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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 18:34

http://www.decitre.fr/gi/80/9782253133780FS.gifPower play / Joseph Finder. Traduit de l'anglais par Marina Boraso. Le Livre de Poche, 2010 (Thriller). 472 pages.  

Enlèvement de milliardaires, détournements d'avion...
les preneurs d'otages professionnels ne manquent pas d'audace. Mais s'emparer des dirigeants d'une grande entreprise, réunis le temps d'un séminaire dans un lieu coupé du monde, personne ne l'avait encore tenté. La demande de rançon est à la hauteur du coup : faramineuse. Et si ces hommes visiblement prêts à tout n'étaient pas de simples malfrats ? Quand on joue avec le pouvoir, mieux vaut connaître ses partenaires...
Une mécanique de précision au suspense haletant. Par l'auteur de Paranoïa.

 

De prime abord, les premier-vrai chapitre m'a un peu refroidi, et je me suis demandée dans quoi je m'étais embarquée, ayant oublié de relire la 4ème de couverture et ne me souvenant absolument pas de quoi il était question. Et puis, tout s'est enchaîné. Bien entendu, il faut aimer les thriller et l'espionnage, l'invraisemblance aussi, mais je me méfie après avoir découvert que parfois dans la vie réelle, la fiction rejoint la réalité ! Alors, pourquoi pas !

Joseph Finder nous entraîne à la suite de Jake Landry son héros, un gentil petit gars, monsieurr tout le monde, mais cela n'est qu'une impression et une façade, car qui connaît réellement Landry ? Son ex ? Ses boss ? Ses collègues de bureau ? Gerty, sa chienne ?

Personne en fait à part lui-même et encore n'en est-il même pas certain, ignorant jusqu'où ses réactions peuvent l'entrapîner, jusqu'à quoi il est capable de se laisser entraîner. Est-il capable de faire appel à son passé à bon escient, alors qu'il se retrouve en compagnie des dirigeants de son entreprise dans un chalet au milieu de nul part, coupé de tous moyens de communications avec l'extérieur ?

La panique grandit tout autour de lui, et les personnages si important jusque-là par leur fonction, dominateur, calculateur révèlent des natures différentes devant cette prise d'otage, la panique, le climat de suspicion et de mort qui s'installent. Car si ces hommes ont agi à visage découvert, c'est bien parce qu'ils ne comptent laisser aucun témoin derrière eux, du moins cela semble logique à Landry, même si telle n'est pas l'idée de tous ceux qui l'entourent et qui souhaitent surtout ne rien faire, ne rien dire et laisser les choses se déroulaient comme l'ont décidé les preneurs d'otages.

Mais comment ont-il su où les trouver, connaîssent-ils tous ses renseignements sur l'entreprise et sur chacune des personnes présentes ? Le climat de méfiance et de trahison qui régnait déjà au sein des dirigeants d'où des luttes de pouvoir, des enquêtes internes se révèlent à la fois lointaines et toujours présentes.

Landry poursuit son chemin. Seul. Non ! Parfois les personnes les plus importantes et sur qui l'on peut compter ne sont pas ceux que l'on croit, et Joseph Finder nous l'image sous bien des angles, notamment en puisant dans les souvenirs d'enfance et d'adolescence de son personnage principal.

 

Ouvrage lu en partenariat avec Le Livre de Poche.

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 12:30

Les enfants de choeur (Little children) / Tom Perrotta. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Ertel. Points, 2007. 394 pages. 2,5*

Assises dans un parc, une brochette de desperate housewives échangent conseils culinaires et tuyaux pédagogiques.
Et si, pour pimenter sa vie sans saveur, Sarah allait embrasser à pleine bouche l'inconnu qui vient de surgir dans le square? Et si, non loin de là, un pédophile emménageait tranquillement avec sa maman? Une peinture grinçante et désopilante de la middle class américaine.

 

  Avouons-le tout net ce livre me fut envoyé car un Sexy Men s'y trouve, caché au milieu d'hommes bedonnants, pédophile, amer, policier hargneux etc... Alors bien entendu lorsque  "le roi du bal" comme les mères de famille le surnomme arrive, tous les regards se tournent vers lui : père attentif d'Aaron, 3 ans, qui s'entretient via des séries de pompes pendant la sieste de son fils ... (et j'en passe), vision du père modèle qui révise le soir afin de passer le barreau.

Alors oui sur le sujet pas de tromperie sur la marchandise ! Enfin presque comme la suite de l'histoire nous l'apprendra.

Par contre concernant le sujet et l'écriture elle-même du roman, je dois avouer que j'ai pas été transcendée. Sans avoir vu un seul épisode de la série "Deseperate House" dès les premières pages, votre esprit s'y plonge. Ces mères de famille confinées avec leurs bambins dans le parc, oubliant leurs aspirations personnelles et professionnelles, idéalisant le beau gosse du coin, tout en évitant de l'approcher ou de lui parler : l'auteur semble vouloir par ce travers, montrer la régression dans laquelle l'enfantement et leur situation maritale les plonge. - c'est bien cela Docteur Freud ? ouaahh quelle découverte ! -  .

Quant à Sarah, elle n'est guère mieux ; l'auteur en donne réellement un portrait peu flatteur. Ex féministe ayant eu des relations lesbienne puis hétéro parfaitement assumées, et qui semble se retrouver mariée et mère de famille en désespoir de cause et faute d'avoir réfléchi plus loin que son bout de nez. Son mari, guère mieux, 40aine, libido en berne, juste avide d'échangisme, exhibitionnisme...

Vous l'aurez compris le portrait peu avantageux de la société ne fait pas forcément un bon roman, même si vous y ajoutez une aventure extra-conjugale, et la présence d'un pédophile qui effraie tout le monde, sauf sa maman.

Le style ne m'a guère convaincu non plus mais sans doute est-ce lié à un sujet qui ne 'ma pas inspiré plus que cela. 

A lire sans attente particulière, juste pour la description du Sexy Man de service. 

 

L'avis de Bookomaton qui fut à la source de cette lecture.;-D

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 22:30
Oui je sais, le titre n'est guère soft, mais je n'ai pu m'en empêcher tant j'ai trouvé ce premier épisode des aventures de Morgane Kingsley, gentil & cul cul la praline, mais également dénotant d'une légère variante des célèbres harlequins. Afin d'innover Jenna Black nous donne dans les relations gay et SM essentiellement. Elle nous la joue classique en début de volume avant d'entraîner son héroïne et son lecteur plus avant dans les scènes de sexe qui ne font guère avancer l'action. Bien entendu tous ces personnages sont beaux, sexy en diable et voix, chevelure, vision rapprochée de la peau suffisent à provoquer chez Morgane une poussée d'hormones et l'amènent quasi à l'orgasme - c'est chaud bouillant, vous ne trouverez, pas ? mieux que toute ses collections à l'eau de rose -
Je ne vous résume pas l'histoire car Fashion l'a très bien fait ici, et je me rends compte que nos avis convergent :).
Je vous rassure c'est lisible et vous n'attraperez guère de bouffées de chaleurs n'en déplaise à notre chère exorciste professionnelle - je l'ai lu dans le train et le métro sans aucune sensation de rougeurs pour ma part. -
L'histoire est simplette mais commençait bien. Malheureusement cela a dérapé un peu rapidement à mon goût, ce qui ne m'a absolument pas empêché de poursuivre ma lecture (abnégation (pfff) quand tu nous tiens). La scène d'anthologie restera les déguisements (c'est le terme utilisé, si, si vous pouvez vérifier) avant de se rendre au Club des 7 Péchés Capitaux. Oui, vous avez bien lu ! Vous comprenez mieux l'ennui qui parfois se dégage de la lecture. Enfin sur la fin je me suis demandée si la traductrice (l'auteur ?) ne s'ennuyait pas elle aussi, (peut être était-ce seulement ma lecture ! ) tant certaines phrases m'ont paru bancales.
Alors oui je confirme cela se lit, mais bon ... Précipitez-vous plutôt sur des valeurs sûres telles que les aventures de Mercy Thompson (même éditeur). Effectivement si vous le trouvez glisser dans votre PAL ou devant vous en bibliothèque alors que votre quota d'emprunt n'est pas atteint, pourquoi pas...
Pour ma part, c'est certainement ce qui va m'arriver en ce qui concerne le 2nd volume : le hasard sera au rendez-vous, ou pas...

http://www.decitre.fr/gi/62/9782811201562FS.gifMorgane Kingsley - 1. Démon intérieur / Jenna Black. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet. Milady, 2009. 351 pages. 2*
Morgane Kingsley est exorciste et, par les temps qui courent, elle ne manque pas de boulot.
Normal, son aura peut venir à bout de n'importe quel démon. Du moins, c'est ce qu'elle croyait: un démon a réussi à la posséder, elle! Et il est à se damner. Ce n'est pas pour rien qu'on parle de la beauté du diable... Morgane pourrait bien succomber à la tentation et en oublier son cher et tendre. Sans compter que son invité mystère doit résoudre une guerre de succession démoniaque qui met en péril la survie de l'humanité.
Une mission qu'on ne refuse pas...

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 14:05
http://www.decitre.fr/gi/26/9782020977326FS.gifLa ville insoumise / Jon Fasman. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Madeleine Nasalik. Seuil, 2010. 380 pages.
A trente-quatre ans, Jim Vilatzer considère que sa vie s'enlise dans la médiocrité.
Employé dans le delicatessen que ses parents, enfants d'immigrés russes, ont ouvert dans une banlieue de Chicago, échaudé par un échec sentimental, pris à la gorge par des créanciers, il suffoque et rêve d'un changement de décor. Lorsque l'opportunité lui est offerte de partir en Russie, il la saisit sur-le-champ. C'est ainsi que le jeune Américain s'installe à Moscou, où il est embauché par la Fondation de la mémoire pour recueillir des témoignages.
Peu à peu, il se familiarise avec une ville inhospitalière qui ne ménage pas ses habitants, loin de se douter qu'en tombant amoureux de la belle Kaisa et en rencontrant d'anciens prisonniers, il sera mêlé à un complot d'envergure planétaire, au grand dam du gouvernement russe et de la CIA. Ce thriller mené tambour battant est avant tout une déclaration d'amour à une ville chargée d'émotions et d'histoire ainsi qu'une réflexion tout en finesse sur le déracinement et l'identité familiale.

A force de vouloir nous donner force détails sur le quotidien des moscovites, qu'il s'agisse des conditions de vie, des contrôles de papier, des ventes à la sauvette, en passant par le système de chauffage, Jon Fasman pourrait égarer plus d'un lecteur. Si cela m'a tout d'abord interpellé et quelque peu géné, je me suis dit qu'après tout, je connaissais bien mal ce pays contrairement au quotidien américain vu le nombre de romans publiés qui sont sensés s'y dérouler.
Là où l'auteur m'a perdu c'est en voulant imbriquer dans une seule et même histoire, complot politique, enlèvement de savants, guerre biologique, histoire d'un arrière petit-fils de juifs russes : sa vie, son passé, la conquête d'un monde meilleur, sa dette envers ses ascendants  (ouf !) et, un état des lieux concernant les minorités ou les peuples qui constituent cette Russie (cela se voit que je n'y connais rien !). Bref un tel fourre tout que j'ai eu bien du mal à ne pas perdre le fil de l'histoire et à m'intéresser au nombril de son personnage principal ou à l'histoire que J. Fasman essayait de nous raconter. Vers la page 200, miracle !! Le roman prend vie. Tout ce qui nous avait été présenté jusqu'alors trouve un lien avec le héros : Jim Vilatzer. L'action démarre et je me dis que ça y est, je vais accélérer, à l'image de ce livre, ma lecture. Pfft, pour moi le soufflé est retombé.
C'est décevant tant j'ai eu la sensation que l'auteur avait voulu transcrire une part de lui-même et nous faire partager son regard sur la Russie. Mais un pseudo message aux âmes de bonne volonté, que quelque soit vos origines, les hommes sont égaux n'ont pas suffit à me complaire dans cette lecture. Quel dommage !

Lecture effectuée en partenariat avec Chez les filles (merci Suzanne) et le Seuil. Merci.
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 22:02
http://www.decitre.fr/gi/47/9782253115847FS.gifNe tirez pas sur l'oiseau moqueur / Harper Lee. Roman traduit de l'anglais par Isabelle Stoïanov. Postface d'Isabelle Hauser. Le Livre de Poche, 2009. 448 pages. 4,5*
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout.
Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès. Il ne suffit pas en revanche à comprendre comment ce roman est devenu un livre culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays. C'est que, tout en situant son sujet en Alabama à une époque bien précise - les années 1930 -, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal.
Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.

Vu à la hauteur d'une enfant, Scout, que nous suivrons durant 3 années, la vie pourrait sembler plus douce, même durant les années qui suivent la grande dépression des années 30. Mais, confrontée aux événements de sa petite communauté du Sud, Scout vit des événements qui, s'ils semblent parfois incompréhensibles ou difiiciles de son point de vue, nous rappellent la réalité économique et sociale des Etats-Unis et plus particulièrement de ces Etats ségrégationnistes. Grâce à l'humour distillé, au quotidien de ces enfants (Scout, Jem son frère et leur ami Dill) dont le regard suit les événements et affrontent le regard des étrangers à leur ville (l'institutrice qui vient d'une autre ville et ne peut comprendre et connaître la pauvreté de certaines familles), de l'ancien faste de familles qui ne possédent désormais quasi plus que leurs nom et arbre généalogique (la famille Finch au premier plan), de la vie domestique et religieuse de cette communauté, de leurs relations avec leurs concitoyens noirs devenus des hommes libres mais, qui demeurent aux yeux de quasi tous une source de peur parfois ,mais  surtout d'amertume confrontés aux réminiscences de la défaite des confédérés.
Tolérance, intégrité tels pourraîent être les maîtres mots de ce roman dont la lecture ne m'a pas ennuyée une seule seconde, mais également un roman d'apprentissage grâce au regard un peu flou d'Atticus Flinch, qui distille à ses enfants une liberté tant d'espace que de réflexion, les invitant à réfléchir par eux-mêmes, à grandir où à se poser les questions qui correspondent à leur âge. Bien entendu il n'est pas pour autant un surhomme, ses enfants ne sont pas forcément des surdoués ou des anges, mais le tout nous permet d'intégrer l'histoire avec plus d'aisance et de réalisme.
Comme le fait si justement constaté Isabelle Hauser dans une postface fort documentée et réfléchie, il est étonnant de constater que nous saurons peu de choses au demeurant d'Atticus : - pourquoi a-t-il cessé de chasser, - à quoi est due la mort de sa femme etc... mais que tous ces éléments s'ils nous intriguent, ne coupent en rien la lecture de ce roman, fort et finement ciselé.

Papillon partage mon enthousiasme, ne parlons pas de Tamara ;-D.
Si vous ne l'avez pas encore lu, le moins que l'on puisse dire et que vous avez de la chance :))

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 14:35
http://www.decitre.fr/gi/25/9782749911625FS.gifL'heure de l'ange / Anne Rice Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pascal Loubet. Michel Laffont, 2010. 270 pages. 2*
Lucky, Toby ou encore Tommy...
son nom importe peu. L'important, c'est sa discrétion, son professionnalisme, sa compétence à exécuter froidement les cibles qu'on lui désigne. Après un contrat particulièrement éprouvant, Lucky est abordé par un mystérieux inconnu, un certain Malchiah. Ce Malchiah sait tout de lui, dispose de pouvoirs stupéfiants, et prétend être son ange gardien. Il lui offre de racheter ses crimes, en sauvant des vies plutôt que de les prendre, et lui propose un bien étrange marché : Lucky se retrouve au Moyen Age, où il doit aider une famille juive accusée de meurtres rituels.
Est-ce une chance, un rêve ou un cauchemar ?

Un roman bancale.
Et oui c'est le premier adjectif qui m'est venu à l'esprit à la lecture de ce roman dont je me faisais à la fois une joie teintée d'une pointe d'appréhension devant le manque d'enthousiasme de Xiane face à ce roman (elle ne m'avait pas dit exactement le pourquoi du comment mais ses réticences étaient là !).
L'heure de l'ange se découpe en deux parties à peu près égales. La première nous narre le quotidien de Lucky le Renard, sa rencontre avec un ange : Malchiah qui va nous résumer ce que fut la jeunesse de celui qui s'appelait Toby et comment il est devenu ce tueur. L'ensemble n'est pas inintéressant, mais le style m'a semblé chaotique, parfois décousu... et, je ne voyais vraiment pas ce que cet ange et cet homme allaient pouvoir faire ensemble dans la seconde partie du roman. Une deuxième moitié totalement à l'opposé qui a renforcé mon idée première de maladresse des 130 premières pages. J'ai eu l'impression qu'Anne Rice avait tout d'abord religieusement rédigé / composé cette partie et avait tenté d'écrire les pages précédentes à la fois en faisant du remplissage et en nous montrant avec force et maladresse les côtés obscurs de Lucky/Tommy afin de mieux nous faire comprendre son cheminement et, nous permettre d'appréhender plus aisément une certaine forme de rédemption grâce à cette chance que lui offre son ange gardien.
L'histoire de cette famille juive, des tournents (le mot est faible !) que subissent les personnes de cette religion durant le Moyen Age et plus particulièrement en Angleterre m'aurait amplement suffi. L'intervention d'un ange ne m'aurait pas plus gêner, vu le style de l'auteur, mais la juxtaposition des différents éléments est décevante.
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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 19:30
http://www.decitre.fr/gi/97/9782848761497FS.gifFille noire, fille blanche / Joyce Carol Oates. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban. Philippe Rey, 2009. 378 pages. 3*
Elles se rencontrent au coeur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire.
Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très " radical chic ", riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes.
En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée et, au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale.
Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.

Deux jeunes femmes des années 70 que le système américain (diligenté par des blancs) de cette période souhaiterait rapprocher. Genna semble en être l'archétype même : enfant de "gauchistes", idéalistes et se voulant quelque peu hippies ; des parents qui ont tenté de donner leurs convictions, tout en évitant soigneusement les faits, actes qui dérangent. Mais si Genna semble la parfaite petite fille de l'Amérique prête à s'ouvrir aux autres, et plus particulièrement à cette jeune femme boursière, première de sa famile à poursuivre des études universitaires, elle n'en reste pas moins une enfant qui n'assume pas encore ses choix. En voulant par trop se rapprocher du modèle attendu par ses parents, son historique famille, elle devient agaçante dans ses décisions, attitudes, dans la culpabilité de ses ascendants, celle de ses parents et l"image lisse et correcte qu'elle doit donner d'elle-même.
De la même manière elle attend et tous ceux qui l'entourent, que Minette réponde à l'image et aux idéaux qui se forgent autour de cette enfant noire. Tous, dans un pur esprit de culpabilité, cohabitant avec la peur d'être jugé raciste vont admettre que Minette n'est pas différente d'eux.
Mais dans le cas présent, il ne s'agit pas seulement d'une couleur de peau, mais de la possibilité pour un être humain de parvenir à s'adapter dans un contexte différent de celui dans lequel il a été bercé jusque là.
Peut-être existe-t-il d'autres problèmatiques propres à Minette qui peuvent expliquer son comportement, mais nous n'en saurons pas plus.

En tout cas les deux personnages principaux m'ont semblé horripilants avec la bonne conscience de l'une et les "Par-don" de l'autre, son insolence et son manque de maturité tout simplement.
Le récit est écrit dans un style se voulant le "texte" a posteriori de Genna et, ce style narratif m'a parfois gêné. Un sentiment de texte haché que j'ai eu parfois du mal à poursuivre , sans oublier mon manque de compassion pour ces fille noire, fille blanche. Genna transpose sa version des faits et images du passé afin de nous permettre d'appréhender ce que fut son éducation et surtout de voir sous un autre jour, ses parents. Une version nous amenant à la mort de Minette, qu'elle a tu en son temps, pertubée par les différents éléments qui se sont confrontés durant cette année scolaire : relations familiales, bouleversées jeune femme noire rebelle et ne répondant en rien à l'image idéale... Une totale remise en question d'elle-même et de sa famille qui, sans les pertubations engendrées par Minette et son comportement n'auraient pas entrainé Genna sur cette voie, au moins pas à cet instant précis de sa vie.
Elle doit à Minettte une certaine forme de liberté et de souffrance, d'être devenue ce qu'elle est tout en conservant sa dépendance à son père sous une autre forme. Néanmoins les rôles, dans une certaine mesure, se sont inversés. Ce n'est plus son père qui tait des faits, mais bien elle, au moins jusqu'à ce jour....
 


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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 23:49
http://www.decitre.fr/gi/05/9782351780305FS.gifSukkwan Island / David Vann. Traduit de l'américain par Laura Derajinski. Gallmeister (Collection Nature Writing), 2010. 191 pages.
Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l’âme humaine, David Vann s’installe d’emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.


Ce livre, j'ai failli l'abandonner plusieurs fois tant David Vann décrit avec une justesse unique un homme veule, une personne qui représente tout ce que je déteste : un être incapable de mener à terme ses projets quelqu'en soit la nature, toujours prompt à se plaindre, à pleurnicher sur lui-même, son sort, sur une vie qu'il a construit et dont il ne perçoit que les échecs, prêts à les rejeter sur autrui. Un homme abject qui plus est sous cette plume lorsqu'il utilise son fils pour tenter de se déculpabiliser, de se sauver de lui-même. Car c'est certainement sur ce point que mon dégoût vis à vis de Jim s'est étendu encore plus si cela était possible. Je ne supporte pas les adultes qui prennent à témoin leurs enfants, qui leur demandent de les aider avec des problèmes qui ne sont pas les leurs, qui sont ceux des adultes. Comment peut-on demander à un enfant de croire sur parole qu'un parent a raison et l'autre tort ? Les problèmes entre adultes doivent le rester.
Afin de contraster avec cet aspect, cette dureté, l'auteur nous fait partager le quotidien de Ray et Jim dans une nature grandiose et qu'il sait décrire à merveille, capable de nous entraîner à travers le regard de Ray et d'un environnement sauvage que D. Vann affectionne, cela se sent dans sa manière de la décrire. Malheureusement cela ne suffit pas à pallier à la dureté du propos et je ne pensais pas que le drame à mi-course de l'ouvrage allait m'entraîner aussi loin.
C'est désormais, dans la seconde partie de  ce roman via le regard de Jim que nous sont retracés les faits et mes sentiments négatifs jusqu'alors n'ont fait que s'amplifier dans les pages qui suivent. Décidemment cet homme a besoin d'une aide psychologique car ces proches comme la nature sont bien incapables de l'aider. Il est aisé, me direz-vous, de juger.
Je n'ai aucune envie d'épiloguer sur cet ouvrage dont le sujet m'a profondément dérangé, mais pour m'avoir fait éprouver de tels sentiments envers un être de papier, je ne peux que saluer David Vann, sans éprouver l'envie de lire d'autres écrits de lui, craignant qu'il ne m'entraîne dans un monde à nouveau similaire. 

Lu en partenariat avec B.O.B, et les Editions Gallmeister.

Mango mal à l'aise, un journaliste (Bernard Poirette) dont le résumé m'avait intrigué.
 
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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 08:04
http://www.decitre.fr/gi/66/9782848761466FS.gifComment les fourmis m'ont sauvé la vie / Lucia Nevaï. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain. Philippe Rey, 2009. 237 pages. 2,5*
Sa mère l'a baptisée Crane, prénom sioux qui désigne la grue, le grand oiseau migrateur.
Et comme, auparavant, cette même mère avait tenté de se débarrasser d'elle, Crane est née défigurée, chétive et bigleuse. Son histoire commence dans un trou perdu de l'Iowa dans les années 1950. Avec pour parents, un trio minable, qui s'est constitué sur le circuit des prêcheurs itinérants : Big Duck, faux prêcheur et escroc, père fictif de Crane et de son demi-frère ; Tit, superbe femelle qui les a engendrés ; Flat, mère d'une fille dont Big Duck est vraiment le père ! La maisonnée vit dans la crasse et l'indigence, les trois enfants, non scolarisés, sont livrés à eux-mêmes et sous-alimentés en permanence.
Leur unique distraction est le passage du train de 21h49 à quelques centaines de mètres de chez eux ; et le reste du temps, la contemplation des champs de mais qui s'étendent à perte de vue. Jusqu'au jour où déboulent pelleteuses et excavatrices : la modernité est en marche, le trou perdu va devenir une cité lacustre. Crane, rebelle et miraculeusement surdouée, est alors projetée dans une nouvelle vie qui la sauvera de la misère, mais la plongera aussi dans le mensonge et la solitude.
Rien de sordide dans cette histoire puissante. La plume nerveuse de Lucia Nevai transforme l'étendue monotone des champs de maïs en un paysage lunaire ; de situations désespérées et de personnages horrifiants, elle pointe le saugrenu ; de l'abjection, elle fait naître l'attachement et la tendresse.

J'ai l'impression d'être passée totalement à côté de cette lecture :( La quatrième de couverture m'avait réellement interpellée et sans doute est-ce que je n'attendais pas une histoire écrite de cette manière.
Sensation d'être un témoin impuissant devant cette histoire, devant ce double trio, d'adultes et d'enfants qui ne répondent pas aux critères sociaux habituels, devant l'impuissance et la force commune de ces enfants : Little Duck : force et beauté, Jima : timide, alcoolique et mère de substitution, Crane : l'intelligence qui attend que l'on veuille bien lui laisser sa place.

Nous suivons tout d'abord Crane de sa naissance à ses 11-12 ans, en compagnie de sa famille, de son apprentissage à la vie, des aspects sordides de cette existence mais comblée par ses frères et soeurs, par le quotidien, par les riens de l'existence. Avant que la ville ne vienne à eux, eux qui ne possédent rien, ne connaissent que ce qui les entourent,  et qui se suffisent à eux-mêmes.
Une première étincelle avait fait naître une évolution dans leur existence, leur avait ouvert une porte vers les autres, mais ces derniers n'étaient pas prêts à les intégrer, à les accepter tels qu'ils étaient et ne le seront jamais ainsi que la suite va nous le montrer.
Il est amusant de découvrir que tout bascule le jour où "le savoir" entre dans leur existence par le biais d'une encyclopédie. Paradoxe voulu par l'auteur sans doute et qui appuie sur ce qui va suivre : le savoir, les vêtements neufs et la propreté ne changent pas l'image que les gens se sont fait de vous.
Le changement d'existence sera totale pour Crane ; elle va vivre dans la quasi oppulence : nourriture, vêtements, amour d'une femme qui la voit comme sa princesse et surtout comme sa revanche sur sa propre enfance. Crane essaie de s'adapter, partagée entre son enfance, SA famille et ses nouveaux liens, mais aux yeux de la société elle restera cette enfant crasseuse et affamée, cette famille dont personne ne veut croiser le regard ou le chemin, qui n'appartient en rien à la société bien pensante et vue comme idéale.
L'histoire est contée de manière originale, l'horreur est toujours sous jacente sans être réellement sordide, mais ce livre ne sera pas un coup de coeur en ce qui me concerne.

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 21:10
Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage / Maya Angelou. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christian Besse. Le Livre de Poche, 2009. 343 pages.
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours.
Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure ? mieux encore ? le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...

Roman autobiographique, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, nous permet de suivre quelques uns des événements marquants de la prime enfance de Marguerite (Maya) et de son frère Bailey. Issue d'une famille atypique tant du côté paternel que maternel, elle nous entraîne à sa suite dans une communauté noire à l'aube de la crise de 29 jusqu'à la seconde Guerre Mondiale.
A travers ses yeux d'enfants, de son monde qui bascule nous suivons sa découverte d'une petite ville de province Stamps, Arkansas et la place de la communauté noire, les relations (absence pourrait-on dire à certains égards) entre la ville noire et la blanche, la ségrégation.
Des petits minots de 3 et 4 ans qui se retrouvent chez leur grand-mère paternelle suite au divorce de leurs parents. Monde paradoxal que l'univers de cette grand-mère et de cet oncle paralysé, resté à demeure dans le magasin familial, mais cela Maya nous le décrit sans misérabilisme et, c'est plus tard dans la lecture que l'on comprendra la différence d'univers dans lequel frère et soeur vont être plongés. Bien entendu, ils sont trop jeunes pour en avoir pris pleinement conscience, mais après quelques années passées auprès de cette grand-mère sudiste sévère mais juste, et différents allers-retours auprès de leurs père et mère qu'ils vont pleinement prendre conscience des différences d'éducation, de vie entre la grande ville et leur univers simple de Stamps. 
Le tout est fort agréablement écrit, fort juste à mes yeux de lectrice, ce qui fait que l'on a l'impression de vivre des pages de l'histoire, de sentir la peur des personnages face aux blancs, la misère de ces hommes qui, en dépit de leur fatigue physique, trouvent la force dans leur foi. Parfois ces passages m'ont semblé un peu pesant, mais ils montrent néanmoins l'importance de la religion (ou d'un leader ailleurs) lorqu'un peuple se sent  opprimé. Tout n'est pas parfait, dans cet ouvrage qui est, si j'en crois les écrits, un incontournable dans les romans américains, mais les personnages féminins sont indubitablement magnifiques ;  force et caractère émanent de chacun d'entre eux et permettent de poursuivre la lecture.
* Momma tout d'abord, la grand-mère qui a su construire son Magasin à la force du poignet. Dont les terres sont louées aux blancs et qui aidera les 2 communautés lors de la grande dépression. Femme, mère et grand-mère, elle poursuit son chemin, défendant sa famille et sa communauté.
* Grand-mère Baxter de Saint-Louis, "quarteronne ou octoronne, blanche (sans traits négroïde), élevée par une famille allemande, ayant fait des études d'infirmière avant d'épouser Grand-père Baxter [qui] était noir". Chef d'une circonscription électorale, ayant ses entrées dans la police comme auprès des truands. Un roman à elle seule :)
* Vivian Baxter, mère de Bailey et Maya, qui restera partagé entre son amour pour ses enfants et son envie d'indépendance.
Vous l'aurez compris 2 grands-mères de caractère et une mère avide de liberté, qui sont sans aucun doute à l'origine de ce que deviendra Maya Angelou, et permettent de mieux comprendre l'activisme, son esprit d'ouverture et de combat qui font que la communauté noire américaine éprouve de la reconnaissance à son égard.
Merci Suzanne et 


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