Trois hommes sur un vélo / Jérôme K. Jérôme. Traduit de l'anglais par Claude Pinganaud. Arléa, 1997.300 pages. 4*
C'est à vélo que, cette fois, nous retrouvons les " Trois Hommes " qui, dans un bateau, ont amusé des générations de lecteurs. Parcourant la Forêt-Noire, la Rhénanie et les Vosges, ils observent, ils s'étonnent, ils s'amusent et, surtout, pour notre plus grand plaisir, ils nous livrent leurs réflexions sur les mœurs des Allemands, des Français et même, parfois, des Anglais qu'ils rencontrent. Dans une traduction nouvelle, voici la suite d'un classique de la littérature britannique, qui fut aussi un best-seller mondial.
Journal d'un touriste / Jérôme K. Jérôme. Traduit de l'anglais par Christophe Claro. Arléa, 1997. 176 pages. 2*
J. K. J. nous aide à réfléchir sur le tourisme qui fait de nous, périodiquement, un ignorant qui va son chemin. Touriste impénitent lui-même, il relève les travers auxquels nous cédons en vacances.
Ne riez pas ! Lorsque pour la première fois j'ai entendu parler de Jérôme K. Jérôme, mes méninges ont travaillé à plein régime. Et oui, pour moi, ce nom était assimilé à une bande dessinée : Jérôme K. Jérôme Bloche. Quel soulagement lorsque j'ai appris que l'auteur de cette BD s'était inspiré, entre autre, de cet auteur anglais ; je n'étais pas totalement hors sujet.
J'ai commencé la découverte de Jérôme K. Jérôme par le "Journal d'un touriste". Ce court roman me semblait avoir tout pour plaire, mais ses petits travers m'ont plus que laissé sur ma faim. J'attendais davantage d'ironie, de moqueries etc.et la forme condensée n'est pas parvenue à retenir mon attention. J'avais hâte de le terminer, je dois l'avouer.
Néanmoins, j'ai voulu donner une seconde chance à l'auteur, via un autre titre dans lequel j'ai trouvé bien plus mon content. Est-ce le fait que l'auteur ne soit pas seul et que lui et ses amis accumulent les travers et les erreurs des touristes à l'étranger tout en se décriant du manque de respect des us et coutumes de certains voyageurs ? Sans doute, même si on retrouve le style pince sans rire, déjà présent dans le premier ouvrage lu, je pense que le fait de nous présenter ses 3 personnages initialement dans leur contexte familial, et une expédition (presque) réfléchie n' y est pas étranger, tout comme un développement plus long qui permet plus de disgressions.
Me laissant aller à ma lecture, j'ai brusquement réagi que cette écriture était somme toute fort moderne pour un écrivain né au milieu du XIXème siècle ! Cet ouvrage a été écrit en 1900, et le sujet donne un esprit résolument moderne si je le compare aux ouvrages de certains de ces contemporains.
Le style absurbe domine, un certain comique de répétition dans les aventures de son personnage qui n'hésite pas à se moquer de lui-même comme de ses amis ou rencontres, tout en conservant un air des plus sérieux, en prenant le lecteur à témoin et en l'immiscant dans les aventures de ses personnages.
Tout au long de ces pages faites pour faire sourire, il n'hésite pas à émettre des jugements sur l'éducation, les us et coutumes allemandes, et à se moquer de ces voyageurs ignorant le moindre idiome de langue étrangère et s'attendant à être traiter en seigneur conquérant ou bien ayant appris une langue si peu naturelle pour l'autochtone qu'elle en devient incompréhensible. Au fil des pages évoquant ce sujet, j'ai cru lire des critiques modernes de ces pauvres français qui n'apprennent que de vieilles tournures et ne savent pas s'exprimer à l'oral.
NB : il n'est aucunement fait mention de français mais bien d'anglais dans cet ouvrage.
Un avis sur l'ouvrage qui a précédé ce roman "Trois hommes sur un bateau", à l'origine de cette suite et qui semble contenir l'ensemble du style de Jérôme K. Jérôme. (billet plus explicite que le mien en tout cas ;0) )