Comme je l'avais signalé voici un peu plus d'un an, j'étais un peu restée sur ma faim à la lecture des derniers épisodes parus sous la plume de Jean-François Parot. Ainsi que je m'y attendais (vive la mémoire de poisson rouge !), je n'ai néanmoins pas su résister à la tentation lorque le prêt de ce dernier opus me fut proposé...
Les enquêtes de Nicolas Le Floch. Le noyé du Grand Canal / Jean-François Parot. JC Lattès, 2009. 452 pages Une enquête de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet sous le règne de Louis XVI.
1778 : dans l'attente de la naissance d'un héritier au trône, les critiques contre la reine s'exacerbent. Un bijou dérobé au bal de l'Opéra devient l'enjeu des cabales et des complots. Nicolas Le Floch se voit chargé de surveiller l'intrigant duc de Chartres, cousin du roi. Il participe à son côté au combat naval d'Ouessant, premier épisode de la guerre avec l'Angleterre. A son retour, des crimes signés d'indices provocants le jettent sur la piste d'un mystérieux assassin.
Quels jeux ambigus pratiquent l'inspecteur Renard et son épouse, lingère de Marie-Antoinette? Pourquoi le nom du comte de Provence, frère du roi, réapparaît-il avec tant d'insistance ? À la cour et à la ville, le détective des Lumières va traquer les coupables. Il y croisera l'indéchiffrable Restif de la Bretonne, le magnétiseur Mesmer et son baquet, le peintre Saint-Aubin et les chantres de la Chapelle royale.
Il tentera d'expliquer les vols peu banals perpétrés au Grand Commun de Versailles par la lumière froide. Le commissaire du roi finira par démêler cette incroyable intrigue lors d'un ultime et inattendu rebondissement.
Alors ?
Et bien j'ai retrouvé un certain intérêt pour cette énigme (ces énigmes devrais-je dire) qui gravite autour de la Reine. C'est un contexte de plus en plus politique qui prend place et qui s'explique aisément au vu de la période concernée. Le fait de nous entraîner sur les pas des personnages gravitant autour de la Cour, de nous montrer les fonctions des uns des autres, d'insérer des faits historiques qui collent à l'histoire ont grandement facilité mon intérêt pour cette enquête. Jean-Francois Parot y insère le monde des castrats et leurs conditions de vie difficiles à cette période. Adulés en Italie, ils sont tolérés à la Cour françaises pour leur voix, mais ont perdu l'aura qu'ils ont pu avoir ; ils intriguent, mais semblent avant tout vus comme des bêtes de foires et leur vie demeure au bon vouloir de leur protecteur.
Il va sans dire que nous retrouvons Nicolas Le Floch et son entourage (hommes et animaux) qui vieillit et qui fait prendre conscience à notre héros que le temps passe, et que nul n'est éternel. Il poursuit son ascendant auprès de la Cour, confident des uns et des autres, même s'il ne peut empêcher l'inamitié et la jalousie de certains envers sa personne et celle de ses amis de nobles ou basses conditions.
Le style de ce roman reste égal à lui-même. L'auteur sait ajouter quelques termes de vocabulaire propre au XVIIIème siècle et rappeler quelques faits connus dont, par exemple, les Cabinets de curiosité. Je pense qu'il va néanmoins trop loin en souhaitant signer son texte avec ce qui a fait une partie du succès de ces enquêtes : les descriptions dégustatives de ses protagonistes et les recettes de l'époque.
Si cela peut passer une fois, deux fois, il est des situations où je vois mal le personnage principal, prêtait une oreille attentive à la descriptions de son futur repas (même s'il s'agit du but recherché pour le distraire), alors qu'il est censé être aux quatre cents coups devant l'enlèvement de sa bien aimée et sa peur de la perdre. L'auteur insiste pourtant de manière appuyée, comme constrate on ne peut mieux :s, rappelant qu'il a déjà perdu 2 femmes aimées dont la seconde dans des conditions tragiques liées à sa profession.
Bref, si l'histoire se lit sans déplaisir, je m'interroge parfois sur le renouvelement de l'écriture de l'auteur.