu ici ou là des avis plus que mitigés, mais comme d'habitude, j'ai voulu lire pour savoir.

Une vraie perte de temps !

Pour qui aime l'original, cette fade (et je reste correcte) suite n'apporte rien.

A part retrouver les personnages de Jane Austen et les découvrir dans leurs vies maritales, ce livre ne donne aucune plaisir de lecture. Les caractères sont devenus insipides, portés par une histoire, une pseudo enquête qui reste dans un état de quasi mort cérébral d'un bout à l'autre de ce roman.

Comment peut-on imaginer que les travers de certains membres de la famille puisse jeter une ombre sur les personnages clés du roman dont il "s'inspire"?  Nul besoin d'être un grand sorcier pour deviner que la chute ne sera guère tragique. Et les dernières pages m'ont évoqué des romans à l'eau de rose de bien mauvaise facture.

Je ne pense pas avoir lu cet auteur, cette "nouvelle reine du crime", mais si tous ses romans sont de ce niveau, je n'ai pas envie de m'y essayer.

L'histoire et le personnage au coeur de ce roman est une évidence dès que P. D. James commence à l'évoquer. Pourquoi un auteur en parlerait-il sinon ?

Quant à Elizabeth, elle n'est, une nouvelle fois, que prétexte. Aucun tempérament ! Aucune trace de son esprit. En devenant Mme Darcy, elle n'est plus qu'une épouse plan-plan, tout à son bonheur conjugal, à vivre dans son écrin de Pemberley, à espérer pour ses proches un mariage et une vie heureuse. 

J'avais ri des travers de Mme Bennet, de sa bêtise que l'on retrouvait chez Lydia, mais là aucun humour ne pointe et Mme Bennet n'est là qu'au détour d'une lettre de 2 lignes, hystériques à son image mais qui ne rend guère justice à son personnage. L'auteur semble juste vouloir montrer qu'elle connait bien ces acteurs et ne souhaite pas en oublier un seul. 

 

Choupy en parle, Titine aussi. Et bien d'autres lecteurs....

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 14:10

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/1/1/2/9782811208745FS.gifDoctor Who : Les voleurs de rêves / Steve Lyons. Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Pierre Level. Milady, 2012.277 pages. 3*

Une nouvelle aventure fascinante du Docteur, de Rose et du capitaine Jack, interprétés par Christopher Eccleston, Billie Piper et John Barrowman dans la spectaculaire série télévisée de la BBC. Dans un futur lointain, le Docteur, Rose et le capitaine Jack découvrent un monde où toute forme de fiction est prohibée. Raconter des histoires, mentir, espérer et rêver sont autant de crimes sévèrement punis par la loi.
Mais une chaîne de télévision pirate exhorte le peuple à l'insurrection. Le Docteur et ses compagnons se rallient à la cause des rebelles avant de prendre conscience, à leurs risques et périls, que les rêves ont tôt fait de tourner au cauchemar.

 

J'avoue que j'ai un peu craqué alors que jusqu'à présent, j'avais su résister. Mais bon, retrouver les personnages qui m'avaient fait découvrir le Doctor Who, c'était tentant.

Que feriez-vous si vous n'aviez plus le droit de penser par vous-même ? Plus de rêves, plus d'imaginaire, plus de fiction, plus de jouets bien entendu, des habits uniformes sans couleurs et juste des écrans vous parlant du quotidien, de votre quotidien avec des informations à haute teneur ? Mme Machin a mis 20 min au lieu de 25 min pour rentrer chez elle aujourd'hui car elle a eu tous les feux verts. So exciting, no ?

Eh oui c'est ce monde incolore mais pas inodore sur lequel viennent de débarquer nos trois amis : le Doctor, Rose et le Captain Jack. Ce dernier est bien mal inspiré de vouloir raconter sa vie et ses épopées car il est rapidement pris pour un rebelle. Mais avant de se rendre compte de tout cela, comme à l'habitude notre trio fait sensation.

La thématique et les 100-150 premières pages sur le thème de la place de la fiction et de nos rêves sont juste excellentes. Il manque bien entendu l'image, mais n'étant pas dépourvu de nos souvenirs, ni d'imagination, le cerveau du lecteur fait le reste.

Puis, un je ne sais quoi, fait que l'on s'attarde moins, que l'évidence de la victoire du Docteur sera là. Bref l'épisode ne m'a pas tenu assez en haleine aussi bien que la série télévisée sait le faire.

Bien entendu il y aura quelques retournements de situation et Rose comme le Captain Jack vont se retrouver dans des situations quelque peu précaires embarquant le Doctor avec eux, mais cela n'a pas suffit à mon bonheur.

Ainsi que mentionné les points positifs sont cette longue réfléxion sur la place de l'imaginaire et la place omniprésente de la TV qui, chacun le sait se nourrit de notre temps.

Bon, comme ce billet (ne va pas s'autodétruire) est pré-programmé, je n'ai plus qu'à attendre quelques heures pour retrouver un épisode du Doctor Who but the 11th, en espérant que l'épisode réponde à mes attentes :).

 

Dans le même état d'esprit que moi quant à ce volume, mais avec des références ;0)

 

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