Quelques avis personnels...
Les chroniques d'Alvin le faiseur. Livre premier. Le septième fils / Orson Scott Card. Traduit de l'américain par Patrick Couton. L'atalante, 1991. 314 pages. 4*
Au bord de la rivière Hatrack, près des forêts profondes où règne encore l'Homme Rouge, un enfant va naître en des circonstances tragiques.
Un enfant au destin exceptionnel. Septième fils d'un septième fils, il détiendra, dit-on , les immenses pouvoirs d'un " Faiseur ". Si les forces du mal ne parviennent à le détruire. Car il existe un autre pouvoir, obscur, prêt à tout pour l'empêcher de vivre et de grandir. Nous sommes dans les années 1800, sur la terre de pionniers américains. Mais dans ce monde parallèle opèrent charmes et sortilèges, on y possède des talents à la dimension magique, et les ombres de présences bienveillantes ou maléfiques rôdent dans la nature. D'une épopée réelle, celle de la jeune Amérique, Orson Scott Card fait une fantasy totalement originale, à la fois conte, roman de mystère et d'aventure.
Il s'y affirme comme un des plus grands créateurs d'univers.
Les 5 premiers chapitres sont extraordinaires par l'écriture. J'ai rarement eu autant de plaisir à débuter un ouvrage ! Musicalité, intérêt immédiat pour l'histoire et les personnages, tout était là. Tant et si bien que je n'ai pas osé prendre ce livre avec moi pour me rendre au travail, par crainte d'oublier de descendre ou plus simplement de me présenter à mon bureau :s
En lisant j'ai pensé à Neil Gamain et à son ouvrage "American Gods" lorsqu'il évoque que les émigrants venus avec leurs dieux et que la modernisation, l'oubli des traditions et des savoirs légendaires va effacer de la mémoire collective et fait perdre leurs forces aux anciens Dieux. Ici, la négation des faiseurs, torches etc... des dons sont considérés comme superstitions et combattus par les hommes d'Eglise, hommes se disant éduqués et qui refusent ce qui n'est pas carthésien, tout ce qui ne semble pas régi par l'ordre des choses. Du moins, en ce qui concerne le révérend Thrower, seules les situations "invraisemblables" écrites dans la Bible sont elles vraies, mais quant à ce qu'il voit mais qu'il ne croit pas, c'est impossible.
Alors oui un ange (? ; à ses yeux en tout cas) a le droit de lui apparaître, de lui parler, de le conseiller, mais lorsqu'un voyageur sans le sou, racontant des histoires lui dit tout de go que peut-être le diable est passé lui dire bonjour, dans son église, là ces propos deviennent idiots, impies etc....
En s'appuyant sur l'histoire de l'Amérique, en lui créant un univers personnel à la fois proche et lointain (?) de nous, Orson Scott Card nous fait pénétrer avec bonheur dans son univers, qui est, quelque part, un peu le nôtre, nous dont les anciens avaient des croyances, dont l'homme le plus important était le chef de l'église locale, puis le commerçant local... (cela vous rappelle quelque chose ?).
Mais le faiseur me direz-vous ? Et bien ce premier tome nous raconte sa naissance et son enfance. Elle nous permet de suivre les forces en présence, la découverte pour Melvin aidé ou non, de ses fabuleux pouvoirs, de son extraordinaire famille également. Cet ouvrage est également la confrontation, en prenant un raccourci très très rapide de la lutte entre le bien et le mal, mais surtout des luttes entre les forces en présence créée par l'auteur.
Suivre cette famille, les membres de la contrée où elle réside, entendre les histoires de Mot-pour-Mot attaché à la création de la nation des Etats-Unis est un fabuleux moment de lecture, et donne envie immédiatement de poursuivre sa lecture des autres volumes afin de savoir ce qu'il va advenir de chacun d'entre eux et ce que le futur, et le défaiseur, réserve à Melvin.
Merci à Xiane :) à qui je souhaite de beaux projets pour le futur ;-D.