Quelques avis personnels...
Le Silence des esprits / Wilfried N'Sondé. Actes Sud, 2010 (Lettres africaines). 171 pages. 2,5*
Terrorisé par un contrôle de police sur les quais de la gare de Lyon, Clovis Nzila vient de sauter dans un train de banlieue.
Sans-papiers, clandestin, il s'assied au hasard d'un wagon surchauffé et tente de maîtriser sa peur. Face à lui, une femme l'observe, accepte en retour ses regards indiscrets, ne semble pas effrayée par sa triste apparence. Attentive, elle engage la conversation, perçoit le désespoir de ce jeune Africain... Ensemble, ils vont plonger sans retenue dans un mirage, convaincus de renaître des cendres du passé.
Après Le Coeur des enfants léopards, un premier roman très remarqué (prix Senghor de la création littéraire ; prix des Cinq Continents de la francophonie), Wilfridl N'Sondé nous livre ici le récit d'une rencontre sur le mode d'une ballade sombre et lumineuse.
Encore une fois, la loi des séries est passée par là, car je n'ai pas plus accroché à ce roman qu'au précédent. Il me fut trop difficile d'appréhender le sujet, je le crains. Pourtant le synopsis me disait énormément et je n'attendais rien de bien spécifique. L'écriture est belle en dépit des horreurs décrites et de la misère ainsi que des souffrances humaines, qu'elles se déroulent en France, où des réfugiés politiques doivent faire le récit de ce qu'ils ont vu et enduré, où en Afrique lorsque Clovis nous raconte son existence et sa situation très particulière.
Cet ouvrage a le mérite de rappeler comment naissent les enfants soldats, en partie d'où vient leur violence et leur barbarisme ; mais la misère, les coups, la violence qu'on leur inflige ne peut excuser les viols et les actes inhumains dont ils se rendent coupables. Et cette histoire d'amour sur fonds de guerre civile africaine n'est pas parvenue à me permettre d'accorder le pardon. Des invraisemblances, mais surtout une chute évidente selon moi qui donne l'occasion à l'auteur de rappeler les violences urbaines perpétrés en France par les forces de l'ordre ; une certaine forme de peur émane de ces dernières pages et elles ne sont pas seulement le fait de Clovis Nzila. Violence, peur, abus de pouvoir dominent cette histoire d'amour et ce roman dans lequel je ne suis jamais parvenue à entrer.
D'autre avis : Chez Gangoueux,