La dame en blanc / Wilkie Collins. Traduit de l'anglais par L. Lenoir. Le masque, 2001 (Labyrinthes). 476 pages Dans la fournaise de l'été, en ce milieu du XIXe siècle, William Hartright, jeune professeur de dessin émérite, s'apprête à quitter Londres pour enseigner l'aquarelle à deux jeunes filles de l'aristocratie, dans le Cumberland. Il laisse derrière lui la vie trépidante de la ville et ses étranges incidents, comme cette rencontre en pleine nuit avec une jeune femme terrorisée, toute de blanc vêtue, semblant fuir un invisible danger... Mais la campagne anglaise, malgré ses charmes bucoliques, n'apaise pas le jeune William autant qu'il le souhaiterait. La demeure de Limmeridge recèle en effet de bien lourds secrets, et lorsque resurgit la mystérieuse Dame en blanc, il est bien difficile d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'un présage funeste...
Peut-être vous souvenez-vous que ce livre me fut offert en ce début d'année sous un ciel très enneigé ? Seule la couleur est en rapport avec le titre de ce roman, car de neige il ne sera guère question dans cette histoire. Par contre, c'est vers un univers sombre que nous nous dirigeons.
Ce roman, précurseur dans le style policier*, mais pourvu d'une construction assez originale qui pourrait laisser songer par sa forme à un roman d'échanges épistolaires alors que ces écrits son présentés comme des témoignages de l'histoire qui se déroule sous nos yeux, une sorte de rapport de police suite à l'interrogatoire des différents protagonistes. Une originalité qui est une grande qualité pour ce roman, et qui, sans doute, a dû destabiliser les lecteurs de l'époque ; un style qui reste peu commun, sauf erreur de ma part. Elle nous permet de cerner les personnages "bons et méchants" de différents points de vus, selon si l'on se place dans les yeux des personnages principaux ou parfois dans ceux des personnages secondaires : du côté du personnel le plus souvent. Elle permet à W. Collins de présenter des êtres originaux, dont le Comte Fosco bien entendu, dont le caractère, l'ambiguité, son côté inquisiteur etc intriguent et nous aident à le détester pour son rôle et son aide à Sir Percival Glyde, si détestable. L'auteur sait parfaitement créer une aura positive, négative autour de tous. Comme beaucoup de lecteurs je me suis beaucoup plus attachée et intéressée à Marian Halcombe qu'à Laura, parfait rôle d'ingénue et quelque peu bécasse à nos yeux modernes. A le lecture de ce livre, j'étais partagée entre l'envie de vite connaître tous les secrets des protagonistes et la chute de cette enquête et, parfois, une lassitude liée sans doute aux obstacles que rencontrent nos deux amoureux, qui paraissent bien puérils, encore plus Laura, qui nous renvoie une image de la jeune femme victorienne, que l'on envie fort peu. Les avis de Pimpi (ici auj.), Carolyn Grey (MERCI !!), Antigone, ... * cf Wikipédia : "Ses écrits étaient qualifiés à l’époque de « romans à sensation », un genre précurseur du roman policier et du roman à suspense."