2 décembre 2009
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage / Maya Angelou. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christian Besse. Le Livre de Poche, 2009. 343 pages.
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours.
Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure ? mieux encore ? le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours.
Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. A la lire, on mesure ? mieux encore ? le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...
Roman autobiographique, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, nous permet de suivre quelques uns des événements marquants de la prime enfance de Marguerite (Maya) et de son frère Bailey. Issue d'une famille atypique tant du côté paternel que maternel, elle nous entraîne à sa suite dans une communauté noire à l'aube de la crise de 29 jusqu'à la seconde Guerre Mondiale.
A travers ses yeux d'enfants, de son monde qui bascule nous suivons sa découverte d'une petite ville de province Stamps, Arkansas et la place de la communauté noire, les relations (absence pourrait-on dire à certains égards) entre la ville noire et la blanche, la ségrégation.
Des petits minots de 3 et 4 ans qui se retrouvent chez leur grand-mère paternelle suite au divorce de leurs parents. Monde paradoxal que l'univers de cette grand-mère et de cet oncle paralysé, resté à demeure dans le magasin familial, mais cela Maya nous le décrit sans misérabilisme et, c'est plus tard dans la lecture que l'on comprendra la différence d'univers dans lequel frère et soeur vont être plongés. Bien entendu, ils sont trop jeunes pour en avoir pris pleinement conscience, mais après quelques années passées auprès de cette grand-mère sudiste sévère mais juste, et différents allers-retours auprès de leurs père et mère qu'ils vont pleinement prendre conscience des différences d'éducation, de vie entre la grande ville et leur univers simple de Stamps.
Le tout est fort agréablement écrit, fort juste à mes yeux de lectrice, ce qui fait que l'on a l'impression de vivre des pages de l'histoire, de sentir la peur des personnages face aux blancs, la misère de ces hommes qui, en dépit de leur fatigue physique, trouvent la force dans leur foi. Parfois ces passages m'ont semblé un peu pesant, mais ils montrent néanmoins l'importance de la religion (ou d'un leader ailleurs) lorqu'un peuple se sent opprimé. Tout n'est pas parfait, dans cet ouvrage qui est, si j'en crois les écrits, un incontournable dans les romans américains, mais les personnages féminins sont indubitablement magnifiques ; force et caractère émanent de chacun d'entre eux et permettent de poursuivre la lecture.
* Momma tout d'abord, la grand-mère qui a su construire son Magasin à la force du poignet. Dont les terres sont louées aux blancs et qui aidera les 2 communautés lors de la grande dépression. Femme, mère et grand-mère, elle poursuit son chemin, défendant sa famille et sa communauté.
* Grand-mère Baxter de Saint-Louis, "quarteronne ou octoronne, blanche (sans traits négroïde), élevée par une famille allemande, ayant fait des études d'infirmière avant d'épouser Grand-père Baxter [qui] était noir". Chef d'une circonscription électorale, ayant ses entrées dans la police comme auprès des truands. Un roman à elle seule :)
* Vivian Baxter, mère de Bailey et Maya, qui restera partagé entre son amour pour ses enfants et son envie d'indépendance.
Vous l'aurez compris 2 grands-mères de caractère et une mère avide de liberté, qui sont sans aucun doute à l'origine de ce que deviendra Maya Angelou, et permettent de mieux comprendre l'activisme, son esprit d'ouverture et de combat qui font que la communauté noire américaine éprouve de la reconnaissance à son égard.
Merci Suzanne et A travers ses yeux d'enfants, de son monde qui bascule nous suivons sa découverte d'une petite ville de province Stamps, Arkansas et la place de la communauté noire, les relations (absence pourrait-on dire à certains égards) entre la ville noire et la blanche, la ségrégation.
Des petits minots de 3 et 4 ans qui se retrouvent chez leur grand-mère paternelle suite au divorce de leurs parents. Monde paradoxal que l'univers de cette grand-mère et de cet oncle paralysé, resté à demeure dans le magasin familial, mais cela Maya nous le décrit sans misérabilisme et, c'est plus tard dans la lecture que l'on comprendra la différence d'univers dans lequel frère et soeur vont être plongés. Bien entendu, ils sont trop jeunes pour en avoir pris pleinement conscience, mais après quelques années passées auprès de cette grand-mère sudiste sévère mais juste, et différents allers-retours auprès de leurs père et mère qu'ils vont pleinement prendre conscience des différences d'éducation, de vie entre la grande ville et leur univers simple de Stamps.
Le tout est fort agréablement écrit, fort juste à mes yeux de lectrice, ce qui fait que l'on a l'impression de vivre des pages de l'histoire, de sentir la peur des personnages face aux blancs, la misère de ces hommes qui, en dépit de leur fatigue physique, trouvent la force dans leur foi. Parfois ces passages m'ont semblé un peu pesant, mais ils montrent néanmoins l'importance de la religion (ou d'un leader ailleurs) lorqu'un peuple se sent opprimé. Tout n'est pas parfait, dans cet ouvrage qui est, si j'en crois les écrits, un incontournable dans les romans américains, mais les personnages féminins sont indubitablement magnifiques ; force et caractère émanent de chacun d'entre eux et permettent de poursuivre la lecture.
* Momma tout d'abord, la grand-mère qui a su construire son Magasin à la force du poignet. Dont les terres sont louées aux blancs et qui aidera les 2 communautés lors de la grande dépression. Femme, mère et grand-mère, elle poursuit son chemin, défendant sa famille et sa communauté.
* Grand-mère Baxter de Saint-Louis, "quarteronne ou octoronne, blanche (sans traits négroïde), élevée par une famille allemande, ayant fait des études d'infirmière avant d'épouser Grand-père Baxter [qui] était noir". Chef d'une circonscription électorale, ayant ses entrées dans la police comme auprès des truands. Un roman à elle seule :)
* Vivian Baxter, mère de Bailey et Maya, qui restera partagé entre son amour pour ses enfants et son envie d'indépendance.
Vous l'aurez compris 2 grands-mères de caractère et une mère avide de liberté, qui sont sans aucun doute à l'origine de ce que deviendra Maya Angelou, et permettent de mieux comprendre l'activisme, son esprit d'ouverture et de combat qui font que la communauté noire américaine éprouve de la reconnaissance à son égard.