Quelques avis personnels...
Souffles couplés / Gérald Tenebaum. Editions d'Héloïse d'Ormesson, 2010. 201 pages.
Après le drame, l'été de ses onze ans, les gendarmes ont emmené Alex dans la vallée. Il n'est plus jamais remonté au hameau, entre le Val d'Aoste et la Savoie.
Vingt-sept années plus tard, Alex est barman à Grenoble. Il ne sait plus lire, mais possède une mémoire prodigieuse. Maggy, capitaine de police, exploite parfois ce don pour résoudre des affaires délicates comme celle de l'inconnu du parc Mistral. De son côté, Sandra psycholinguiste, tente de l'aider à s'affranchir de ce monde de souvenirs indélébiles. Hasard ou destin, l'enquête criminelle fait affleurer le passé.
A la tangente du polar, Souffles couplés décline les thèmes du double, de l'entraide et de l'amitié en accompagnant Alex dans sa poignante quête de vérité.
Comme des extraits d'une chanson enfantine des bribes du passé d'Alex viennent ponctuer le récit du présent. Est-ce tout ce qui lui reste de ses souvenirs ou préfère-t-il oublier, lui dont la mémoire est si prodigieuse ?
Tout ce que l'on sait de son passé se résume au premières pages de l'ouvrage : des geandarmes italiens qui attendent leurs confrères français pour descendre cet enfant dans la vallée. Père, mère sont à la fois présents et absents. Quel évènement a pu provoquer cette amnésie (partielle ?) des faits de son enfance et surtout l'empêche de lire ?
En dépit de cet handicap Alex semble avoir trouver sa place. Mais le tiraillement du passé demeure, et Sandra comme Maggy vont l'entraîner avec elles vers ce qui s'est déroulé ce jour là.
L'intrigue est là, tout au long du roman, et ces ritournelles incessantes suscitent l'envie d'en savoir davantage sur Alex. Mais la complexité d'Alex confrontée à celle des autres personnages et à leurs non-dits m'ont laissé sur ma faim. Si tout un chacun comporte sa part d'ombre, l'accumulation ne permet pas à l'esprit de se laisser aller avec aisance dans la lecture; Chacun mériterait un ouvrage à part entière et en dépit du fait du suivi d'Alex vers son passé, des zones d'ombres demeurent (volontaires je n'en doute pas) mais qui ne m'ont pas totalement satisfaites.
Une nouvelle fois, mais avec une approche différente par rapport à son premier roman, Gérald Tenenbaum écrit sur la mémoire et l'histoire : personnelle et historique.
Aifelle bien plus enthousiaste :)