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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 17:00

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/9/0/5/1/9782905158666FS.gifLes chroniques d'Alvin le Faiseur . 2, Le prophète rouge. 3, Lapprenti. 4, Le compagnon / Orson Scott Card. Traduit de l'américain par Patrick Couton. L'Atalante, 2004-2008 (La dentelle du cygne). 405 + 441 + 491 pages. 4,5*

 

Voici un peu plus de deux ans, j'avais découvert le premier volet des aventures d'Alvin le Faiseur, qui m'avait captivé.

Dans ces différents volumes bon nombre des thématiques déjà évoqués sont à nouveau présentes, et j'ai pris plaisir à retrouver les personnages et à découvrir la suite des aventures d'Alvin, de sa famille et de tous ces gens (bons ou mauvais) qui l'entourent.

Certes, je n'ai pas retrouvé la qualité de l'écriture dont je m'étais fait l'écho dans les premières lignes du billet cité, mais ces romans sont de bonne facture et le lecteur se laisse prendre au jeu et, l'envie de savoir ce qu' Orson Scott Card leur réserve, m'incite à lire les derniers volumes (le volume 5 m'attend au bout de ma table ).

Nous allons donc retrouver Alvin et ses compagnons mais également suivre en semi accéléré la vie d'Alvin que nous découvrons à 10 ans dans le second volume. C'est avant tout un temps d'initiation que va vivre Alvin. Alors qu'il se dirige vers le village qui l'a vu naître en vu de son apprentissage, sa vie va se voir bouleverser dans ses projets comme par les rencontres qu'il va faire.

Ce volume est à mes yeux, un formidable chant d'amour pour la nation indienne et les souffrances endurées alors que la conquête des grands espaces commencent à faire rage, que les colons souhaitent apporter leur culture et leur manière de vivre. Cela permet à l'auteur de montrer la difficulté de l'adaptation de nations coexistentes, Comment l'homme peut être facilement manipulable grâce à quelques ficelles habilement tirées et à des personnes sachant s'exprimer ou tirer partie de la fièvre qui peut s'emparer des hommes, par ses peurs et ses espoirs dans la vie ou par avidité. Bien entendu nous retrouverons ces notions dans les volumes suivants par le fait du petit frère d'Alvin, Calvin, et au travers de bien d'autres personnages : Napoléon (mais oui) ou plus proches de nos personnages : Harrison dit Tippy Canoë. En effet, c'est Harrison qui est au coeur des aventures/mésaventures qui font se dérouler dans le volume 2 et vont entraîner Alvin à découvrir la vie des Indiens grâce au prophète rouge. En l'écoutant, en vivant avec lui et son frère, Alvin commence un apprentissage, celui de Faiseur et d'homme.

Un apprentissage qu'il poursuit mais au sens commun, puisque c'est son métier de forgeron (tout un symbole dans le choix de ce métier) qu'il apprend dans le 3ème volume. Ce n'est plus la nation indienne qui est au coeur de ce volume, mais les noirs. L'esclavage qui fait rage et les débats qui opposent les pro et les anti commencent à lancer leurs premiers feux. Alvin y est mêlé bien malgré lui et ne restera pas insensible car il découvre une autre vision de la vie, des méfaits du défaiseur. Mais l'esclavage n'est pas le seul obstacle pour notre jeune héros - nous le suivons de 11 à 19 ans cette fois -, il poursuit son apprentisage de l'âme humaine, des rencontres avec ceux pourvus de talents ou pas, des hommes qui réfléchissent ou qui ont simplement une ouverture d'esprit différente ou moins avides que les autres. C'est pour l'auteur l'occasion de créer des événements qui seront au coeur même du volume suivant. Alvin y retrouve Peggy, la Torche qu'il aspirait à rencontrer et qui le fuit, par crainte de ce qu'elle voit dans leur futur. Cette fuite en avant sera pour elle l'occasion d'apprendre et pour le lecteur de découvrir le quotidien d'autres lieux que ces villages ou villes en devenir. Alvin apprend encore et toujours ce qu'il est et de compagnon forgeron, il enchainera en compagnon faiseur, même s'il ne sait pas toujours s'il prend le bon chemin ou que les choix qu'il fait le confrontent à d'autres ambitions.

J'ai eu davantage de mal à entrer dans le premier chapitre du Livre IV, puis les événements ses sont enchainés.

La place des uns et des autres s'étoffent. Les éléments "anodins" des précédents volumes trouvent leur place dans un procès où toutes les étapes de la vie se retrouvent, pendant que la place de l'esclavage et de la pensée pro ou anti prend de l'ampleur. 

Et Calvin ? L'image du sale gamin qui ne parvient pas à trouver sa place me vient instantanément à l'esprit. Mais comme Peggy aime à le rappeler, en dépit de tous ses travers, des chemins qui le mènent vers la mort d'Alvin, il reste le petit frère et, l'interrogation du lecteur est tournée vers leurs avenirs si étroitement liés

 

 

Livre 2 - " La terre est avec moi, frère, dit Ta-Kumsaw. Je suis le visage de la terre, la terre est mon souffle et mon sang. - Alors, j'entendrai battre ton cœur dans le pouls du vent, dit Lolla-Wossiky. - Je rejetterai l'homme blanc à la mer ", dit Ta-Kumsaw. 1810, sur la Frontière des pionniers américains. Promis à l'avenir mystérieux et grandiose d'un " Faiseur ", si les forces du mal ne parviennent à le détruire, Alvin a dix ans. Le voici qui découvre le monde des hommes rouges dont l'existence se confond avec les rythmes de la nature et de sa " musique verte ". Nouvelles épreuves, plus rudes ; nouvelles révélations, plus extraordinaires. Après le Septième Fils, le Prophète rouge ouvre les Chroniques d'Alvin à l'embrasement de l'Histoire, dans un récit magique et flamboyant.

Livre 3 -" Je suis une vigie sur un perchoir, se dit Peggy. Envoyée dans la mâture il y a seize ans, je n'en ai pas bougé depuis... " " Je suis le Faiseur dont la torche parlait, se dit Alvin. Elle a vu que j'avais en moi de quoi devenir un Faiseur. Faut que je trouve cette fille et faut qu'elle me dise ce qu'elle a vu. Parce que je le sais : si je possède ces pouvoirs que je me suis découverts, ce n'est pas uniquement pour tailler de la pierre sans les mains, guérir les malades ou courir dans les bois comme les hommes rouges, j'ai une tâche à remplir dans la vie et je n'ai pas l'ombre d'une idée sur la façon de m'y préparer. " Apprenti forgeron, apprenti Faiseur, Alvin est de retour au village de sa naissance. Sur sa route se dresse encore, multiforme, son mystérieux ennemi. " Le Faiseur, c'est celui qui fait partie de ce qu'il crée ", dit l'Oiseau rouge...

Livre 4 -Compagnon forgeron, compagnon Faiseur, Alvin est de retour chez les siens. Mais quelle est sa tâche aujourd'hui ? " Je ne peux pas apprendre aux gens comment bâtir la Cité de Cristal si je ne sais pas moi-même de quoi il s'agit. " La Cité de Cristal : la vision dans la tornade du lac Mizogan, en compagnie du prophète des Rouges. Si peu des chemins de sa vie y conduisent ; Peggy Larner, Peggy la torche le sait Lien. Et l'ennemi de toujours choisit à présent des voies plus subtiles pour le détruire. Pièges, fuite, menaces, mensonges, délation, prison, tribunal, Alvin n'est-il pas condamné au renoncement ? Et le pire danger viendra peut-être de son frère Calvin, qui le jalouse au point de bientôt lui vouer une haine amère et décide de s'expatrier vers l'Ancien Monde afin de rencontrer Napoléon dont on sait le pouvoir redoutable. L'Amérique n'est-elle pas trop petite pour deux hommes aux talents en puissance si formidables ?

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 16:25

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/1/4/4/9782714438232FS.gifLe prince des marées / Pat Conroy. Traduit de l'américain par Françoise Cartano. Belfond, 2002. 587 pages. 4,5*

" Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Carline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais, un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d'eau en pataugeant dans la boue jusqu'aux genou, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant : " Tenez. Ce goût-là. Ce goût-là, c'est toute la saveur de mon enfance ". Sur l'île de Melrose, Tom, Savannah et Luke Wingo ont grandi entre un grand-père qui se prenait pour le Christ, une grand-mère féministe, un père patron de pêche, violent et imprévisible, et une mère mythomane dévorée d'ambition. Bien des années plus tard, la belle psychiatre Susan Lowenstein demande à Tom de l'aider à sauver Savannah d'une folie suicidaire. Par amour pour sa jumelle, il va accepter de se rendre à New York pour dire les blessures d'une enfance dure et chaotique, mais illuminée par la merveilleuse complicité qui unissait frères et sœur. Tout en distillant cette histoire exceptionnelle pleine de tendresse, d'humour et de violence, Tom va faire resurgir le souvenir d'un drame inavouable qui a brisé à jamais les liens du sang...

 

Que dire de cet ouvrage qui n'ait pas encore été écrit. Je pense que je ne vais guère faire preuve d'originalité, mais je m'en voudrais de ne pas, à mon tour, vanter ce roman et la qualité tant de l'écriture de Pat Conroy que sa construction.


Cet ouvrage est un tout : une grande bouffée d'oxygène lorque Tom nous raconte la vie sauvage, le sud, la beauté des marais, de la pêche à la crevette, du marsouin, des couchers de soleil, la joie de cette enfance entre une soeur jumelle et leur grand frère, des liens fraternelles qui leur font vivre une enfance presqu'heureuse... Presque car c'est aussi un cri : face aux usages du Sud, positfs et négatifs, la méconnaissance d'un père pour exprimer son amour si ce n'est au travers des coups, la rancune d'une mère avide de pouvoir, d'argent, de reconnaissance de tout ce que le monde pourrait /devrait lui envier à elle, poupée du Sud mais poupée malmenée, vivant au milieu de nul part à ces yeux, et qui refuse à ces enfants le droit de parler. L'horreur de drames qu'il faut taire, oublier même si la mémoire ne peut le faire et entraîne chez chacun des membres de cette famille des conséquences ; une sorte de jeu de dominos mis en place bien avant la naissance de cette fratrie. Les événements du présent ne faisant qu'ajouter des pièces à ce gigantesque jeu que nous raconte, en mêlant passé lointain, proche ou présent, Tom à son lecteur, volontairement ou non ; pour le lecteur mais également pour la psychiatre qui tente de sauver la vie de sa jumelle, la belle Savannah, dont la vie est marquée depuis sa plus tendre enfance par des troubles psychologiques qu'elle a cherché à dominer de bien des manières puisqu'elle n'avait pas le droit d'en parler (pas plus que du reste) et qu'elle souhaite détruire par l'ultime moyen : en se donnant la mort. 

Oui tout cela peut sembler fort tragique, mais ainsi que je l'écrivais, Pat Conroy le fait avec un tel talent de la narration que je n'ai pu m'arracher à ma lecture. ll alterne des moments de folies heureuses, des images de la nature qui illumine le quotidien de ces enfants aujourd'hui adultes, entrecoupant le tout des coups de poings du père, du chantage affectif de leur mère. La bonté et la folie douce des grands-parents paternelles ne suffirot pas à leur faire échapper à cette vie qui va s'avérer toujours plus violente, toujours plus traitresse, mais leur a certainement permis de voir la vie des adultes avec d'autres yeux .Fort heureusement, quelques éclats de rire et la vie reste toujours plus forte que les agressions physiques, verbales ou la mort.


C'est un roman époustouflant, qu'une fois entamé on ne peut que lire jusqu'à la dernière ligne, en sentant parfois une boule au fond de la gorge et les larmes si proches, mais le besoin de savoir est là, non par voyeurisme mais par le désir de connaître enfin le dénouement, même si l'on sait déjà que toute cette famille ne sera plus là à la dernière ligne.

 

Karine :), Jules, Virginie, Abeille ont aimé.

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 21:39
http://www.commeaucinema.com/images/news/208_3101.jpgLes nuits avec mon ennemi / Nancy Price. Traduit de l'anglais par Renéee Tesnière.Presses de la Cité, 1991. 288 pages.3,5*
Sara et son mari forment un "couple parfait". Jeunes et beaux, ils font l'admiration de leurs amis. Ceux-ci ignorent pourtant que Sara mène une double vie. Offrant à son époux le visage d'une femme heureuse, aimante et soumise, elle n'attend en réalité qu'une occasion pour s'enfuir ou échapper à ses terrifiants accès de violence et de jalousie. En subissant l'emprise de son compagnon, en acceptant ses coups sans broncher, elle a minutieusement mis au point sa propre disparition - une "mort" qui est désormais sa seule chance de salut.
Je pensais me souvenir du film ... en revoyant la bande annonce, je me rends compte que ... pas du tout :s
Et oui notre mémoire nous joue bien des tours. A ma décharge, vu la date de parution de ce roman, j'avoue que je n'étais pas si âgée que cela et que ma petite existence avait bien d'autres points d'intérêts. Mais revenons plutôt à l'ouvrage qui  était pour moi une première lecture.
J'ai trouvé la situation, la souffrance de Sara fort bien décrite. La manière dont la situation dans son couple lui échappe, alors que les premiers temps étaint idylliques, est clairement montrée. Cette jeune femme, en dépit de la perte de son jeune frère et, certainement d'une certaine responsabilité sous-jacente, semblait bien dans sa peau et le couple qu'elle formait, semblait équilibré... jusqu'à ce que tout dérape, et que la situation lui échappe totalement.
Bien entendu les personnes ayant subi des violences conjugales ne verront peut être pas de la même manière ce roman, mais l'ensemble semble réellement juste. De son rendez-vous chez le coiffeur, première scène à laquelle nous assistons aux petits faits et gestes du quotidien qu'elle sait pouvoir déclencher la violence conjugale qui se traduit par des coups, et par le viol. 
La course de Sara vers la fuite, son échappée fait craindre le pire au lecteur. Si son installation le rassure et crée l'histoire, cela reste néanmoins guère crédible. Mais bon, pourquoi pas, car sans cela pas d'histoire ou alors une course éperdue à travers les différents états. Certains passages semblent plus réalistes mais la chute m'a réellement laissé de marbre, tant elle est cousue de fil blanc.
Oui je me suis laissée gagner par ma lecture, en dépit de cette chute guère crédible, mais cela n'est néanmoins pas un livre incontournable.
Je pense que ce roman est intéressant car il aura eu le mérite en son temps, et par le biais de l'actrice, Julia Roberts de parler des violences conjugales et de l'absence de visibilité de ces violences par les amis, voisins plus ou moins proches. La forme romancée (puis l'adaptation cinématographique) a certainement permis plus d'un débat sur la violence conjugale qui tue, blesse physiquement et psychologiquement des hommes et des femmes au sein de leur couple.


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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 22:26

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/5/2/9/9782752906700FS.gifCertaines n'avaient jamais vu la mer / Julie Otsuka. Traduit de l'anglais (américain) par Carine Chichereau. Phébus, 2012. 139 pages. 4,5*

Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l'Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux Etats-Unis, toutes mariées par procuration. C'est après une éprouvante traversée de l'Océan pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé.
Celui qui va tant les décevoir. A la façon d'un choeur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre et l'internement dans les camps de concentration - l'Etat considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître.
Bientôt, l'oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n'avaient jamais existé.

 

J'ai craqué pour cet auteur avant même de l'entendre au Festival America (dont je n'ai toujours pas fini le billet promis, hum). Dès le 1er jour, je suis allée écouter la première interview et n'ai pas manqué de retourner l'entendre au cours d'un débat le dimanche de clôture.

Il semble bien que l'ouvrage fonctionne parfaitement par le bouche à oreille mais je n'ai pas spécialement pris le temps de lire les avis des uns et des autres, car l'ouvrage étant fort court, je ne voulais pas que tout soit "dévoilé" avant que j'ai eu le temps de me faire ma propre opinion.


Original par le style, fort par le sujet mis en valeur par une superbe écriture, en dépit de l'obstacle du thème choisi

En effet Julie Otsuka a opté de ne pas narrer une histoire, mais au fil des témoignages, enquêtes etc elle a choisi de se faire l'écho de toutes ses femmes japonaises qui arrivèrent entre deux guerres, poussaient vers cette terre de cogagne par leur famille, leur situation personnelle et la promesse de s'unir à des japonais installés et ayant réussis. Elles aspiraient, comme bon nombre de migrants à une autre vie que celle qui leur était promise dans leur pays natal.

Tout débute par une traversée qui déjà met à mal leurs estomacs, comme les convictions de quelques unes ; lancées dans le grand bain de l'aventure, elles cherchent refuge dans les connaissances de quelques une qui n'étant plus vierges peuvent leur expliquer ce que leurs maris attendront d'elles. Elles se raccrochent à tout : une photo, le courrier du promis et grande sera leurs déconvenues en découvrant la réalité, comme le caractère des hommes avec qui elles se sont unies par promesses et papiers interposés. Les cris des femmes se juxtaposent en ce second chapitre "La première nuit" qui entrent lui-même quasi en opposition avec celui de la traversée au terme de laquelle elles furent accueillies par "Bienvenue, mesdemoiselles japonaises !" Scènes de viol, de pleurs, de désespoirs ou d'espérances d'attachements mais si infime que c'est bien la violence qui domine ce second chapitre.

Nos jeunes héroïnes ne semblent pas être au bout de leurs peines car au fil des chapitres qui s'égrenent, elles devront faire face au renversement de tous les espoirs qui parviennent à les faire avancer. Même si, deci delà sont évoquées, la disparition de l'une ou l'autre de ses femmes qui s'échappent par la folie parfois ou en se donnant la mort, elles continuent d'avancer.

Vacillantes mais se soutenant à bouts de bras, s'appuyant sur la communauté japonaise elles seront tour à tour confrontés aux "Blancs", si différents dans leurs traditions, si semblables dans la considération des femmes, indifférents, racistes ou, mais se comptant sur les doigts d'une main ou étant eux-mêmes parfois, issus d'une autre émigration, résolument tournés vers l'être humain que la couleur de peau importe peu.

"Les naissances", leurs lots de souffrance en donnant la vie ou en la perdant, les espoirs de se raccrocher au futur donnent un éclairage particulier à l'ouvrage, dans un chapitre central qui plus est. Mais "Les enfants" apportant leurs joies et leurs peines à leurs parents et souhaitant s'intégrer avant tout, ils se retournent bientôt de leur culture de leurs mères faisant bientôt leur désespoir et elles-mêmes la honte de leurs enfants qui les jugent trop japonaises et un frein à leur intégration comme au regard que les américains blancs jettent sur eux. .

La seconde moitié de l'ouvrage est consacrée à l'éclatement de la guerre sino-américaine et des tensions qui s'ensuivent envers les japonais installés aux Etats-Unis. La 5ème colonne semble une évidence pour bon nombre de blancs et, alors que l'intégration semblait commencer à porter ses fruits par le jeu des habitudes, l'opprobe est jeté sur ces américains d'origine japonaises. Bientôt ils devront partir, mais si de prime abord les regrets s'instaurent de la part de leurs concitoyens, peu à peu l'oubli va prendre place, l'indifférence qui est sans doute pire que tout, face au sort qui sera réservé à tous les "PERSONNES D'ASCENDANCE JAPONAISE" qui, par ordre du gouvernement ont dû tout abandonner et rejoindre un point de rendez-vous, pour se rendre... ? Nul ne le sait. Les bruits les plus fous se mettent à galoper.

Terrible écho de la redite des malheurs de ces émigrés qui font peur et qu'on préfère ignorer du moment que notre petite vie n'est pas bouleversée. Comme souvent l'histoire sembel avoir le hoquet, même si on me soutiendra que les circonstances sont différentes.

Un bel effort de mémoire est fait au travers ce petit opuscule. On comprend mieux, une fois la dernière page tournée, l'écho que cet ouvrage peut avoir.

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 06:24

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/7/0/9782267024036FS.gifPromenades avec les hommes / Ann Beattie. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Rabinovitch. Christian Bourgeois Editeur, 2012. 109 pages

1980. Jane, brillante diplômée de Harvard, a connu son heure de gloire suite à une interview sur la jeunesse protestataire - dont elle fait partie – qu’elle a accordée au New York Times. Peu de temps après, Jane quitte la ferme du Vermont où elle vivait avec Ben, musicien et poète en herbe, pour s'installer à New York avec Neil, un professeur-écrivain beaucoup plus âgé qu'elle qui décide de prendre en main son éducation.
Ceci jusqu'au jour où elle découvre qu'il est marié et, contrairement à ce qu’il prétendait, ne passe pas ses nuits à écrire dans le cabinet de Tyler, son ami vétérinaire. Elle se sépare alors violemment de lui. Deux semaines après cependant, elle part le retrouver chez Tyler. Neil divorce, l'épouse et le couple mène une vie heureuse pendant quelque temps ; Jane est engagée par un réalisateur comme consultante pour le scénario d'un documentaire consacré à la jeunesse déshéritée. Mais la mort de l’ancien compagnon de Jane vient assombrir cet équilibre apparent.
Jane est rongée par la culpabilité, le regret. Quelques mois plus tard, Neil lui annonce subitement qu'il va “disparaître” définitivement. « Bien jeune pour être déjà veuve », Jane se retrouve seule avec le souvenir des deux hommes qu'elle a aimés, convaincue que son mari ne lui a jamais fait connaître son vrai visage et l'a toujours manipulée.

 

Oups !! Lorsque j'ai vu en 4ème de couverture un commentaire de John Updike, j'ai commencé à me méfier (oui lui et moi sommes rarement en accord, même si nous nous ne connaissons pas).

Pas vraiment un roman mais une longue nouvelle, pourquoi pas puisque le résumé m'avait intrigué et que je n'avais pas prêté attention à l'épaisseur du volume.

Verdict : une déception ! Je n'ai pas du tout adhéré au style de la narration, au jeu de la reprise des propos comme au reste. Si les personnages sont peu sympathiques, même Goodness n'est pas parvenu à éveiller de l'intérêt ou à défaut un peu de compassion, si l'histoire m'avait un tant soit peu accroché, j'aurais aimé les détester. Mais, rien ! Leur nombrilisme m'indiffère. Me plonger dans les états d'âmes d'une jeune femme et de son "pygmalion" m'ont laisser froides.

Que dire sur cette relation ? Rien ou si peu. Car si le sujet du roman semble bien être les relations de Jane avec cet homme, elle ne nous apporte guère plus que des clichés.

Le reste est constitué de brefs passages de son existence au coeur de cette relation, un peu d'avant et d'après. Mais rien qui me permette de voir en quoi cette relation, cet "apprentissage" lui aura appris quelque chose. La manipulation me direz-vous ? Et bien je trouve que cette centaine de pages et leur contenu la montre mais s'emmêle avant tout dans la petite vie de cette femme, sans réellement aller au coeur de son existence.  Les regrets sont sans doute bien mieux mis en avant. Mais notre existence n'est-elle pas faite de regrets ? De là à en faire ce livre, je reste sceptique.

Un dernier point, encore une fois négatif, : les références à des personnes, des talk shows sont soit trop datés, ou trop marqués Etats-Unis pour que cela me parle.

 

Anyuka vous rendra le sourire par quelques photos :)

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 06:59

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/1/1/2/9782811205386FS.gifSuccubus Heat / Richelle Mead.Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Benoît Domis. Bragelonne (L'ombre de Bragelonne), 2010. 356 pages. 4,5*

Georgina Kincaid est un vilain, vilain succube : depuis sa rupture avec l'auteur de best-sellers Seth Mortensen, elle est devenue si insupportable que son patron Jerome, l'archidémon de Seattle, décide de la " prêter " à l'un de ses rivaux... et de lui faire jouer les Mata Hari. Mais Jerome est enlevé et Georgina perd ses pouvoirs ! Point positif : rien ne l'empêche plus de coucher avec Seth sans l'estourbir - sauf un détail: sa nouvelle petite amie.
Georgina semble être la seule à vouloir retrouver Jerome, et elle a peu de temps avant que l'enfer se déchaîne..

 

Alors que les précédents épisodes de Succubus m'avaient parfois laissés sur ma faim, j'ai été agréablement surprise à la lecture de ce quatrième opus. Si l'histoire reste "la même", le style m'a semblé plus enlevé, j'ai perçu moins de temps morts et si, quelques évidences ou quelques personnages sentaient le soufre avant la chute de cet épisode, je dois avouer que j'ai aimé suivre les aventures de Georgina, qui se retrouve pour un temps limité toujours immortelle, mais sans maître direct et sans ses addictions. Enfin c'est vite dit, car notre héroïne a quelques siècles d'expériences derrière elle et, même si elle ne maîtrise pas toujours ses cheveux, son expérience de séductrice et des jeux de l'amour ne l'empêchent en rien de mener à bien son existence.

Georgina n'en reste pas moins prise entre bien des feux : ceux des démons qui se déchirent pour obtenir le territoire de Jérome, ceux de ses amitiés, de ses amours et de ses relations amicales et professionnelles. Elle n'a que fort peu de temps pour parvenir à retrouver Jérome si elle ne veut pas affronter un nouveau chaos dans son existence ; le fait que la durée soit aussi réduite est sans doute pour beaucoup dans l'interêt que j'ai pris à cette lecture. Le côté amusant vient également de la perte de pouvoirs de ces immortels qui se retrouvent en partie perdus : Georgina a peur de beaucoup de choses auxquels elle ne pensait pas jusque là. Le simple fait de traverser la rue ou d'affronter les autres automobilistes dans des rues encombrées l'angoissent. Bien entendu, elle ira au-delà de tout cela et la présence de Seth, l'encourageant et la soutanant lui font passer bien des caps.

On retrouve dans ce volume bon nombre de protagonistes déjà rencontrés dans les épisodes précédents. L'auteur affirme davantage la structure de son histoire et l'orientation de ses personnages.

Reste à lire les derniers volumes, même si je sais déjà que la chute risque de me décevoir quelque peu, si j'en crois Karine :).

 

Lebillet de Karine :), Emily, Blandanou

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 22:50

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/1/1/2/9782811207229FS.gifSuccubus Blues,Succubus Nights, Succubus Dreams / Richelle Mead. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Benoît Domis. Bragelonne, 2009 ( L'Ombre de Bragelonne). 379 +376 + 359 pages. 3*

C'est la vie de Georgina Kincaid, un démon dans un corps de femme. A priori, un destin plutôt sympa : la jeunesse éternelle, la séduction absolue… mais impossible de décrocher un rencard sans mettre en péril l'âme de l'heureux élu. Heureusement que son travail de libraire la passionne… Et son activité nocturne la tient bien occupée aussi : quelqu'un s'est mis à jouer les justiciers parmi les anges et les démons, et Georgina est jetée au coeur de la tourmente. Ses sortilèges sexy et sa langue bien pendue lui permettront-ils de s'en sortir ?

 

3 volumes pour une série : "Georgina Kincaid" qui en compte 6. Quand je commence une série, d'autrres blogeuses la finisse ;0) Karine :)

Notre héroïne, Succube de son état et également co-gérante d'une librairie. Si son charme est indéniable du fait de sa nature elle-même, ses compagnons sont sans doute un point fort dans cette série. Démons, Vampires, Incubes, Anges etc, tout comme les humains.... se mêlent à sa vie et font que notre héroïne s'emmêle quelque peu les pinceaux, le coeur également d'ailleurs, puisqu'elle va tomber amoureuse de son auteur préféré dans le premier volume. L'ensemble m'a paru sympathique, bien mené, avec son enquête parallèle à la vie personnelle, mais je n'ai pas autant accroché que pour d'autres séries. Le second volume m'a encore plus déçu, non pas au niveau de sa relation avec ses différents amis et dans ses efforts désespérés de mener à bien une relation avec un humain mais, particulièrement au niveau de l'intrigue elle-même. Sympa de découvrir son incube préféré et de nous faire partager quelques pages du passé de Georgina, mais la mission de Bastien et sa résolution m'ont paru tellement évidente dès leurs premiers pas avec leurs voisins/ voisines que c'est réellement tombé à plat. Idem concernant Doug et son groupe ! Mais oui c'est bien sur, si tu te sens si mal Georgina, c'est forcément qu'un immortel est dans le coin. Fort heureusement cette partie "intrigue" se solde par un "mini-rebondissement" qui permet de revenir à de nouveaux personnages.

"Succubus Dreams" m'a davantage fait rire avec ce pseudo Succube nul de chez nul, de la présence du démon à l'origine de l'état de Georgina. Mais, une nouvelle fois, certains éléments sont tellement évidents que je trouve parfois que l'histoire est un peu étirée au maximum. Néanmoins je ne m'attendais pas au rebondissement des derniers chapitres et je me dis que notre Succube pourrait un peu plus user de ses charmes auprès de Carter (pour lequel je ne semble pas être la seule à avoir un léger faible). Bref, après avoir tourné la dernière page et lu le billet de Karine concernant le sixième volume, je n'ai qu'une envie, poursuivre la série, même si elle présente, à mes yeux, des défauts

 

Hydromielle dévore les volumes. Son billet sur le second volume est ici.

 

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 18:00

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/6/1/9782266139113FS.gifLe cercle magique / Katherine Neville. Traduction de Gilles Morris-Dumoullin. Pocket, 2005. 765 pages. 1,5*

Jérusalem, an IX du règne de Tibère. Condamné oar pilate, Jésus de Nazareth meurt sur la croix. En Italie, l'empereur est dévoré d'inquiétude : selon de mystérieux textes antiques, ce Messie, annonçant une ère nouvelle, pourrait précipiter le déclin de Rome....

Idaho, 1989. Arielle Behn hérite de sa grand-mère des mnuscrits précieux. Rédigés en Orient il ya deux mille ans ils sont apparemment indéchiffrables. Déjà convoités par Hitler, ils détiendraient la clé pour agir sur le cours de l'histoire. Un secret jadis percé par Pilate qui, en décrétant la mort de Jésus, savait qu'il changerait à jamais la face du monde.

Gardienne des écritures, Arielle Behn va devoir se méfier de tout le monde - d'abord de sa propre famille - , pour réussir à contrôler cette force et échapper à des poursuivants qui ne reculeront devant rine pour détenir cette incroyable source de pouvoir.

 

Programme alléchant à la lecture de cette 4ème de couverture, même si, une fois la dernière page tournée, je constate une nouvelle fois que les inexactitudes pour attirer le lecteur sont là. Mais cette accroche n'est pas la seule à faire défaut, ces 800 pages sont avant tout un vaste fourre tout. En voulant créer un ouvrage complexe, documenté (?), fouillé, Katherine Neville rédige en fait un roman indigeste et fastidieux pour le lecteur.

L'idée de base semblait pourtant intéressante, mais en nous promenant entre les derniers jours de Jésus de Nazareth, puis la vie de quelques uns de ses anciens disciples, la vie des maîtres de Rome, et de leurs plus sombres travers, le tout juxtaposé à une histoire contemporaine qui elle-même ne cesse de se reférer aux ascendants de l'héroîne Arielle qui au fur et à mesure découvre que sa famille qu'elle trouvait déjà plus que bizarre et également un vaste panier de crabes avec relations quasi incestueuses, père qui n'est pas le père, mère idem.... Le tout avec une pointe de nazisme, de relations plus que douteuses, mais tout en pronant a minima une certaine forme d'écologisme via le métier de ladite héroïne qui traite les déchets nucléaires. Et encore là, je vous avoue que je vous l'a fait courte.

Bref c'est une vraie galère que cet ouvrage, avec de temps en temps des sursauts qui vous font essayer de tenir et vous laissent à penser que, forcément cela va déboucher sur quelque chose de passionnant mais pffft à chaque fois le soufflé se dégonfle.

Tout est absolument incroyable (et le mot est faible) et si vous pouvez éviter de perdre votre temps sur ce bouquin, grand bien vous fasse, car je ne pense pas qu'il vous permette d'apprendre quoique ce soit, si ce n'est un rappel des différents empereurs qui se sont succédés.

A fuir, à moins que vous n'ayez vraiment rien d'autre sur votre île déserte, que vous l'ayez commencé et ne soyez aussi têtu que moi.

 

Avis chez Biblioblog,

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 21:25

http://www.decitre.fr/gi/25/9782266195225FS.gifSi je reste / Gayle Forman. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie-France Girod. Pocket, 2010.186 pages. 3,5*

Mia a 17 ans.
Un petit ami, rock star en herbe. Des parents excentriques. Des copains précieux. Un petit frère craquant. Beaucoup de talent et la vie devant elle. Quand, un jour, tout s'arrête. Tous ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture... Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostics des médecins.
Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Sortir du coma, d'accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste...

 

Si j'ai repris cette couverture, c'est pour vous faire partager la peur ressentie à la lecture du bandeau. J'ai aimé "Twilight" mais non je ne recherche pas un succédané ou des lectures absolument similaires et, ce genre d'arguments ont plutôt tendance à me faire fuir. Alors ? Alors si vous aimez les vampires, fuyez !!! Pas un ne se profile dans ses pages :).  Vous n'aurez à vous mettre sous la dent qu'une chic famille qui croise son destin sur la route, et la seule hémoglobine à laquelle vous allez être confrontés est celle des protagonistes suite à l'accident qu'ils ont vécu.

L'histoire est simple : Mia, l'héroïne se bat entre la vie et la mort ; elle voit tout ce qui se passe autour d'elle. Non elle n'est pas un ange, n'a pas vu la fameuse lumière blanche et/ou des bras qui se tendent vers elle, mais elle a l'impression d'être détaché de ce corps inerte, manipulé, perfusé, opéré que le personnel médical tente de sauver, veille et entoure tout comme ses proches. Son "ombre" ne peut pas non plus traverser les murs ou se téléporter et se contente de regarder, écouter, se remémorer les émotions qu'elle a vécu avec ses proches : ses parents, la naissance de son petit frère, leur quotidien, les peines et les joies. La passion de sa famille pour la musique et la sienne pour le violoncelle qui lui a fait croiser le destin d'Adam, guitariste de rock, qui tente vaille que vaille comme ses grands-parents émouvants et fragiles à la fois, de lui laisser le choix, cette liberté qu'elle a toujours connu dans sa famille de prendre sa décision.

Mais cette décision lui semble la plus difficile de toute celles qu'elle a du prendre en 17 ans d'existence. Doit-elle s'accrocher à la vie ? Chacun lui apporte sa vision verbale, sensationnelle à différents points de vues car Mia rattache leurs propos à ses propres sentiments et souvenirs.

C'est moins de 24H00 de son existence que le lecteur vivra avec elle mais toutes ses réminiscences font prendre conscience au lecteur de ce qu'elle craint d'abandonner, ce qu'elle sait déjà avoir perdu.

Le style est simple, brut dans les propos suite à l'accident mais nous entraîne tout de suite dans la vie de Mia. Pas de faux semblant, tout est là ! Alors oui cela prend aux tripes, même s'il s'agit d'un livre court, mais l'attachement aux personnages est quasi immédiat.

La musique est là, présente, comme elle l'a toujours été dans la vie de Mia : à travers son père batteur, de sa mère amoureuse de la musique et du rock, de son petit ami, guitariste, via les doigts de Mia qui court sur la touche de son violoncelle imaginaire où qu'elle se trouve.

Simple et émouvant.

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 22:15

http://www.decitre.fr/gi/87/9782277232087FS.gifhttp://pmcdn.priceminister.com/photo/Dickson-Gordon-R-Le-Chevalier-Dragon-Livre-843100_ML.jpg 

 

i, Le dragon et le Georges. ii, Le chevalier dragon / Gordon R. Dicksons. J'ai Lu , 1992 (S-F. Fantasy). 319 + 442 pages. 3*

Les Dragons ont une certaine logique et pour avoir vu saint Georges les combattre, ils ont donné son nom à tout être humain...
Même la charmante Angie représente pour eux ce genre honni. Curieuse aventure, en vérité. N'a-t-elle pas été transportée au Moyen Age, victime d'une expérience malheureuse ? Séquestrée dans une caverne par les monstres antédiluviens, elle n'espère plus qu'en Jim, son " chevalier errant "... Ironie du sort. Alors qu'il tente de la rejoindre, celui-ci est changé en... dragon ! Et le voilà sur les grands chemins, tel don Quichotte, flanqué d'un authentique chevalier en armure et d'un loup doué de parole...
Mais les Noires Puissances veillent et rien ne leur sera épargné. Ni les Sandmirks dont le cri rend fou, ni les Harpies à la morsure venimeuse, ni l'ogre grimaçant...

 

Le basculement de personnages du XXème siècle dans le passé n'a plus vraiment de nouveauté pour bon nombre de lecteurs, même pour une lectrice peu spécialiste de la Fantasy comme moi. Alors oui l'attrait est autre dans cet histoire puisque le couple se retrouve dans une situation rocambolesque : elle est restée dans sa peau humaine mais a été envoyé près d'un nid de dragons, lui se retrouve dans la peau d'un de ses dragons et va tout faire pour la sauver.

Comme dans bon nombre de romans de Fantasy, les malédictions, le bien et le mal s'en mêle et Jim devra aller au devant de tous les dangers afin de sauver sa dame. Le dragon qu'il "habite" est différent de ses semblables et a su lier des liens d'amitié avec d'autres animaux féériques qui seront utiles à cette quête mais ne seront pas les seuls à se jondre à lui. En effet en combinant le savoir de cet animal et ses propres connaissances et convictions, il parviendra à se faire des alliés précieux pour le présent comme pour le futur du couple.

Encore une fois est-ce le fait d'une mauvaise traduction ? (mes ouvrages datent un peu) mais j'ai trouvé les tournures souvent lourdes et contrairement à bon nombre de romans de ce style, je ne me suis pas battue pour poursuivre ma lecture ; j'ai lu pour connaître la chute, afin de savoir comment l'auteur emmenait ses personnages vers la fin, forçait les alliances, créait son univers qui lui a permis d'obtenir de nombreux prix, mais je n'ai pas été parfaitement conquise.

La suite est, une nouvelle fois, sympathique, mais rien d'inoubliable et aucune envie de les relire à peine achevés, ni de trouver absolument l'ultime volume (puisque j'ai vu qu'il s'agissait d'une trilogie), bien que chacun des ouvrages - au moins cela est-il vrai pour les deux premiers - peut se lire de manière indépendante.

Bien entendu j'ai néanmoins apprécié certaines idées de Gordon R. Dicksons, comme le fait pour tous les magiciens de devoir payer ses pouvoirs ou le fait de les utiliser via le département des crédits, son loup anglais, Aragh, restera dans ma mémoire, tout comme Carolinus, magicien de classe AAA+ (non ce n'est pas ironique vu quand les romans furent écrits) qui grogne mais seconde son apprenti avec tact et talent dans ce second volume.

Par contre Sir Brian m'a laissé de marbre, lui que tout oppose à Jim et à notre monde, mais il n'a guère le beau rôle, en dépit de son importance par ses connaissances historiques plus particulièrement dans le second volume ; il reste fort pâlot quelque soit le rôle qui lui est attribué, son seul mérite semblant être de savoir se battre et d'être un réel chevalier.

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