Quelques avis personnels...
Lamentation, Tome I. Les psaumes d'Isaak. / Ken Scholes. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Olivier Debernard. Bragelonne, 2010. 473 pages.
La cité de Windwir vient d'être anéantie, et avec elle la Grande Bibliothèque où reposait la mémoire du monde. L'onde de choc de cette catastrophe rompt les équilibres politiques et religieux des Terres Nommées, attise les convoitises, ravive les complots, met à mal les alliances. La guerre est inévitable.
Rudolfo le roi tsigane, seigneur des Neuf Maisons Sylvestres, est le premier sur les lieux et recueille dans les ruines un automate de métal. Agité de sanglots et rongé par la culpabilité, celui-ci s'accuse d être à l'origine du drame. Quel est son terrifiant secret ? A-t-il été manipulé ? Qui voulait la destruction de Windwir et pourquoi ?
La destruction d'une ville, d'une civilisation et d'une bibliothèque. Cette bibliothèque était, en effet, l'épine dorsale de cette cité, dont le liant était une religion. Oui forcément cela nous parle ! Encore plus lorsque l'on se rend compte que religion et bibliothèque se sont construites sur les cendres du passé, la recherche d'une précédente catastrophe qui ressemble en bien des points à une destruction nucléaire. En écrivant ces lignes, et alors que je n'y avais pas du tout pensé en lisant l'ouvrage, me vient à l'esprit La planète des singes et son adaptation télévisuelle ; même s'il ne reste pas un monceau de cendres comme c'est le cas ici, la quête du passé et l'interprétation des trouvailles appartenant à ces anciennes civilisations restent un point central tout au long de l'histoire.
Premier volume d'une série de cinq, voilà de quoi tenir le lecteur en haleine. Vu l'envergure de la tâche et le nombre de personnages qui se croisent et que nous rencontrons dès le premier chapitre, Ken Scholes a choisi de sous-titrer chacune des interventions de ces protagonistes par son nom, ce qui nous facilite la vie. Un volume de présentation des personnages, de l'histoire qui fait que parfois, peut-être, ils manquent un peu d'épaisseur. Néanmoins, prise dans ma lecture, je n'ai pas vraiment prêté attention à cela, cherchant plutôt à comprendre les tenants et aboutissants, à découvrir les complots qui se dissimulent derrière certains personngaes, à comprendre si certains des "outils" décrits appartiennent à notre "époque" ou à l'imaginaire de l'auteur.
Un monde futur dans lequel la part belle est faite à des vestiges du passé : l'oiseau est le maître des communications, les sceaux et couleurs sont représentatifs des nations ou des gouvernants, et le livre reste sur support papier, même si la bibliothèque détruite pourrait se voir en partie sauver grâce à des automates de métal, fruit du passé, destructeurs de la cité (?) mais sur lesquels va reposer bon nombre d'événements tout au long de l'ouvrage.. La politique est toujours bien présente et un schisme papal fait même son apparition suite à la destruction de la cité de Windwir. Coups bas, fourberies politiques, histoire d'amour et construction d'une bibliothèque dans un monde futuriste mais qui nous parle par bien des points. Fin constructeur de l'intrigue,l'auteur nous égare sur celui qui fut à l'origine de la destruction de la cité et ses raisons. Après nous avoir présenté le coupable idéal, qui se vante de la situation et dont la folie grandit à chaque instant, celui qui fut pape de la cité émet des doutes et conçoit que, peut-être, les dignitaires eux-mêmes sont à l'origine de ce génocide. Mais le fourbe / le fou (?) sait faire accuser Rudolfo, le roi tsigane, faisant basculer les anciennes alliances dans une guerre quasi fraticide. Le lecteur n'est pas au bout de ses surprises lorsque des éléments nouveaux prennent peu à peu place, et lorsque les dernières pages se tournent vous ignorez toujours qui est à l'origine et la raison de ces restes de cendre sur lesquels s'ouvrent l'ouvrage. De quoi nous faire cogiter et attendre avec impatience le prochain volume alors qu'une paix provisoire semble avoir pris place dans le royaume.
Alors oui, j'ai grande envie de lire la suite... fort heureusement que le meurtier n'a pas été démasqué car je ne suis pas certaine que la restruction de la bibliothèque et les hypothétiques histoires d'amour auraient suffi à me donner autant envie de poursuivre la lecture.
Et pour les impatients que nous sommes tous, le second volume sort en français le 18 novembre (3 en anglais sont parus).
Lu en partenariat avec Babelio et Bragelonne.