... La fausse veuve / Florence Ben Sadoun. Denoël, 2008. 107 pages
J'ai vu ce matin que Valdebaz avait publié, et me suis rendue compte qu'il était temps de vous en parler.
Comme il est dit ailleurs, cette offre de lecture est venue de Violaine de Chez les filles.
De prime abord, la 4ème et cette notion de passage du tutoiement au vouvoiement dans une même phrase me génait, et j'ai failli refuser. Puis je me suis dit que je ne risquais pas grand chose, juste essayer de le lire et de comprendre.
L'explication est venue par la lecture et je vous laisse la découvrir :-D
Concernant ce roman autobiographique, je n'ai malheureusement guère à en dire. Le sujet de l'acheminement du conjoint dans son parcours vers la mort (même si l'espoir demeure, mais nous connaissons la fin et l'histoire de cet homme), de la place de Florence en tant que nouvelle compagne, mais pas femme, sont traités avec délicatesse, sans pleurnicheries, mais je reste néanmoins dubitative quant au besoin de publier ce livre.
- Fin du travail de deuil, - complément aux romans parus jusqu'à aujourd'hui (je n'ai ni lu, ni vu), - hommage à ce compagnon ? Je ne peux rien affirmer à sa place.
Les interviews de l'auteur nous en diront peut être davantage sur ce choix. Une chose est certaine, elle est aujourd'hui vivante et vit son bonheur, même si, comme tout un chacun, la place de la personne morte, demeure.

«Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous...» Ainsi commence
La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l'héroïne
lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l'histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l'hôpital quand, victime d'un grave accident cérébral, il s'écroule, et se réveille paralysé et privé de parole. Face au drame du «locked-in syndrome», face à la destinée légendaire d'un personnage que les médias se sont approprié, une femme n'oublie pas qu'il était un homme. Comment se parler d'un souffle? Comment s'aimer sans se toucher? Comment lire les battements d'un cœur au rythme d'un battement de paupières? C'est ce chemin escarpé, compliqué, et parfois très éloigné du deuil, qu'on suit dans ce roman en s'arrêtant sur les cases de l'enfance, en reculant sur celles de l'amour et de la religion, et en sautant à pieds joints sur celle de la mort comme au jeu de la marelle.