Le secret des abeilles / Sue Monk Kidd. Traduit de l'américain par Michèle Garène. J'ai Lu, 2006 (Grands Romans). 374 pages " Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles. "
En 1964, Lily a quatorze ans et vit en Caroline-du-Sud avec son père, un homme brutal, et Rosaleen, sa nourrice noire. Le décès de sa mère dans d'obscures conditions la hante. Lorsque Rosaleen se fait molester par des Blancs, Lily décide de fuir avec elle cette vie de douleurs et de mensonges. Elles trouvent refuge chez les sœurs Boatwright, trois apicultrices tendres et généreuses dont l'emblème est une Vierge noire. À leurs côtés, Lily va être initiée à la pratique quasi mystique de l'apiculture, à l'affection, à l'amour et à la tolérance. Sue Monk Kidd signe ici un roman touchant sur une époque où le racisme faisait force de loi, sur la magie de la nature et de la vie, et la puissance de l'amour maternel.
Je qualifierais cet ouvrage de roman estival. Rien de déplaisant dans cette lecture, mais rien de vraiment transcendant, et comme souvent il me semble étrange après avoir lu la dernière page, d'imaginer que livre ait connu un succès phénoménal outre-Atlantique et qu'il ait fait l'objet d'une adaptation cinématographique*.
Le charme réside avant tout dans une sorte de parallèle avec le monde des abeilles et le clan formé par les soeurs Boatwright et le groupe des filles de la Vierge Marie ; une mise en exergue par l'auteur via quelques lignes en début de chaque chapitre. Cela n'est pas forcément évident lorsque l'on débute la lecture, mais plus on s'achemine dans sa lecture plus cette notion de groupe, d'essaim (j'ignorais qu'il s'agissait d'un synonyme jusqu'à ce jour) prend toute sa signification. Comme les abeilles dépendent les unes des autres pour leur survie, la fratrie, au sens élargie, de la maison rose est dépendante du travail, du soutien et de l'amour de chacun des membres. Lilly va reprendre goût à la vie au contact de ce groupe et cela lui permettra d'appréhender la tragédie de la mort de sa mère.
Cet ouvrage n'est pas seulement rédigé uniquement autour de l'apologie de cet amour du travail et de la famille, mais repose également sur la tolérance et, en cette année 1964 sur la loi des droits civils (Civil Rights Acts) : interdiction de toute discrimmination à l'emploi et dans les lieux publics. Ce contexte rend le monde extérieur hostile au Havre de paix créé par les soeurs autour de la figure de la Vierge noire.
Cette loi est d'ailleurs le point de départ de l'histoire, car c'est en voulant aider Rosaleen, la sauver, que Lilly Melissa Owen prend la décision qui va bouleverser son existence. Utilisant les rares indices qu'elle possède concernant sa mère, elle décide de se rendre dans le lieu indiqué au dos de l'illustration de la Vierge Noire.
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Le film étant à l'affiche, j'ai profité de ma dernière journée de congé pour visionner la version réalisée par Gina Prince-Bythewood, en dépit d'une certaine appréhension liée à la présence de Dakota Fanning dans le rôle titre.
Bien entendu, ce film fait abstraction de certains passages ou alors les "arrondis" (exemple : Rosaleen chique ce qu'elle ne fait absolument pas dans ce film). Les interpètes des soeurs Boatwright : Queen Latifah, Sophie Okonedo et Alicia Keys sont excellentes ; mention spéciale à, dans le rôle de May, Sophie Okonedo .
Un gentil moment, des personnages attachants, mais pas un enthousiasme extrême de ma part sans que je parvienne à l'expliquer clairement.