L'héritage de Charlotte / Mary-Elizabeth Braddon. Traduit de l'anglais par Charles Bernard-Derosne. Editions du Masque, 2003 (Labyrinthes). 478 pages. 4,5*
Lorsque Charlotte, fille de la veuve Georgy Halliday, s'est trouvée promise à un brillant avenir, les oiseaux de proie n'ont pas manqué de lui faire la cour. Philip, son beau-père, cherche par tous les moyens à l'empêcher de convoler. Quant à Horatio Paget, homme d'affaires peu recommandable, il n'a de cesse de retrouver l'autre héritier de la fortune des Halliday, pour le marier à sa propre fille. Heureusement, autour de Charlotte se pressent aussi de véritables amis. Et quand les malfaisants rapaces projettent d'empoisonner lentement la jeune femme, certains n'hésitent pas à tenter le tout pour le tout. Quitte à y laisser leur vie. S'engage alors entre les différentes forces une lutte sournoise qui ne trouvera un terme que par le choix des armes, et le prix du sang.
Vous commencez à en avoir l'habitude, mais voilà.... j'ai pris cet ouvrage sans faire attention qu'un volume le précéder. Cela ne gêne pas vraiment la lecture mais si j'avais lu le premier, certains personnages m'auraient été plus familier et leur psychologie, où les références à la mort du père de Charlotte auraient simplifiées ma lecture. Tout cela reste anecdotique....
C'est la première fois que je lisais un roman de Mary-Elizabeth Braddon et j'ai été très agréablement surprise.
Elle sait jouer avec les éléments de son temps en suscitant un style pseudo policier. Rien de péjoratif dans mes propos, mais pour les lecteurs du XXIème siècle que nous sommes, le style me fait davantage songer aux policiers chinois, romans dans lesquels nous avons tout d'abord le meurtre et dont nous connaissons les protagonistes. L'histoire reposant elle-même sur comment l'enquêteur va prouver la culpabilité. Ici, il sera rapidement entendu que bon nombre de rapaces tournent autour de l'héritage de Charlotte, mais un seul y a vraiment tout à perdre. L'histoire tiendra dans la manière dont l'entourage va parvenir à le démasquer, tout en protégeant Charlotte. Mais, soyez patient, car cela n'interviendra que dans la seconde moitié de l'ouvrage. Avant cela, l'auteur nous pose tous les éléments, nous narre la psychologie de quelques uns des membres de la famille de Charlotte et nous plonge dans la vie quotidienne de la fin du XIXème siècle. Des chapitres entiers consacrés à des éléments que l'on a bien du mal à assimiler aux promesses de la 4ème de couverture, mais l'écriture et l'intrigue du lecteur allant croissant, même si vous vous interrogez, vous ne parvenez pas à abandonner le roman.
Quant à la suite et aux moments où Charlotte se trouve dans une situation désespérée, inutile de songer à lâcher votre roman.
Bien entendu, le dernier chapitre pourra pêcher quelque peu, par le côté un peu moralisateur, mais vu la qualité de l'ensemble, on ne peut oublier la date des écrits de cette grande romancière.
Vous l'avez compris, je suis conquise.