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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 09:30
Un cadavre dans la bibliothèque / Agatha Christie. Nouvelle traduction de Jean-Michel Alamagny. Editions France Loisirs, 2007. 260 pages [(c) 1941]
Le colonel Bentry est vexé et furieux. Quelle idée a eu cette jeune fille, inconnue de lui, de venir se faire assassiner dans sa bibliothèque ! En plus, ell est vêtue d'une toilette tape-à- l'oeil du plus mauvais goût, tout à fait déplacée dans la bibliothèque aristocratique du manoir ! Vraiment, quel manque de savoir-vivre ! Et quelle cruelle énigme pour la police. Heureusement Miss Marple n'est pas loin.
Comme elle le dit elle-même dans sa préface, A. Christie  a longtemps souhaité créer un roman mêlant une bibliothèque "archibanale et conventionnelle" et un cadavre " complètement extravagant et [faisant] sensation".   Voici les 2 éléments fondamentaux de cette histoire qui rapidement va prendre place dans d'autres lieux et, notamment, dans l'hôtel Majestic, qui se trouve dans le Comté voisin de celui où fut découvert la victime.
Toujours habile par sa plume et ses personnages, A. Christie nous entraîne dans deux mondes distincts qui néanmoins se mélangent pour les loisirs (la victime est danseuse dans l'hôtel) et les suspects sont successivement un jeune homme du village, un autre résident à l'hôtel, le professeur de tennis également danseur en duo de ladite jeune femme et les beaux-enfants d'un vieillard paralysé : Conway Jefferson qui n'était pas insensible (en tout bien tout honneur) au charme-gamineries de la victime : Ruby Keene.
Bref rien ne semble vraiment simple dans cette histoire. Et pourquoi cette jeune femme est-elle retrouvée morte dans la bibliothèque du Colonel Bentry et de son épouse alors qu'il ne semble exister aucun lien entre eux ? Les officiers de la police locale sont perdus. Dolly Bantry rapidement consciente de l'impact de ce cadavre dans les commérages et du devenir de son couple dans la bonne société, appelle sa vieille amie Miss Marple à la rescousse, tandis que Mr Jefferson requiert de son côté un ami, ancien de Scotland Yard. L'urgence grandit lorsqu'un deuxième cadavre est découvert... L'équipe n'est pas de trop, mais notre fine mouche a déjà trouvé le fautif. Reste à apporter les preuves à la police afin que tous les masques tombent et que la vie puisse se poursuivre.

En s'attaquant à certains clichés, Agata Christie écrit nénamoins un épisode relativement classique dans les histoires de Miss Marple.
Sourire en coin lorsque le "petit fils" de Mr Jefferson, accroc de lectures policières citent à son panthéon, puisqu'il détient entre autre un autographe d'elle, notre illustre auteur.
Une agréable lecture, et j'avoue avoir tourné autour du pot sans trouver les coupables tant les personnages nous mènent en bateau.


A l'hôtel Bertram / Agatha Christie. Nouvelle traduction d'Elise Champon . Editions France Loisirs, 2007. 315 pages - [(c) 1965]

Très classe l'hôtel Bertram, les muffins y sont délicieux, le thé exquis et le personnel stylé. Pourtant, on y disparait facilement. Voyez ce pauvre chanoine Pennyfather.... Et puis, comme c'est surprenant, cette jeune fille, Elvira, qui s'est amourachée d'un pilote de course peu recommandable. Non finalement, tout ne tourne pas rond dans l'hôtel Bertram...
Moins présents que dans le précédent opus, les décès vont se succèder dans les dernières pages de ce volume où nous retrouvons Miss Arple qui effectue une sorte de pélerinage à Londres, grâce à la générosité de ses neveux et nièces.  Et dans cette escapade londonienne, l'hôtel Bertram où elle séjournait jeune fille occupe une place particulière. Etrange hôtel où le temps semble s'être arrêté dans l'Angleterre d'Edouard VII, en dépit d'un niveau de confort propre à attirer quelques riches américains ainsi que de vieilles ladies. Tout comme Miss Arple, l'inspecteur-chef Davy de Scotland Yard, dit l'Ancêtre, sous son apparente bonhomie se montre rusé, observateur  ; tous deux se retrouvent des alliés de choix dans cette affaire où ce qui semble n'est pas forcément la réalité. A commencer par ce hôtel, lieu qui leur paraît à tous deux trop beau pour être honnête.
En l'absence de meurtres ce sont des cambriolages exécutés par une bande fort bien organisée qui interpelle Scotland Yard, et que nous suivons en filigrane pendant les escapades touristiques de Miss Arple. En dépit d'un emploi du temps très "superficiel" elle trouve le moyen de croiser la route d'une mère, Lady Sedgwick, puis de sa fille l'une et l'autre accompagnées d'un pilote de course : Ladislaus Malinovski.
A force de vouloir voir derrière le miroir et grâce à la présence bien involontaire du chanoine Pennyfather, plus souvent qu'à son tour dans la lune, les fils de cette si belle tapisserie commencent à s'effilocher avant de tomber.
Vu le nombre d'intrigues parallèles, le lecteur tout en connaissant bien l'écrivain se demande où elle va nous entraîner. Possédant tous les éléments la chute nous semble assez évidente, mais quelques subtils rebondissements viennent néanmoins agrémenter la lecture.

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 06:30
Lorsque j'ai reçu la proposition de Suzanne, je lui ai répondu  que je n'étais pas certaine que ce livre me plaise, mais je voulais bien tenter l'expérience, sachant que, si ce livre n'arrivait pas directement chez moi, je ne crois pas que que l'envie m'aurait pris de l'acheter ou de l'emprunter.
Une grande partie de ce livre ne m'a pas plus emballé que cela ; je lisais sans déplaisir, mais je ne parvenais pas à m'y attacher. Pourquoi ? Sans doute parce qu'il s'agit d'une culture que je ne connais pas et que je ne parviens pas à comprendre. Du coup les pages défilaient mais sans un réel coup de coeur de ma part.
Et puis les choses se sont mises à s'accélérer lorsque l'audace de Fiore est plus forte que la triste vie que mène Nasser. Ah ces chaussures roses dans ce monde, décrit par l'auteur, en noir (les femmes) et blanc (les hommes) : beau raccourci qui donne sans doute une fidèle image de ce que sont ces rues, si dificiles à imaginer pour nos yeux d'occidentaux...
A partir de ce moment, je me suis attachée à ce couple et j'ai souhaité connaître la fin de leur histoire, sachant que la religion, les préjugés et le manque de fortune de Nasser ne pourrait donner lieu à une fin de conte de fées. Je ne vous donne pas,
volontairement, la clé de la chute, et en lisant l'ouvrage, vous saurez si j'ai été ou non déçue :)
Il s'agit d'un premier roman qui renferme des défauts à mes yeux, mais également beaucoup de qualités  dont celle de nous permettre de découvrir l'Arabie Saoudite. Je ne mets aucunement en doute la parole et les écrits de l'auteur, mais tout en étant une lectrice informée, je reste estomaquée par la situation. Chacune de mes lectures décrivant les dérives religieuses restent pour moi un coup à l'estomac ; moi l'occidentale qui oublie la chance que j'ai de déambuler librement, de travailler, d'être en accord ou pas avec ma religion...
En nous plongeant dans cette histoire d'amour, S. Addonia nous fait toucher du doigt notre liberté.

Les amants de la mer Rouge / Sulaiman Addonia. Traduit de l'anglais par Anne Guitton. Flammarion, 2009. 311 pages
Djeddah, fin des années 80. Naser est un jeune Erythréen de vingt ans que les troubles politiques dans sa terre natale ont forcé à émigrer en Arabie saoudite où, pour gagner sa vie, il lave les voiture. Là-bas, les femmes sont cachées sous leurs voiles et les hommes ont les pleins pouvoirs. Seule prévaut la justice des riches et des puissants. Naser grandit dans un climat brutal et ses moindres faits et gestes sont épiés par la police religieuse tandis que sa vie est rythmée par les sermons stridents de l'impitoyable imam de la mosquée locale.
Jusqu'au jour où il reçoit - sacrilège - un mot d'amour écrit par une inconnue. Bravant les chefs religieux et politiques, Naser décide de vivre cette passion, tout en sachant qu'il risque sa vie s'il venait à être découvert.
Les amants de la mer Rouge est l'histoire d'un amour interdit, dans une Arabie Saoudite brûlante et tyrannique, une passion universelle et moderne tout à la fois.

Merci à Suzanne de Chezlesfilles.com et aux Editions Flammarion.
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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 21:35
La dame en blanc / Wilkie Collins. Traduit de l'anglais par L. Lenoir. Le masque, 2001 (Labyrinthes). 476 pages
Dans la fournaise de l'été, en ce milieu du XIXe siècle, William Hartright, jeune professeur de dessin émérite, s'apprête à quitter Londres pour enseigner l'aquarelle à deux jeunes filles de l'aristocratie, dans le Cumberland. Il laisse derrière lui la vie trépidante de la ville et ses étranges incidents, comme cette rencontre en pleine nuit avec une jeune femme terrorisée, toute de blanc vêtue, semblant fuir un invisible danger... Mais la campagne anglaise, malgré ses charmes bucoliques, n'apaise pas le jeune William autant qu'il le souhaiterait. La demeure de Limmeridge recèle en effet de bien lourds secrets, et lorsque resurgit la mystérieuse Dame en blanc, il est bien difficile d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'un présage funeste...

Peut-être vous souvenez-vous que ce livre me fut offert en ce début d'année sous un ciel très enneigé ? Seule la couleur est en rapport avec le titre de ce roman, car de neige il ne sera guère question dans cette histoire. Par contre, c'est vers un univers sombre que nous nous dirigeons.
Ce roman, précurseur dans le style policier*, mais pourvu d'une construction assez originale qui pourrait laisser songer par sa forme à un roman d'échanges épistolaires alors que ces écrits son présentés comme des témoignages de l'histoire qui se déroule sous nos yeux, une sorte de rapport de police suite à l'interrogatoire des différents protagonistes.

Une originalité qui est une grande qualité pour ce roman, et qui, sans doute, a dû destabiliser les lecteurs de l'époque  ; un style qui reste peu commun, sauf erreur de ma part. Elle nous permet de cerner les personnages "bons et méchants" de différents points de vus, selon si l'on se place dans les yeux des personnages principaux ou parfois dans ceux des personnages secondaires : du côté du personnel le plus souvent. Elle permet à W. Collins de présenter des êtres originaux, dont le Comte Fosco bien entendu, dont le caractère, l'ambiguité, son côté inquisiteur etc intriguent et nous aident à le détester pour son rôle et son aide à Sir Percival Glyde, si détestable.
L'auteur sait parfaitement créer une aura positive, négative autour de tous.
Comme beaucoup de lecteurs je me suis beaucoup plus attachée et intéressée à Marian  Halcombe qu'à Laura, parfait rôle d'ingénue et quelque peu bécasse à nos yeux modernes. A le lecture de ce livre, j'étais partagée entre l'envie de vite connaître tous les secrets des protagonistes et la chute de cette enquête et, parfois, une lassitude liée sans doute aux obstacles que rencontrent nos deux amoureux, qui paraissent bien puérils, encore plus Laura, qui nous renvoie une image de la jeune femme victorienne, que l'on envie fort peu.  
 
Les avis de Pimpi (ici auj.), Carolyn Grey (MERCI !!), Antigone, ...

* cf Wikipédia : "Ses écrits étaient qualifiés à l’époque de « romans à sensation », un genre précurseur du roman policier et du roman à suspense."
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 17:00
Aléas du calendrier, je n'ai pas prêté attention à l'ouvrage que j'ai mis sur le haut de ma PAL jeudi soir en me disant que j'allais commencer cette lecture samedi, et je viens à peine de remarquer la coïncidence du titre / sujet de ce roman en ouvrant cette page :-D
Il était écrit que j'allais vous parler d'amour avec :

L'amour comme par hasard / Eva Rice. Traduit de l'anglais par Martine Leroy-Battistelli. Le Livre de Poche, 2009. 532 pages
1954. Pénélope et Charlotte, de jeunes Anglaises issues de familles aristocratiques mais désargentées, sont folles du chanteur Johnnie Ray, qui fait fureur des deux côtés de l’Atlantique. Harry, le cousin de Charlotte, essaie de reconquérir une extravagante actrice américaine qui s’est fiancée avec un autre. Pénélope, elle, est subjuguée par l’irrésistible Rocky Dakota, un imprésario hollywoodien de vingt-cinq ans son aîné. Mais Rocky s’intéresse-t-il à elle ou à sa mère, une veuve éblouissante qui ne s’est jamais remise de la mort de son mari bien-aimé au champ d’honneur ?
Un marivaudage, dans lequel Eva Rice réinvente avec esprit les jeux de l’amour et du hasard, dans une Angleterre attachée à ses traditions, sur fond de rock’n roll...

D'emblée je me suis attachée à cette lecture, m'interrogeant sur les personnages que je suivais. Sur quoi allait bien pouvoir déboucher cette rencontre imprévue entre Pénéloppe et Charlotte, issue toute deux du même milieu social, mais avec un côté un peu plus excentrique, plus affranchie pour Charlotte. 200 pages se sont déroulées sous mes yeux durant lesquelles l'auteur nous présentait leur vie, sans qu'un soupçon de lassitude me gagne, mais je restais intriguée par le titre et la quatrième de couv.
Ce roman est raconté à la première personne par Pénéloppe. Nous la suivons au tournant des années 50, dans une Angleterre souffrant encore de l'après-guerre (les tickets de rationnement cessant enfin en cette année 1954), année qui sera pour elle comme pour nous qui la lisons, le temps de la jeunesse, des amitiés, des rencontres...
Changements que l'on ressent également au travers de la musique, de l'influence grandissante des Etats-Unis : détronant le jazz, le rock s'installe ; les riches américains rachètent les propriétés familiales que les familles aristocratiques ne peuvent plus entretenir ; la radio reste un membre de la famille mais la télé est en passe de s'immiscer dans la vie quotidienne...
Tous ces éléments nous sont distillés avec beaucoup de finesse, et nous permettent de vivre au jour le jour la vie de Pénéloppe partagée elle-même entre le présent et son passé, représenté par le biais la grande maison familiale "Milton Magna"  qui, à elle seule, est un personnage à part entière, sachant faire souffrir ses habitants mais à laquelle ils ne peuvent se dérober, lien invisible de leurs existences. Cette maison est à la fois la famille, l'amour mais également un lieu de peine liée à la mort du maître de maison et aux frais que cette demeure demandent.
La féérie de la rencontre avec Charlotte ainsi que la présence de son cousin Harry, le magicien, vont amener Pénéloppe a modifié son comportement "so british" et lui permettre de s'affranchir de son enfance, de se confronter et à refermer des chapitres du passé tout en rencontrant l'amour. Bien entendu la chute semble évidente de ce point de vue amoureux, mais l'ensemble n'en demeure pas moins plus qu'agréable et on ne voit pas le temps passé au cours de cette lecture.
Tous les éléments extérieurs et influences signalées sont finement décrits, une impression de vie se dégage de ce journal. Légéreté et émotion sont réellement au rendez-vous de ce roman.


La coupe d'un Teddy Boy (les cheveux ramenés en arrière en forme d'aile de canard) (ducks arse)


Ouvrage reçu dans le cadre d'une  opération promotionnelle pour Le Livre de Poche. (Merci)



Hasard toujours, de ma playlist, cette fois
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 22:40
Dickens. Oui Dickens. Bien sûr que je connais, comme tout le monde, non ?
Enfin pas si bien que cela après tout, car je n'étais pas certaine d'avoir jamais lu une oeuvre intégrale de lui, autrement que sous une forme imagée.

Dame Chif' rendant avec enthousiasme son exemplaire à Fashion et, cette dernière, trop heureuse de prêter (et ayant sans doute ainsi l'impression de moins posséder) m'a tendu les mini-volumes qui se glissent si facilement dans la poche ou le sac :)
Bref je partais le coeur léger à la découverte de ce roman, pour lequel Flo venait de m'avouer qu'elle était sortie enchantée de sa lecture.
Devant tous ces beaux esprits et dans de telles conditions, auriez-vous su résister ?
Non, j'en suis certaine :)


De grandes espérances / Charles Dickens. Traduction de l'anglais par Charles-Bernard Derosne, révisée par Frédérique Pressmann. Seuil, 1993 (L'Ecole des lettres). 813 pages
Pip est un jeune garçon rêveur et sensible. Élevé par une soeur revêche et un beau-frère d'une nature excellente mais tenu sous la coupe de cette maîtresse femme, il aime à traîner au cimetière où sont enterrés ses parents. Les pierres tombales, bien évidemment, ajoutent à l'atmosphère lugubre de l'Angleterre dépeinte par Dickens, toile de fond au récit de l'ascension sociale de Pip.

Enfant, avant même qu'un héritage inattendu éveille en lui "de grandes espérances", il voit le monde à travers le filtre étrange de son imagination qui frise parfois le surnaturel et le prédispose à la rencontre avec deux êtres qui vont transformer sa vie : un forçat évadé, figure qui reparaîtra de manière récurrente, et Miss Havisham, vieille folle qui n'a de cesse, pour venger sa jeunesse bafouée, d'exhorter Estella à briser le coeur de toute la gent masculine. C'est chez elle, dans une demeure au temps assassiné, qu'il fera l'apprentissage des bassesses de la nature humaine.


La première bonne surprise de cette édition vient du préfacier : John Irving, auteur que j'apprécie énormément et, moi qui suis allergique aux préfaces, j'ai pris de l'intérêt à lire cette quarantaine de pages. Maintenant que j'ai terminé ma lecture il serait utile de la relire car il distille des informations tant sur l'ouvrage que sur l'auteur, et suis certaine que connaissant la tournure du roman, ma lecture et compréhension seraient tout autre.
Je n'ai pas partagé l'enthousiasme de certaines lectrices même si cette lecture ne m'a pas déplu. Les personnages sont intéressants, la plume de Dickens est manifeste (un crime de lèse majesté pour certains si j'avais émis une hypothèse autre, mais si elle m'avait déplu je l'aurais écrit de la même manière), et permet de se laisser gagner par des atmosphères, les brouillards des marais par exemple, le caractère si bien décrit par leurs gestes, propos et tenus de cette assemblée si dissemblable et qui se trouve réunie par Pip, ce jeune garçon qui pourrait passer comme insignifiant. C'est toute la force de l'auteur de créer à partir de ce petit bonhomme une histoire, de nous entraîner vers d'autres vies, d'autres personnages pittoresques. La folie, la bonté, ... tous les caractères sont là, faisant avancer l'histoire, la retardant par instant, entrelacement qui vient trouver son explication au terme de ce roman.
J'ai néanmoins trouvé dans certains chapitres un manque d'élan, une stagnation de l'histoire et un aspect moralisateur dans certains passages qui m'ont fait jugé cette oeuvre non pas vieillotte, mais marquée par son temps. Comme je l'ai dit, l'écriture n'en reste pas moins très imagée et originale.


Les billets beaucoup plus élogieux, et qui vous donneront davantage envie de découvrir cette lecture, de Chiffonnette, de Lilly.
Stéphanie, plus nuancée :)

Oh !!!
C'est le 101ème billet lecture :)
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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 22:00
... en direct live (enfin presque :s)
Bref j'ai fini l'année en beauté en profitant de mes 4H00 de train (fin des congés) pour prendre le temps de lire :


Raison et sentiments / Jane Austen. Traduit de l'anglais par Jean Privat. 10/18, 2008 (Domaine étranger). 374 pages
Raisons et sentiments sont joués par deux sœurs, Elinor et Marianne Dashwood.
Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIe siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

Et là je m'épate toute seule puisque j'ai lu 3 oeuvres (dont 1 fort court) de Jane Austen cette année et que j'ai bien envie de poursuivre avec cette nouvelle année :)
Entre Orgueils et Préjugés et ce roman, mon coeur balance. Mais l'adaptation de la BBC permet au premier de prendre un avantage non négligeable sur Raisons et sentiments.
- Si Je parviens à soudoyer Chiffonnette, pour un emprunt, mon avis sera peut être modifié :))
-
Je reconnais que l'on retrouve des similitudes dans les 2 romans : les soeurs, l'espérance amoureuse de ces jeunes femmes, le manque de fortune, et quelques jeunes hommes bien faits de leur personne. Le rôle de Madame Bennet n'est plus le fait de la mère de ces jeunes femmes, mais de Mme Jennnings et de sa fille Charlotte (que j'imagine rire un peu comme Lydia...)
Je cesse là la recherche des ressemblances, car cela n'est point si flagrant et juste un point de vue bien postérieur à la lecture.
En effet, je n'ai pas eu de mal à me plonger dans ce roman, même si, durant les premières pages : la mise en situation des personnages, les explications relatives à ce qu'ils sont et les nouvelles dispositions de leur existence,... me semble avoir un peu freiné ma lecture, si j'en juge ensuite à la vitesse et à l'envie de la poursuivre. Le moment clé ? Mais l' installation de Madame Dashwood et de ses 3 filles dans le Devonshire ainsi que la rencontre  de Marianne avec Willoughby.  Ce dernier m'apparaissait comme un peu niais, mais, pas tant que cela... Tout s'accélère encore au cours de la visite des 2 soeurs à Londres....
Oui les situations sont archaïques lorsque l'on regarde ce roman avec notre oeil du XXIème, mais les sentiments de Marianne ressemblent fort à ceux d'une jeune adolescente d'aujourd'hui vivant sa première rupture amoureuse (ou alors elles ont encore plus évolué que lorsque j'étais moi-même ado ;-D). Son manque de réalisme est parfois un peu pénible pour nous lecteurs, mais la trop grande force morale de sa soeur peut également avoir ce pouvoir chez d'autres.
Certains des personnages de ce roman, homme ou femme sont réellement odieux, adorables, "gentils" et ce sont parfois des caricatures assez cruelles  (mais vraisemblables des gens que nous cotoyons même si les temps ont changé) faites par Jane Austen. On peut le voir comme une tranche d'histoire quant aux relations humaines de cette période.

Comme déjà mentionné, tout cela m'incite à poursuivre dans les classiques...


Les avis 2008 de la tribu parisienne : Tamara, Caro[line], 2007 ;-D : Stéphanie
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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 23:04
Les coïncidences de lecture font que j'ai achevé en 2-3 jours deux ouvrages dans le style victorien. Le 2nd était volontaire - je vous en reparle très bientôt-, et classique parmi les classiques puisqu'il faisait partie du Challenge Fashion's Klassik List pour 2008, mais point celui-ci.

Le visuel de cet ouvrage n'étant plus disponible (il est désormais édité par Gallimard dont la couverture est bien moins belle car à l'origine il s'agissait d'une reproduction d'un tableau de Turner) j'opte pour le logo de l'éditeur qui m'a toujours plu.

Le coeur pur / Sylvia Townsend Warner. Traduit de l'anglais par Denis Getzler. Editions Philippe Picquier, 1989. 220 pages.
L'histoire* de Cupidon et Psyché forme la trame du Cœur pur, roman d'amour dans l'Angleterre victorienne. Une adolescente de seize ans, orpheline, naïve et amoureuse obstinée, Sukey, prend peu à peu possession d'un paysage de marais verts et de ruisseaux bleus, celui de ses randonnées amoureuses et de ses ferveurs, avec l'innocence et la délicatesse d'un «cœur pur» qui défie à sa manière les certitudes des gens de raison et de pouvoir. Un roman où se côtoient humour, insolence et tendresse.
* [L'Amour et l'Ame (Psyché en grec) s'étaient cherchés et après de dures épreuves s'étaient enfin trouvés. Et cette union ne devait jamais plus se briser].

Sylvia Townsend Warner est une très belle plume. Elle sait admirablement décrire les paysages que notre jeune héroïne, londonnienne, rencontre pour la première fois : marées, mer, îles, ... mais également l'intérieur d'une cuisine ou le rendu d'une ville triste telle Shoeburyness... Tout est merveilleusement bien décrit sans nous permettre de tomber dans une quelconque lassitude. Tout est pesé afin de nous permettre de nous plonger dans le même décor que ses personnages, dans l'ambiance, le froid ou la chaleur.
Sensations, pensées : tout est rendu avec beaucoup de finesse et de savoir faire.
L'histoire en elle-même nous semble assez naïve puisque le personnage principal Sukey Bond est plus qu'une oie blanche. Elle sort de l'orphelinat des jeunes filles de "Warburben", ne s'est jamais rebellée, et accepte tout de la vie.
Une bienfaitrice la place dans une ferme chez les Norman et, ce voyage va lui permettre de "découvrir" Madame Seaborn, la femme du pasteur si belle... mais également de découvrir un paysage inconnu et effrayant dans le peu qu'elle en sait au travers des définitions apprise ou de quelques lectures : les marais et la mer.
Chez les Norman elle rencontre également Eric, jeune homme n'ayant pas toute sa tête selon Prudence, l'opposé de Sukey, une opportuniste jeune femme.
Mais le temps du bonheur simple, à l'exception des quelques tourments liés à Prudence,  s'achève et voilà Sukey confrontée aux barrières de classe de l'Angleterre victorienne.
Grâce à son coeur, à ses rencontres : - Mme Oxey dans "la maison du désordre" ; sa naïveté est à son comble dans ce passage lorsque notre gentille fille découvre que la bonne dame n'a pas seulement beaucoup de filles, mais également de nombreux fils :), - la famille Mallein, - Emily et Constantine Melhuish & - la reine Victoria elle-même, Sylvia Townsend Warner permet à son héroïne d'affirmer la toute puissance de l'amour au mépris des conventions sociales.
Une écriture attachante, même si l'histoire pourra sembler niaiseuse à bon nombre de lecteurs, j'en suis certaine ;-D. Néanmoins, si vous vous laissez gagner par le style de l'auteur et poursuivez votre lecture (d'une facilité pour toutes les raisons évoquées ci-dessus), vous refermerez ce livre avec un sourire c'est certain mais aussi avec bonheur.

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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 08:49
Bien entendu j'avais entendu parler de cette série destinée à un jeune public voici quelques années, mais n'avais pas franchi le pas. Le problème est toujours le même... Je suis souvent attirée par les oeuvres dites pour enfants (entendre jeune public au sens large), mais à moins de les acheter, de les lire chez des amis ayant des enfants (malheureusement dans l'ensemble mes amis ont des enfants trop jeunes pour cette lecture), je dois les acheter car l'étage de ma bibliothèque municipale, fort bien pourvue en littérature jeunesse, est réservée à cette catégorie de lecteurs :(
J'avais profité de la sortie de la première trilogie adaptée au cinéma afin d'avoir un semblant d'informations concernant ces "désastreuses aventures". Mais, si le film ne m'avait pas formellement déplu, je n'en restais pas moins sur ma faim quant à une hypothétique lecture.
Au fil de mes errances dans certaines librairies, j'ai fait l'acquisition des 4 premiers volumes (la série est composée de 13 volumes).

Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire / Lemony Snicket (pseudo de Daniel Handler). Nathan, 2003
* Tome I : Tout commence mal...
* Tomes II : Le laboratoire aux serpents
* Tome III : Ouragan sur le lac
* Tome IV :
Cauchemar à la scierie
Suite à l'incendie du manoir Baudelaire et de la mort de leurs parents, Violette, Klaus, et Prunille se retrouvent orphelins. D'abord accueilli par leur oncle le Comte Olaf, acteur entouré d'amis à la physionomie des plus délirantes,  il s'avère que celui-ci n'est intéressé que par leur fortune (qui doit leur revenir à la majorité de l'aînée). Il s'acharne à les poursuivre tout au long des épisodes, les enfants passant d'un oncle à une tante toujours plus éloigné... Grâce à leurs intelligences : Violette est inventrice, Klaus, lecteur addictif, à la dentition de Prunille et à la maladresse de leur oncle et de ses sbires ils parviennent à retourner les situations les plus dramatiques.

Dans mes souvenirs, cette série était comparée à Harry Potter par son côté fantastique, le côté orphelin et les mésaventures qui s'enchaînent sans doute car très franchement ces 2 séries n'ont, à mes yeux, aucun rapport l'une avec l'autre.
Le style des 2 écrivains est radicalement différent, leur implication dans le texte aux antipodes. En effet, et cela me fut confirmée par la page Wikipédia, l'auteur a choisi un pseudo,
Lemony Snicket
, pas seulement pour distinguer ses oeuvres pour la jeunesse de celles pour les adutes, mais surtout car il "prend une part" de plus en plus active dans la série. L'écriture peut parfois sembler simple par rapport aux romans de J. K. Rowlings, ce qui explique peut-être que cette série a eu moins de succès auprès des adultes, le ton n'en est pas moins noir et le narrateur n'en fait pas mystère, rappelant de manière incessante cet aspect négative des histoires de ces orphelins (un peu lassant pour un adulte mais certainement pas inutile pour un enfant). En dépit de la mort présente à chaque épisode, on ne referme pas ces livres avec le moral au plus bas - et cela n'est pas qu'une question d'âge - l'auteur laisse l'optimisme pointer le bout de son nez, et s'appuie sur les 3 enfants, leur intelligence respective ainsi que leur solidarité pour montrer que rien n'est jamais perdu.
Quelques leçons de vocabulaire sont disséminés par l'auteur qui joue avec les mots. Tantôt c'est lui qui donne une définition, tantôt  ce sont les adultes qui souhaitent expliquer, des mots qu'ils pensent difficiles aux orphelins (et même de grammaire grâce à la tante Agrippine dans le Tome 3).
L'ensemble est loin d'être désagréable, le style est fluide, mais je ne suis pas une inconditionnelle au point de me précipiter dès demain pour acheter la suite. J'estime avoir besoin d'une pause après ces 4 volumes. Je suis néanmoins curieuse de connaître qu'elles vont pouvoir être la suite des désastres créés par l'auteur auprès de ces 3 enfants (jusque là les situations furent toutes originales et différentes), et suis décidée à aller jusqu'au dernier épisode.   
La question qui me titille est : à quel âge les enfants sont-ils intéressés par cette série ?

L'avis d' Elodie,


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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 11:59
Comme j'ai vu que le cri du coeur pour Elizabeth Peters n'était pas unanime, je ne peux m'y résoudre et poursuis avec abnégation ma lecture (comment cela je raconte et surtout j'écris n'importe quoi !!!)
Comme je vous le disais après avoir relu le 1er épisode des aventure d' Amélia Peabody et Radcliffe Emerson, je n'ai pu m'empêcher de m'en contenter et me suis précipitée pour acquérir d'autres épisodes. Bien décidée à les lire dans l'ordre cette fois, j'ai dû me contenter de :

La malédiction des pharaons / Elizabeth Peters. Traduction par Gérard de Chergé. Le Livre de Poche, 1998. 382 pages
&
Le mystère du sarcophage / Elizabeth Peters. Traduit de l'anglais par Marie-Caroline Aubert. Le Livre de Poche, 1998. 347 pages.


Le 2nd épisode de cette série est de facture assez classique, une fois les premiers chapitres passés :) Nous découvrons notre couple d'égyptologue dans leur résidence en Grande-Bretagne, sacrifiant leur passion pour l'Egypte au bien de leur très jeune fils dit Ramsès, qui est un poème à lui seul et que nous devons abandonner bien trop tôt, car en dépit de sa intelligence, de son développement fort avancé et de son goût immodéré pour les fouilles et les os, ses parents préfèrent le confier à ses oncle & tante durant leur absence.  L'ouvrage s'inspire de la malédiction de Toutankhâmmon  ; le couple spécialiste et ayant les pieds sur terre est appelé à la rescousse par la veuve du commanditaire des fouilles, Sir Henry Baskerville.
J'aime réellement ce mélange des genres : faits historiques, femme fatale, dépaysement, enquête, le tout non dépourvu d'humour !
Bref j'ai réellement pris plaisir à suivre cette enquête.
Le côté comique de la suivante est renforcée par la présence de Ramsès, qui fait tourner son monde en bourrique, qui décide de libérer un jeune lion, fort joueur, et qui montre toute sa précocité intellectuelle au cours de cette aventure. Bien entendu il n'en demeure pas moins un enfant et sa taille comme sa force lui posent parfois problèmes.
L'Egypte et les fouilles ont toujours une place fondamentale dans cette série, et vient s'ajouter à cette histoire, la place des différentes religions.
A lire sans modération :)

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 17:30
Grâce à Co, je viens de lire ma première aventure de Phryne Fischer  ; il s'agit du 5ème épisode, mais la présence notamment d'un ermite so sexy lui avait intimé l'ordre de me l'envoyer voici quelques semaines ;-D (La série comporte à l'heure actuelle 15 volumes et apparemment, pas de soucis pour vous y retrouver, même en commençant dans le désordre). Cette série se déroule en Australie dans les années 20 (les Années folles) et notre garçonne, riche aventurière et également détective à ses heures, nous fait partager ses enquêtes, ses rencontres amoureuses et la vie au quotidien : prohibition, découverte du jazz, retour sur l'histoire de l'Australie de cette période. Bref une vie aventureuse et amoureuse idéale pour une lecture tranquille (et au chaud ;-D).
Crime au moulin vert / Kerry Greenwood. Traduit de l'anglais par Pascale Haas. 10/18, 2008 (Grands détectives). 279 pages. 
Sur la piste du très sélect Moulin vert de Melbourne, le concurrent d'un marathon de danse s'effondre, poignardé, aux pieds de Phryne Fisher, riche aventurière et détective à ses heures. La belle a des nerfs d'acier, pourtant, lorsque peu après son chevalier servant disparaît lui aussi, son sang ne fait qu'un tour ! Chargée par la mère du jeune homme, une veuve au cœur de pierre mais à la larme facile, de retrouver son fils, l'intrépide jeune femme va plonger corps et âme au cœur des secrets bien gardés de la haute bourgeoisie australienne des Années folles. Phryne tourbillonne à un rythme d'enfer et prend tous les risques, passant des bras d'un joueur de banjo un peu cachottier à ceux d'un ermite pas aussi sauvage qu'il y paraît, au cours d'une aventure qui la conduit des boîtes de jazz enfumées de la capitale jusque dans l'immensité du bush australien... Et c'est sur un air de blues qu'elle finira par piéger l'assassin du Moulin vert.

Et oui en attendant le fim que certaines attendent avec impatience, ne serait-ce que pour le jeu (what else ? ) d'un certain acteur, je viens de lire quelques pages revigorantes (les raisons sont multiples, vous imaginez sans peine lol) d'un épisode des aventures de Miss Fischer. Entre découverte du Melbourne de cette période et un aparté dans le bush australien, la promenade fut fort sympathique. L'introduction au jazz et la découverte de cette musique pour notre héroïne nous donne quelques pistes par rapport à ce style  musical et à la place qu'il occupe dans cette période  tout comme dans ce roman ; le rôle que joue l'orchestre de jazz  et chacun de ses musiciens (à plus d'un titre) dans cette histoire coïncide parfaitement avec cette nouvelle passion musicale et amoureuse pour notre personnage principal. Une très jolie jeune femme donc que cette Phryne Fischer, qui aime les belles choses (voiture de luxe), les toilettes (descriptif de robes de soirées, de bijoux mettant en valeur cette élégante personne), le luxe et son confort, mais qui sait sacrifier pour quelques jours tout cela pour répondre à son violon d'Ingres (les enquêtes)  Profitant des moyens modernes - elle est également aviatrice à ses heures -  et de sa fortune pour retrouver au plus vite un homme disparu (notre bel ermite), son auteur nous entraîne à la découverte de l'Australie, de ses paysages et du style de vie de ses habitant. Bien entendu tout cela est très rapidement décrit (là n'est pas le sujet), mais néanmoins,  elle nous montre une autre facette du pays et donne envie de découvrir ces espaces sauvages. Elle distille quelques bribes culturelles au travers de cette sympathique saga.
Ainsi j'ai découvert ce qu'était un Wonbat ? [avant d'ouvrir ce lien ou un dictionnaire, qui  combien, aurait su me dire ce que c'était ?].
J'ai passé un agréable moment de lecture, merci Co !  :)
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