Et oui, c'est une nouvelle fois d'Angélique dont je vais vous parler puique je viens de terminier les 2 volumes dans lesquels notre héroïne va connaître les bas-fonds de la capitale parisienne avant de s'élever, grâce à son hardiesse, sa volonté, son intelligence, son sens des affaires et la beauté que lui ont donné ses parents, (Anne & Serge Golon, vous les aurez reconnu sans peine ;-D) jusqu'au Roi Soleil.
Mais avant cela, notre dame du Poitou va devoir surmonter bien des travers et surtout apprendre à connaître la vie parisienne dans la puissance des miséreux qui, à cette époque est un contre pouvoir fort, qui règne la nuit sur la capitale.
En y réfléchissant, même si cet aspect de la Cour des miracles va permettre à notre héroïne de s'élever, d'échapper maintes fois à la mort (et de sauver celle de proches) grâce à cette partie de sa vie qu'elle préfère masquer dans le 3ème volume de notre saga pour bien des raisons, cette Angélique, Marquise des Anges qui vit sous la coupe de Calembredaine, donne l'opportunité à nos auteurs de décrire la frange des parias de notre capitale, de montrer le quotidien de ces personnages et la lutte sans merci que cette population mène pour sa survie et pour ses territoires.
Le côté rocambolesque fait oublier tous les détails qu'ils nous donnent, les faits historiques ne sont jamais loin et passent bien mieux que dans un livre d'histoire, trop occupés que nous sommes à suivre Angélique, tour à tour dominée, pauvresse, mais toujours vivante et donc déjà prête à se rebeller.
Elle est décrite sous bien des registres, mais la misère, la souffrance et l'état extrême d'abandon psychologique et matériel dans lequel la mort de Joffrey la amener sera sa force pour mieux rebondir. Ainsi dans Angélique, le chemin de Versailles la découvrirons nous morte de froid et de faim dès les premières lignes, pour la retrouver tout d'abord aubergiste puis commerçante bien installée et commençant à regagner ses galons vers les salons, avant qu'elle ne parvienne à ses fins et à épouser son cousin, le marquis de Plessis-Bellière.
Vous vous doutez bien que cela n'est pas la fin puisque ce mariage est présenté avant tout comme un mariage de raison : poison contre titre (et espoir de retour à la Cour pour Angélique), même si la "baronne de la Triste Robe" ne veut s'avouer son amour et que ce dernier semble rester insensible à celle qu'il a ainsi surnommé dix ans plus tôt. Mais Angélique sait faire tourner les têtes, et si le roi lui-même s'éprend d'elle, il ne peut qu'en être de même de son second époux !
Veuve par le fait des guerres, elle reste la bienvenue à Versailles pour son sens commercial dont Colbert a su déceler la finesse, pour sa beauté également cela va sans dire. Et elle ne tarde pas à devenir la rivale de la favorite Mme de Montespan, qui n'est autre qu'une amie de province : Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart. L'affaire des poisons n'est pas loin car tout un chacun cherchant à s'attirer les bonnes grâces du Roi, d'amants, la recherche de l'argent et de la puissance, leur crédulité est intacte tout comme leur naïveté, exploitées par La Voisin et bien d'autres prophètes.
Alliant l'Histoire, la romance, les auteurs nous entraînent sans ennui dans le sillage toujours gracieux d'Angélique pour laquelle on tremble parfois mais que l'on suit avec passion.
Crédits photos : Caro[line]
Angélique, le chemin de Versailles / Anne et Serge Golon. J'ai Lu, 1988. 639 pages.
4,5* Après la mort de son mari, le comte de Peyrac, Angélique se retrouve seule, reniée par les siens, condamnée à disparaître avec ses deux petits garçons.
Etrange revirement du destin : celle qui fut la femme la plus enviée de la cour de Louis XIV se réfugie dans les bas-fonds de Paris, parmi les parias de la Cour des miracles. Dérisoire marquise des Anges, protégée par le célèbre Calembredaine, tyran incontesté de ce peuple de gueux.
C'est pourtant dans ce royaume d'infamie qu'Angélique puise des forces nouvelles et décide de redonner aux fils du Comte de Peyrac la place qui leur est due... Et les portes de Versailles s'ouvriront devant une Angélique resplendissante, prête à rencontrer Louis XIV...
Angélique et le Roy / Anne et Serge Golon. J'ai Lu, 1988. 710 pages. 4,5* Angélique devenue en secondes noce marquise de Plessis-Bellière, a retrouvé un amour d'adolescente. Mais le sort s'acharne contre elle, et veuve pour la seconde fois, elle plonge dans les fastes de Versailles, pour panser ses blessures.
Sous l'influence de madame de Montespan, maîtresse du roi, la cour est un enchantement. Et Angélique, admirée par les hommes pour sa beauté, respectée par les femmes pour son charme, appréciée par le roi pour sa sagesse politique, en est un des joyaux les plus resplendissants. Elle ne tarde pas à faire figure de rivale dangereuse pour la favorite, qui n'hésite pas à fomenter contre elle les crimes les plus odieux.
Angélique se bat bec et ongles jusqu'au jour où les révélations de Louis XIV sur l'exécution de son premier mari changent le cours de son destin.