Le tailleur de pierre / Camilla Läckberg. Roman traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus. Actes Sud, 2009 (Actes noirs). 476 pages. 4,5* " La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer.
Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l'avoir esquintée. Il jeta un coup d'oeil par-dessus bord mais ce qu'il vit n'était pas le casier. C'était une main blanche qui fendit la surface agitée de l'eau et sembla montrer le ciel l'espace d'un instant. Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs... " Un pêcheur de Fjâllbacka trouve une petite fille noyée.
Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedstrôm mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920.
Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.
Le moins que je puisse dire est que les romans de Camilla Läckberg se bonifient au fur et à mesure que sa bibliographie augmente. Autant le 1er volume des "aventures" d'Erica m'avait plu mais avec quelques réticences, autant j'ai trouvé plus abouti celui-ci.
L'auteur sait habilement glisser à cette intrigue du quotidien les fils du passé, traiter de sujets douloureux : infanticide, meurtres, perte d'un enfant, maladies rares, ou la maltraitance, parallèlement à ceux plus heureux de l'arrivée d'un enfant avec l'impact que cette naissance peut avoir (dépression post natale, fatigue...).
Bref elle jongle avec une histoire qui, comme nous le découvrirons, commence en 1924, en nous faisant suivre une enquête (et la vie des hommes et femmes du commissariat) ponctuée de conflits de voisinage, de problèmes de couples et familiaux de manière plus générale, sans nous fait perdre pied, en tissant sa toile avec une habileté telle que je n'ai guère laché ce bouquin avant d'en connaître la fin. Même si j'avais deviné certains points, ce puzzle devait être terminé afin que tous les détails apparaissent clairement.
Nul n'est obligé de lire les volumes précédents (La princesse des glaces, Le prédicateur), mais il est certainement plus aisé de s'insérer dans la psychologie des personnages en connaissant des éléments cités en passant dans ce volume.
Je dois avouer qu'il y a beaucoup à dire sur les personnages, les thématiques mais je vous laisse découvrir par vous même. Je rabâche mais vraiment cette série comme d'autres romans venus du Nord de l'Europe sont violents par les éléments qui sont mis sous nos yeux, même si cela est écrit (pour ceux que j'ai lu) avec une plume telle que je ne suis pas parvenue à ne pas les terminer.
Mon enthousiasme est débordant, et je me demande, m'inquiète serait plus juste, pour le prochain volume. Le soufflé va-t-il retomber ou Camilla Läckberg va-t-elle parvenir à poursuivre dans la même verve, avec le même rythme dans les prochaines enquêtes de Patrick Hedström. Un grand coup de chapeau aux traductrices.
L'avis enthousiaste d'Emeraude (qui n'a pas lu les précents volumes ; elle répond ainsi à ma première question, involontairement. Merci ;-D), Serial Lecteur (même longueur d'onde ;-D),