"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur, je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi, et quand elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée il ne restera plus rien que moi."
F. Herbert. Le cycle de Dune, Litanie contre la peur.
Vous l'aviez reconnue, j'imagine ? Si vous ne connaissez pas, que faites-vous encore là ??? Précipitez-vous sur cette saga !!! Oui je sais, je ne suis guère objective.
Quelle plaisir de la retrouver, utilisée par Maxime Chattam, et lui donnant le même sens que celui que je lui avais attribué après avoir lu Dune. La faculté de "m'aider". En se consacrant à répêter cette litanie, vous oubliez votre peur, et je dois vous avouer qu'elles étaient bien moindres par rapport à ce qu'il fait vivre à ces personnages :)
A travers cette évocation de F. Hebert et autres références, je suis ravie de lire M. Chattam.
Le 5e règne / Maxime Chattam. Editions du Masque ; Pocket, 2006 (Thriller). 521 pages Ils auraient dû se méfier.
Respecter le couvre-feu instauré depuis le meurtre du jeune Tommy Harper, retrouvé étranglé près de la voie ferrée. Reposer ce vieux grimoire poussiéreux tant qu'il était encore temps. Et surtout... ne pas en tourner les pages.À présent, Sean le rêveur et sa bande vont devoir affronter le Mal absolu : à Edgecombe, petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre, les éléments se déchaînent, de nouveaux adolescents disparaissent et de mystérieux hommes au charisme effrayant font leur apparition...
Et si ce livre maudit détenait la clé du plus effroyable mystère de l'humanité ?
Cet ouvrage a reçu le prix du roman fantastique du festival de Gérardmer.
L'auteur le rappelle dans sa Préface, ce roman est le "premier "gros" texte de fiction qu'[il ait] écrit".
Alors, sans doute avez-vous lu bon nombre de critiques à l'égard de ce livre, mais il n'en reste pas moins, pas si mal ficelé que cela.
Oui, on dénote certaines maladresses dans l'écriture, le style. Cela m'a beaucoup amusé de voir combien l'auteur parle inlassablement des conditions météorologiques. C'est bon j'ai bien compris qu'il s'agit d'un événement important et illustrant à merveilles l'opposition des forces du bien et du mal (oui, ce sont des clichés mais je vous rassure cela passe). Il faut bien que jeunesse se passe, et qu'il nous montre qu'il a assimilé les critères du genre. Je me moque, mais aurais été bien en peine de rédiger cet ouvrage (ou un autre :s d'ailleurs).
Oeuvre de jeunesse donc où l'auteur choisit de mêler thriller et imaginaire à une échelle assez importante - ce qui lui a valu les remarques de ces détracteurs férus le plus souvent de science fiction, et qui n'y trouvent guère leur compte à de nombreux points de vues - .
M. Chattam explique très bien qu'avec cet ouvrage il a voulu rendre hommage à l'enfance, prendre du recul par rapport à l'adolescence et établir un premier bilan de sa vie de jeune adulte.
Effectivement, les personnages principaux de cette histoire sont des adolescents, qui en ont l'âge tout du moins ; ils sont à différents stades de cet état, et vont apprendre, avancer, en dépit de leurs forces et faiblesses. Aucun ne resortira indemne de cette aventure, confronté à la mort de leurs amis, au fantastique et à l'inimaginable. Il est certain que pour que cette histoire prenne place, le statut de ces jeunes était essentiel : vieille maison, désobéisance parentale, nuit, tempête, amours naissants et bévues qui font s'enchaîner les événements, le tout allié à un manque de réalisme, d'esprit trop terre à terre qui les font s'acheminer vers l'inconnu et permet à l'histoire de se construire :).
On retouve dans ce premier opus de nombreux éléments précurseurs des ouvrages de "La Trilogie du mal" de Chattam : serial killer, innocentes victimes, élément climatologique, araignées, amour et jeunesse perdue...
En dépit des erreurs de jeunesse, l'auteur sait faire monter la tension. Bien entendu cela est plus abouti dans "L'âme du mal" par exemple, mais je vous en reparle très bientôt ;-D.