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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 07:00
Lorsque Chezlesfilles me propose des polars pour l'été, je dois avouer que la plus grande difficulté réside dans ma réactivité plus que dans ma réponse :s

Initialement j'étais partie pour un seul roman, celui de Michael Koryta, car la présentation de celui de Claude Marker ne me disait absolument rien qui vaille.
Finalement j'ai procédé comme pour le cinéma, me suis dit qu'il fallait mieux juger sur pièce que d'après les critiques et qu'il serait toujours temps de dire si j'aimais ou pas. En clair de me faire ma propre opinion, car nul n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Involontairement (mémoire de poisson rouge, et comme je ne lis pas les 4ème de couv. lorsque je prends un livre dans ma PAL), j'ai débuté par celui qui me tentait le moins :

Cadavre d'Etat / Claude Marker. Carnets nord, 2009. 416 pages
Comment le cadavre d'un conseiller du Premier ministre est-il arrivé, per une nuit pluvieuse de novembre, sur le parking miteux d'une grande surface, dans a région parisienne N L'enquête est confiée au commissaire Coralie Le Gall. Fille d'un haut fonctionnaire, musicienne et pratiquant le close-combat, cette personnalité hors-normes est bien décidée à prendre sa revanche contre un monde politique qu'elle déteste. Mais Coralie va peu à peu comprendre l'ampleur de la manipulation en cours
Un roman noir dans la France des années 1990. Une intrigue palpitante et truffée d'énigmes, qui déniaise à jamais d'une certaine politique.

AU SECOURS !!!! Telle fut ma première pensée en commençant les chapitres de ce livre.
L'auteur indique dans une interview qu'il a volontairement mis dans la bouche de son commissaire un vocabulaire à la Audiard, mais je n'ai absolument pas accroché à ce style pesant qu'il a souhaité, passant d'un vocabulaire argotique à des phrases alambiquées par du vocabulaire totalement inconnu pour moi (et pour d'autres lecteurs, j'ai fait quelques tests). Cette juxtaposition de mots semble juste là pour le plaisir de l'auteur, pour nous montrer qu'il peut faire le grand écart, que son vocabulaire (à lui !) est riche. Et bien pour moi ces figures de style sont ennuyeuses, elles me coupent dans ma lecture et dans mon envie !
Comme je suis fort têtue, j'ai néanmoins poursuivi cette lecture, et au bout de 150-200 pages, je suis enfin parvenue à entrer dans cette histoire. Comment ? Simplement, parce que l'auteur fait moins de ronds de jambe avec sa prose, il s'attache un peu plus à l'histoire et semble oublier son pêché mignon.
L'histoire en elle même ? Politico-financière, mais qui se laisse plus ou moins lire.
Mais, là aussi, l'auteur a souhaité ne pas oublier de mélanger les genres, puisqu'il la saupoudre d'une histoire d'amour, des tragédies passées de son héroïne, sans oublier une allusion à des relations échangistes et sado masso. Bref en refermant l'ouvrage, vous prenez conscience que c'est un grand fourre tout, pas trop déplaisant, une fois dépassé la moitié du livre, mais qui ne restera pas un incontournable en ce qui me concerne.

Un peu dépassé par cette lecture, j'ai enchaîné avec des genres différents (cf billet antérieur et ceux à venir), avant de lire :


Une tombe accueillante / Michael Koryta. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Mireille Vignol. Editions du Seuil (Policiers), 2009.351 pages
Lincoln Perry gère tranquillement son agence de détectives lorsque l'inspecteur Targent commence à s'intéresser à lui: l'avocat Alex Jefferson vient d'être assassiné et, trois ans plus tôt, Perry l'avait rossé pour avoir épousé son ex-fiancée, Karen.
Perry s'était alors fait virer de la police. Temporairement hors de cause, Perry est contacté par la veuve de l'avocat qui veut retrouver Matthew, le fils d'Alex séparé de sa famille depuis cinq ans. Celui-ci doit hériter de huit millions de dollars. Sauf que ce qui semblait se réduire à une simple recherche de personne disparue tourne vite au cauchemar aussi bien pour Perry que pour Matthew. Dans un milieu où ceux qui font de grosses affaires fraient souvent avec des individus peu recommandables, tout indique qu'on suit de près l'enquête de Perry dans le but de ne pas la voir aboutir.

Un polar d'un style beaucoup plus classique, et qui répond davantage à mes lectures habituelles.
J'ai suivi avec intérêt l'enquête de cet ex-flic, ex de la femme de la victime, qui se voit embarqué dans une petite enquête banale : rechercher une personne disparue, et qui, page après page, se retrouve davantage impliqué, devient suspect ! Emmêler dans les cordes, plus il s'agite, plus les noeuds semblent se resserrer autour de lui.
La force de l'histoire est que l'on ne s'arrête pas seulement à l'enquête : meutrre, extorsion de fonds, suicide, ancien meutre, mafia... tous les éléments du genre prennnet place (sans la pesanteur du roman précédent), mais que l'auteur sait nous immiscer dans la vie de son personnage principal. Non seulement par ses liens avec l'homme assassiné, mais également en suivant son quotidien, élément essentiel pour la bonne compréhension de ce personnage et afin de nous emmener là où il le souhaite.
Ainsi rien n'est omis, ni la description de l'agence de détectives, pas plus que la physionomie des différents personnages.
Son duo avec Joe, collègue mais avant tout ami, en font des personnages réels et non des enquêteurs invincibles. Ils sont humains, sensibles et leur enquête dépend de la force de l'un et l'autre.
Alors oui j'étais satisfaite de ma lecture en la clôturant, mais un petit quelque chose me disait que j'avais lu parfois des polars qui m'avaient davantage fascinés... Je tournais en rond (comme un poisson - on y revient toujours !!! - ) et, en déambulant sur les blogs j'ai trouvé ce billet , et je me retrouve assez bien dans les trois dernières phrase....
Un bon polar d'été néanmoins :)



Merci à Suzanne de  et aux éditions carnetsnord & Editions du Seuil

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 21:20
N'y voyait aucune tournure de ce blog mais uniquement le jeu des coïncidences et des bavardages concernant les lectures. Devisant avec une collègue de lectures, de blogs et d'ouvrages reçus (par différents biais), j'ai évoqué ma lecture prochaine du livre de Pierre-Henry Salfati. Cette collègue connaissant à présent mon goût pour les séries, les policiers (et j'en passe... :s), m'a demandé si j'avais déjà lu les enquêtes du Rabbin de Kemelman. La réponse était négative.
Voilà qui est réparé :) par la lecture de 2 épisodes qui se situent à une 10aine d'années l'un de l'autre, mais qui ne gêne en rien la compréhension des romans, ni l'évolution des personnages. Néanmoins, les ayant reçu en même temps, j'ai fait le choix de préférer débuter par celui enregistré chronologiquement avant l'autre (cf son n° - mais ce fait ne se vérifie pas toujours pour des questions de traduction/publication).
Dimanche le rabbin est resté à la maison / Harry Kemelman. Traduit de l'américain par Lazare Rabineau. 10/18, 1993 (Grands détectives). 314 pages

Jeudi le rabbin est sorti / Harry Kemelman. Traduit de l'américain par Lazare Rabineau. 10/18, 1992 (Grands détectives). 285 pages

Harry Kemelman met en scène, David Small, rabbin de la communauté de Barnard’s Crossing près de Boston, dans le Massachusetts qui, contraint et forcé par les évènements, met son bon sens et la sagesse des Ecritures Saintes au service de la justice. La première aventure de son personnage "On soupçonne le rabbin" fut couronnée par le Prix Edgard Poe du meilleur premier roman.
Le rabbin David Small deviendra le héros d'une série de 11 romans policiers.

La traduction du 1er volume lu m'a un peu laissé perplexe à la vue du vocabulaire parfois utilisé. On ne retrouve pas du tout ce travers dans le second avec pourtant le même traducteur.
Si vous êtes adeptes de polars qui bougent dans tous les sens, où la fusillade guette à chaque coin de rue, ainsi que les courses poursuites, je vous conseille de passer votre chemin.
Si, comme moi, vous aimez découvrir de nouveaux personnages, acceptez que parfois le style soit (selon certain ampoulé) plus lent, que des situations transversales se promènent dans l'enquête alors que vous avez l'impression que jamais le cadavre ne va apparaître pour finalement se manifester dans le dernier tiers du livre et que les événements de la vie de tous les jours (lesdites situations citées) viennent télescoper et éclaircir (ou s'éclaircir) grâce à la chute de l'ouvrage et de l'enquête, sans doute devriez-vous vous laisser tenter si l'occasion se présente.
Nous suivons le rabbin et sa communauté mais peu sont des saints. Chacun présente des petits travers et David Small ne fait que rarement l'unanimité au sein de Barnard's Crossing. Les personnes sur lesquelles il peut compter sont son épouse Myriam et le commissaire Hugh Larrigan, avec qui les relations amicales semblent se développer au fur et à mesure des épisodes. Le rabbin est l'interlocteur essentiel pour sa communauté et par sa connaissance psychologique de ses membres.
Le bon sens et la réflexion semblent avant tout présents dans cette série, de même qu'une bonne intuition des hommes et femmes. Parallèlement, et cela est particulièrement vrai dans "Jeudi le rabbin est sorti", en suivant le rabbin dans son futur, l'auteur n'omet pas d'introduire des faits du quotidien ; ici le 'Mouvement de Libération des Femmes' et les revendications qui s'ensuivent a sein de la communauté.

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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 14:30
Le secret des abeilles / Sue Monk Kidd. Traduit de l'américain par Michèle Garène. J'ai Lu, 2006 (Grands Romans). 374 pages
" Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles. "
En 1964, Lily a quatorze ans et vit en Caroline-du-Sud avec son père, un homme brutal, et Rosaleen, sa nourrice noire. Le décès de sa mère dans d'obscures conditions la hante. Lorsque Rosaleen se fait molester par des Blancs, Lily décide de fuir avec elle cette vie de douleurs et de mensonges. Elles trouvent refuge chez les sœurs Boatwright, trois apicultrices tendres et généreuses dont l'emblème est une Vierge noire. À leurs côtés, Lily va être initiée à la pratique quasi mystique de l'apiculture, à l'affection, à l'amour et à la tolérance. Sue Monk Kidd signe ici un roman touchant sur une époque où le racisme faisait force de loi, sur la magie de la nature et de la vie, et la puissance de l'amour maternel.

Je qualifierais cet ouvrage de roman estival. Rien de déplaisant dans cette lecture, mais rien de vraiment transcendant, et comme souvent il me semble étrange après avoir lu la dernière page, d'imaginer que livre ait connu un succès phénoménal outre-Atlantique et qu'il ait fait l'objet d'une adaptation cinématographique*.
Le charme réside avant tout dans une sorte de parallèle avec le monde des abeilles et le clan  formé par les soeurs Boatwright  et le groupe des filles de la Vierge Marie ; une mise en exergue par l'auteur via quelques lignes en début de chaque chapitre. Cela n'est pas forcément évident lorsque l'on débute la lecture, mais plus on s'achemine dans sa lecture plus cette notion de groupe, d'essaim (j'ignorais qu'il s'agissait d'un synonyme jusqu'à ce jour) prend toute sa signification. Comme les abeilles dépendent les unes des autres pour leur survie, la fratrie, au sens élargie, de la maison rose est dépendante du travail, du soutien et de l'amour de chacun des membres. Lilly va reprendre goût à la vie au contact de ce groupe et cela lui permettra d'appréhender la tragédie de la mort de sa mère.
Cet ouvrage n'est pas seulement rédigé uniquement autour de l'apologie de cet amour du travail et de la famille, mais repose également sur la tolérance et, en cette année 1964 sur la loi des droits civils (Civil Rights Acts) : interdiction de toute discrimmination à l'emploi et dans les lieux publics
. Ce contexte rend le monde extérieur hostile au Havre de paix créé par les soeurs  autour de la figure de la Vierge noire.
Cette loi est d'ailleurs le point de départ de l'histoire, car c'est en voulant aider Rosaleen, la sauver, que 
Lilly Melissa Owen prend la décision qui va bouleverser son existence. Utilisant les rares indices qu'elle possède concernant sa mère, elle décide de se rendre dans le lieu indiqué au dos de l'illustration de la Vierge Noire.  


Le film étant à l'affiche, j'ai profité de ma dernière journée de congé pour visionner la version réalisée par Gina Prince-Bythewood, en dépit d'une certaine appréhension liée à la présence de Dakota Fanning dans le rôle titre.
Bien entendu, ce film fait abstraction de certains passages ou alors les "arrondis" (exemple : Rosaleen chique ce qu'elle ne fait absolument pas dans ce film). Les interpètes des soeurs Boatwright : Queen Latifah,  Sophie Okonedo et Alicia Keys sont excellentes ; mention spéciale à, dans le rôle de May, Sophie Okonedo .
Un gentil moment, des personnages attachants, mais pas un enthousiasme extrême de ma part sans que je parvienne à l'expliquer clairement
.
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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 21:15
Pfft grâce à une dame Kulturelle qui ne peut s'empêcher d'éclater de rire et de partager ses informations, vous savez quasi tous que j'ai découvert : TWILIGHT !
Comme Fashion vous a fait une version courte, voici la version longue...

Bien entendu que j'avais entendu parler de la saga vampire de Stephenie Meyer !! Les parisiennes s'épanchaient sans vergogne, et pas seulement dans leurs billets, mais bon ... je me disais qu'à l'occasion cette série allait un jour ou l'autre atterrir dans ma PAL. Pas de précipitation et puis bon les histoires de vampire, je connais. J'en ai lu et vu pas mal. Alors certainement pas de quoi casser 3 pattes à un canard.
J'ai lu avec bonheur les billets de Karine et Pimpi, me suis amusée et me suis dit que j'irai certainement voir cette daube (aie !! pas taper ! La suite va vous prouver que souvent femme varie).

Avec dame Chiffonnette, nous avons décidé de nous rendre à une séance lors de la sortie de ce film  (arghhh , * soupir* que du bonheur !!!)

Oui vous avez bien lu... J'avais beau avoir vu les bandes annonces, avoir entendu et lu moult commentaires à propos de ce(s) livre(s), film, je venais les mains dans les poches. Et j'en suis ressortie RAVIE !!!
Oui je vous le concède pour beaucoup cela ressemble à une gentille bluette, mais j'ai été fort surprise de retrouver les images des premiers émois amoureux, du désir ... Bref j'étais sous le charme et n'ayant pas lu, je n'avais pas de point de comparaison donc j'étais certainement bien moins déçu que beaucoup d'entre vous.
Bien entendu ce film  a des défauts, et suis entièrement d'accord avec Fashion et Stéphanie sur bien des points dont l'excès de maquillage notamment.
J'aime beaucoup Carlisle, mais sa première apparition à l'hôpital est très bof, bof.
La scène du ventilateur m'a fait aussitôt songer à Karine et éclaté de rire.


Mon enthousiasme était tel que nous avons papoté avec Chif' et j'ai appelé Fashion dans la foulée pour lui réclamer ses livres et lui crier combien j'étais tombé en pamoison devant ce film.
Je vous laisse imaginer son rire à m'entendre. Tout de l'ado.... (m'en fiche * re-soupir*).

Rentrée chez moi je suis allée relire les billets des bloggueuses et ai déniché sur Internet "Midnight Sun".  Même incomplet, je découvrais des éléments que je n'avais pas compris et cela me donnait envie de retourner fissa au ciné et,... de lire... la saga.

God bless Stéphanie qui samedi est venue à mon secours, apportant avec elle les 2 premiers volumes. :))
Et voilà nous arrivons au coeur de ce billet (bah oui je l'ai mis dans la catégorie Lectures et pas Papotages, même si...)

Fascination / Stephenie Meyer. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau. Hachette Jeunesse, 2007. 524 pages
Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire.
Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain.
Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman. fascinant.

Que vous dire que vous ne sachiez déjà ? Je l'ai dévoré. Oui, une nouvelle fois, j'ai retrouvé mes émois d'adolescente, me suis retrouvée comme une midinette (c) à vouloir poursuivre ma lecture, m'enflammer pour le jeune premier (alors que la vision de Robert Pattinson dans le rôle titre ne m'avait pas émoustillé de prime abord) si craquant dans l'écriture de Stephenie Meyer.
Bien entendu cette histoire est une histoire d'amour mais elle a eu l'intelligence d'ajouter sa touche personnelle avec cette idée de vampire, l'idée d'attraction - répulsion de tout adolescent aspirant à connaître l'amour tout en étant effrayé par l'inconnu. Néanmoins prêt, tout comme Bella, à tout pour assouvir son désir, au mépris des dangers et obstacles. La différence et les obstacles étant un corollaire à tout cela.
Rien n'est épargné à nos amoureux : jalousie des amis, de membres de la famille. Et la présence du danger tout comme la résistance d'Edward a ne pas mordre Bella,  dans ses élans passionnels sont absolument irrésistibles.
Pour tout vous dire, j'ai lu d'une traite ce volume, sachant que le lendemain je retournais voir le film et que je voulais le voir avec une oeil totalement différent.

Connaissant l'histoire et l'ayant déjà vu j'ai mieux compris le sourire et le demi-rire d'Edward lors de leur première rencontre à la cafétaria.
J'ai vu les fleurs dans la scène de la clairière ainsi que la transition dans le paysage au cours des premiers plans : on passe d'un paysage vallonné mais aride à  un paysage montagneux et neigeux (on ne rigole pas derrière son ordi, non mais...).
Le maquillage m'a moins choqué sauf la scène de l'hôpital et une autre dont je ne parviens pas à me souvenir, où Edward est à moitié vert tant la couleur est laide. (Je sais, c'est une bonne excuse pour y retourner, non ?)
J'aime toujours autant les scènes familiales : dans la maison des Cullen, le match etc..
Je me suis toujours autant amusée à les voir arriver ensemble au Lycée, lui avec ses Ray-Ban :))
Bien entendu, je n'ai pas ressenti le même émoi lors du baiser, mais....
j'ai néanmoins soupiré, dixit Stéphanie, à d'autres moments du film - MIDINETTE for ever !!! -

Tentation / Stephenie Meyer. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau. Hachette Jeunesse, 2007. 571 pages
" Tu ne me reverras plus.
Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m'en mêlerai plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé. " Rejetée par celui qu'elle aime passionnément, Bella ne s'en relève pas. Fascinée par un vampire, comment pourrait-elle retrouver goût à la pâle existence humaine ? Pourtant il faut vivre. Mais Bella n'a de goût pour rien, sinon le danger : alors elle entend la voix d'Edward, et éprouve l'illusion de sa présence.
Comme s'il ne l'avait pas abandonnée, comme s'il tenait encore à elle. Bella échappera-t-elle à cette obsession amoureuse qui la hante ? A quel prix ?.

Après les premiers émois amoureux, voici que déjà S. Meyer nous jette dans les affres de la séparation.
Bella est tétanisée par sa rupture : elle n'est plus qu'un zombie, l'ombre d'elle-même et vous ressentez sa souffrance comme tout personne ayant vécue une rupture qui vous a fait imaginer que vous ne vous relèverez jamais. La différence chez elle est rendue par une souffrance physique qui perdure en dépit des mois qui s'écoulent. Mais le piège à catastrophe qu'elle est va lui permettre de commencer à se relever et d'aller au-devant de nouveaux problèmes, tout en elle n'est qu'aimant à situations inédites et fantastiques.

Les retournements  de situation sont bien faits, l'auteur sait doser notre attente.
J'attendais l'omniprésence de Victoria dans ce second volume, mais elle n'apparait qu'en filigrane, déclenchant de nouveaux éléments autour de Bella.

Je suis ravie de cette lecture et attends avec impatience de la poursuivre (Stéphanie, help !!! As-tu retrouvé le 3ème volume ?).
En attendant le prêt de Hésitation, je viens d'acquérir Révélation.
Vais-je résister ?

Et... Oui, je le revendique, une nouvelle fois :
Je suis une midinette ! :))


A lire absolument : Le billet de Nezdepapier

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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 20:20
Non ce titre n'a rien à voir avec ma mémoire de poisson rouge, et n'y voyez rien de personnel dans ce choix de lecture, mais le sujet étant largement d'actualité, j'ai eu envie de découvrir le roman de S. Merrill Block :

Histoire de l'oubli / Stefan Merrill Block. Traduit de l'anglais (Etats-Unis)par Valérie Malfoy. Albin Michel, 2008. 357 pages
Impressionnant premier roman d'un jeune auteur de vingt-six ans, Histoire de l'oubli raconte, des années 50 à la fin des années 90, l'histoire d'une famille frappée de génération en génération par une forme précoce de la maladie d'Alzheimer.
Seth, un adolescent surdoué, conscient que ses parents lui ont toujours caché les secrets du passé familial, se lance dans une véritable enquête sur ses origines. A quelques centaines de kilomètres de là, Abel Haggard, un vieil ermite bossu, ne vit plus que de souvenirs, attendant le retour de sa fille dont il n'a plus de nouvelles depuis plus de vingt ans. Et si la rencontre improbable de Seth et Abel parvenait à rompre l'engrenage de la malédiction? Fait de tragédie mais aussi d'humour et d'espoir, un grand livre plein d'émotion, qui ne vous lâche pas.

Contrairement à ce que le sujet pourrait vous laisser imaginer, ce livre n'est absolument pas larmoyant. J'ai pourtant une facheuse tendance à avoir la larme très facile ausi bien dans mes lectures qu'au cinéma mais là... non, donc vous n'avez aucune crainte à avoir.

Je dois avouer avoir eu, une nouvelle fois, un peu de mal à entrer dans ce livre, mais ce ne fut l'histoire que d'une cinquantaine de pages. L'auteur entrecroise l'histoire de ses personnages : Seth et Habel ainsi qu'une légende : le royaume d'Isidora. Perplexe vous vous demandez comment il va vous emmener à la rencontre des protagonistes, tant il vous semble loin l'un de l'autre, tant leur histoire n'a rien en commun. Quant à la maladie d'Alzheimer, le thème premier du roman, l'énigme reste entière...

Et puis, les premières marques s'impriment : la maladie de la mère de Seth, sa volonté de la comprendre, et de savoir ce qu'elle lui cache de ses origines nous entraîne dans une quête, sa quête mais aussi celle de l'auteur a mieux nous aider à comprendre comment une maladie peut gagner une famille, se répandre... Il nous donne symptômes, évolution de la maladie via une certaine forme d'étude de cas mais en ne cherchant nul pathos. Est-ce le fait de voir cette maladie au travers des yeux de Seth qui nous permet de mieux prendre les choses ? Je ne sais.

Je ne crierai pas au génie. J'ai aimé ce livre, la manière dont la maladie est présentée, la souffrance des personnages perceptibles mais sans verser de pleurs. Mais j'ai avant tout aimé le côté historique de la maladie : qui fut le premier porteur et comment à cause des symptômes les plus connus (l'oubli) il a pu la transmettre à autant de descendants.

En dépit de son intérêt La légende d'Isadora m'a gênée ; elle provoquait dans ma lecture une rupture de style et je n'ai compris que tardivement, en raison de mon manque d'intérêt, son importance dans l'histoire.

Ce livre a réellement sa place, car il permet d'aborder un sujet de manière assez fine, romancé certes mais avec de multiples informations.

 


Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.

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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 21:40
Les démons de Dexter / Jeff Lindsay. Traduit de l'anglais par Sylvie Lucas. Michel Lafon, 2008. 323 pages
Dexter Morgan est le serial killer dont certains rêvent en secret, qui canalisent ses instincts de tueur en se débarrassant des monstres ayant échappé à la justice.
Son job de technicien de scène de crime pour la police de Miami lui fournit une couverture idéale : l'apparence de la normalité. Mais un jour, tout bascule : un double homicide commis sur le campus de l'université le terrifie. et le prive de sa voix intérieure, le Passager noir, qui l'aidait à identifier les assassin. Le plus dur, pour lui, sera de préserver les enfants de sa fiancée Rita, les jeunes Cody et Astor.

Si j'avais émis quelques critiques minimes par rapport aux 2 précédents volumes (ici et :-D), rien de tel pour ce volume.
Les difficultés s'accumulent pour Dexter. A force de jouer à Monsieur Tout le Monde, notre héros se retrouve à deux doigts de son mariage et les enfants de Rita attendent avec imaptience que leur mentor leur montre le chemin qu'il leur a promis. Voici de quoi le pertuber quelque peu pour "ses petites affaires". Résultat ou réel manque d'opportunité, une des étapes impératives apprise auprès de son père adoptive est quelque peu malmenée. Il ignore l'impact que sa semi-certitude va avoir pour les semaines qui vont suivre, et pourtant c'est son existence qui va être remise en question. Son double en effet disparaît au cours d'une affaire plus qu'étrange, et qui s'envenime. D
Désorienté, malmené par les éléments, le quotidien et son entourage, Dexter découvre les frayeurs de l'homme ordinaire, ayant perdu ses certitudes et sa confiance en lui : deviendrait-il un homme ?
Mais tout n'est pas si simple et Jeff Lindsay s'appuyant sur l'adage que "dans toute légende, une part de vérité sommeille", va nous entraîner avec son héros dans une course dans le passé, nous allons revisiter ensemble les légendes et histoires du passé ;-D Ce serait trop simple et vraiment pas sympa de faire un lien vers Wikipédia mais dès que vous saurez le nom je vous invite à jeter un coup d'oeil sur la page correspondante, et vous pourrez vous rendre compte que l'auteur a réellement effectué quelques recherches.
Dans ce volume, vous découvrirez l'ombre noire mère de toutes les ombres, et vous comprendrez (un peu, * La vérité semble ailleurs * - je pastiche si je veux !! -) d'où vient le Passager noir.
Notre brave Dexter n'est pas aux bouts de ses peines entre sa femme, ses enfants, sa soeur et son boulot. Mais son humour revenant à la charge tout comme sa personnalité, si originale, j'espère que le prochain volume sera à la hauteur.

Merci Carolyn :)) Il faut absolument que tu le lises.
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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 23:00
A force d'entendre parler de New-York et par les coïncidences de l'existence j'ai découvert au début de l'été la ville de New-York qui, jusqu'alors ne m'avait jamais attirée. Etrange coïncidence, j'avais bien des fois lu sur Capote mais sans jamais ouvrir un de ses ouvrages. Le film qui lui fut consacré m'attirait, me repoussait et jamais je n'ai pris le temps de me rendre à une séance.
Je termine cette année en ayant lu Truman Capote et de manière étrange c'est d'un roman de jeunesse dont il s'agit, roman redécouvert il y a quelques années et se déroulant à New-York.

La traversée de l'été / Tuman Capote. Traduit de l'anglais par Gabrielle Rolin. Le Livre de Poche, 2008. 142 pages
Grady McNeil a dix-sept ans et l'âme passionnée.
Alors que ses riches parents vont passer l'été en Europe, elle se retrouve seule dans un New York vibrant sous la canicule. Délaissant le luxe de la Cinquième Avenue, elle tombe amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway. Ils s'aiment, mais de façon différente. La fierté provocante de Grady et la nonchalance de Clyde vont peu à peu les entraîner vers de dangereux précipices. Cette saison sera toute leur vie.

J'ai été charmée par l'écriture de Capote. C'est une chose d'entendre tout le monde chantait les louanges d'un auteur, découvrir que vous adhérez à cette pensée en est une autre. Réellement le style est d'une aisance telle que comme bien souvent, tout laisse à penser que certains auteurs n'ont qu'à se pencher sur leur feuille blanche (oui je sais l'ordinateur aujourd'hui), bien que nous ayons connaissance de la difficulté et de la crainte suscitée par cette page vierge.
Capote sait rendre une atmosphère, il saura susciter chez vous l'étouffement de la canicule, la chaleur qui monte de la chaussée, le sentiment de malaise, ... Tout dans son écriture contribue à vous plonger dans son roman, si court soit-il comme c'est le cas ici.

Le thème en lui-même n'est pas novateur, mais on se laisse haper sans peine dans cette histoire d'amour que l'on imagine déjà vouée à l'échec, mais sans imaginer la chute telle que l'écrivain a pu l'imaginer.

Les avis de Karine et ses livres, de Papillon. (tous deux intéressants et différents ; je vous laisse découvrir en quoi).

J'ai failli oublié : Oups (bis repetita) ! A qui est ce livre ? (Stéphanie ? Non, dixit l'intéressée). Agréable ouvrage recherche son propriétaire :s


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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 20:45
Vraiment je ne peux que me joindre aux éloges que j'avais entendu concernant le dernier opus de Dennis Lehane. Bien entendu, certains vont sourire en se disant que je manque d'objectivité étant une inconditionnelle. Mais non, je vous assure, je sais dire lorsque non, vraiment cela ne passe pas. Ainsi, pour moi le dernier Chesbro est un grand fourre tout, quasi vide de sens, très décevant.
Mais là... Chapeau...
Ces 2 précédents étaient déjà de belles réussites, mais celui-ci gagne tous les suffrages. Lehane parvient à se renouveler dans ce roman de manière magistrale.  Il s'éloigne de sa ville, nous fait découvrir de nouveaux personnages loin de ceux que nous avons eu l'habitude de découvrir sous sa plume.
Il pousse fort loin, retournant son personnage principal comme une crèpe sous nos yeux quasi incrédules. Il sait nous entraîner dans les méandres de la folie de cette île où tout un chacun semble cacher de terribles secrets, ou chaque personnage semble être "bon pour l'asile" selon les critères de notre société. Ne dit-on pas que l'isolement entraîne vers la folie, l'homme étant sujet à tomber dans ses travers...  même si le personnel pénitentiaire et médical est important à Shutter Island, la folie semble guetter les uns les autres au contact de ces dangereux criminels, et le comportement du directeur, des psychiatres ne sont pas là pour nous rassurer. Et quand la nature s'en mêle, tout devient possible dans notre imaginaire tout comme dans les ramifications dans lesquelles nous entraîne l'auteur.
Les éléments naturels est un personnage clé dans la structure du scénario, c'est un protagoniste à part entière. Mais, je ne puis vous dire davantage...

Shutter island / Dennis Lehane. Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet. Rivages thriller, 2003. 287 pages.
Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston.. sur un îlot nommé 'Shutter Island" se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique dont les patients, tous gravement atteints, ont commis des meurtres. Lorsque le ferry assurant la liaison avec le continent aborde ce jour-là, deux hommes en descendent : le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule. Ils sont venus à la demande des autorités de la prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ? Au fur et à mesure que le temps passe, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

Merci Fashion !
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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 22:30
A suspicious River / Laura Kasischke. Traduit de l'américain par Anne Wicke. Christian Bourgeois éditeur, 1999 ( Points). 404 pages.
Leila a vingt-quatre ans. Elle est réceptionniste au Swan Motel, à Suspicious River, une petite ville tranquille du Michigan. Et pour quelques dollars de plus, elle peut être comprise dans le prix de la chambre. Elle vend son corps sans passion, sans tristesse, sans avidité de l'argent non plus. Sainte et martyre, Leila est au-delà de son propre corps, plus sensible à la matière du monde qu'aux hommes. La clé de sa descente aux enfers gît dans l'enfance, et Leila sait, sans doute, qu'elle rejoue le destin tragique de sa mère, la parabole d'Eros et Thanatos (*) au terme de laquelle, peut-être, elle découvrira qui elle est...

Tout au long de ce roman, j'ai été très partagée par ma lecture : envie de crier "stop" et néanmoins l'envie de connaître la chute, de comprendre ce que fut la vie de Leila jusqu'à ces quelques jours que nous passons avec elle, et plus particulièrement de savoir ce qui est arrivé à sa mère et en quoi ces événements ont pu la pousser à cette insensibilité par rapport à ce qui l'entoure, à cette négation de son corps, de tout, semble-t-il. Est-elle naïve, idiote, vous demandez-vous au fil de votre lecture, tant la personnalité de Gary et de l'intrigue vous semblent cousus de fils blancs ?
Rien n'est jamais évident dans ce roman noir, et la narration parallèle de l'enfance de Leila laisse votre imagination galoper plus vite que votre lecture. Bien entendu, vous aviez deviné juste par rapport à bon nombre de faits, mais vous êtes loin d'avoir toutes les cartes en mains, et c'est bien là la force de Laura Kasischke, qui vous pousse dans vos derniers retranchements, qui vous oblige à tourner les pages malgré l'écoeurement de situations.
En dépit de la force du récit, d'un mélange de style poétique (? - moi qui suis totalement hermétique à la poésie, je m'interroge si la terminologie est exacte) et d'une force de réalisme je suis loin d'être aussi enthousiaste que d'autres lecteurs.
Néanmoins je ne regrette pas d'être allée jusqu'au bout car j'ai réellement trouvé les dernières pages d'une force et d'une poésie rare.

Les avis de Ys, de Fashion (à qui je dois le prêt de cet ouvrage), Joelle,

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 06:30
Voici donc les deux derniers épisodes parus, à ce jour, de nos deux détectives de chocs établis à Boston, avec une adaptation cinématographique pour :
Gone, baby, gone / Dennis Lehane. Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet. Payot & Rivages, 2003 (Rivages/Thriller). 387 pages
Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda McCready, disparue mystérieusement par une belle soirée d'automne. Leur rencontre avec la mère d'Amanda est pour le moins troublante : cette jeune femme de vingt-huit ans, célibataire, paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu'elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar. Sa vie ne tourne qu'autour de  l'alcool, de  la drogue et de la télévision. C'est d'ailleurs la drogue qui fournit à Patrick et Angie leur première piste. Ils découvrent en effet que la jeune femme dealait pour le compte d'un certain Cheddar Olamon, à présent derrière les barreaux et qu'elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Le truand se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ? Il est également possible que la fillette ait été enlevée par des violeurs d'enfants notoires, dénoncés par un détenu les ayant connus. En remontant la piste des "junkies", Patrick et Angie vont tomber sur une demande de rançon, une embuscade et un massacre. Mais alors qu'ils croient l'affaire terminée, ils apprendront de manière fortuite une terrible vérité qui va tout remettre en question. Et les confronter à un dilemne moral*.

Après réflexion, je pense qu'avoir vu le film m'a empêché d'être totalement dans ce roman, excellent par ailleurs en raison d'une construction fort originale. Vous  connaissez beaucoup d'auteur de polar capable de vous "résoudre" une affaire, de la laisser en suspens, de boucler parallèlement une histoire qui lui était liée indirectement et, par un jeu de rebondissement - un peu d'alcool qui vous fait oublier de taire un fait - , dans les dernières pages, l'histoire est bouclée tout en vous confrontant à la réalité, et à ce que vous auriez fait à la place de nos 2 héros ?
* C'est la chute très bien reprise dans le film, tout en étant de manière un peu différente par rapport au livre !
Alors, oui c'est un très bon Lehane, où l'on retrouve les faits brutes de notre civilisation, la misère humaine et la condition enfantine face à l'absence de certains parents. Et lorsque je me remémore certains faits d'actualité, je me dis qu'une telle situation est là, tout près de nous et pas seulement dans des milieux sociaux défavorisés ou des faits imaginaires. L'extrême sensibilité de Dennis Lehane est poussée à son paroxisme dans les passages qu'il nous rend avec une vérité parfois brutale, abjecte pour notre imaginaire, mais sur lequel il ne cherche pas à s'attarder pour nous écoeurer. Une nouvelle fois, il donne les éléments violemment, sans chercher à enjoliver la réalité mais afin que nous ayons les éléments en mains. 


Prières pour la pluie / Dennis Lehane. Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet. Payot & Rivages, 2004 (Rivages/Thriller). 361 pages
"Lorsque j'ai rencontré Karen Nichols pour la première fois, je me suis dit que c'était bien le genre de femmes à repasser ses chaussettes."
Patrick Kenzie ne travaille plus avec Angela Gennaro, mais il n'a pas quitté le vieux quartier de Boston où il opère, secondé à l'occasion par son redoutable acolyte Bubba Rogowsky. Il vient d'être engagé par une jeune femme resplendissante nommée Karen Nichols qui est victime de harcèlement. Le problème est rapidement réglé et tout rentre dans l'ordre. Jusqu'à ce que Karen devienne le sujet d'un triste fait divers : elle se jette du vingt-sixième étage d'une tour. Il semble qu'une incroyable sucession de malheurs se soit abattue sur elle : son fiancé a été renversé par une voiture, elle a perdu son emploi et son appartement, et a fini par sombrer dans l'alcool et la drogue avant le saut final.
Comment cette jeune femme presque trop parfaite a-t-elle pu se métamorphoser en une telle épave ? La police et sa famille n'y voient qu'un enchaînement de coïncidences particulièrement tragiques, mais Patrick, lui, n'y croit pas. Pour la première fois, le voici confronté à un tueur qui ne tombe sous le coup d'aucune loi : ni le couteau, ni bombe, ni revolver. Et c'est là qu'il va avoir besoin de l'aide d'Angie....
Une chose est certaine Dennis Lehane sait se renouveler quant à la thématique, au mobile et à la manière de tuer ses personnages. Je ne vous en dirais pas plus, n'ayez crainte :)
C'est un roman différent des précédents pour bien d'autres raisons : la séparation de Patrick et Angie nous donne l'occasion de retrouver Bubba (personnage fétiche de Flo ;-D) que j'apprécie également : il donne réellement une vision suréaliste de nos deux héros et cet épisode est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur lui ;  son rôle est déterminant dans la réussite de cette histoire. Psychopate peut être, mais être humain avant tout , meneur d'hommes et prêt à aider ses amis bien au-delà de ce que vous et moi serions capables.
L'histoire en elle-même est réellement glauque à mes yeux. Je n'ai pas été foncièrement choquée au cours de ma lecture, tant elle fut aisée grâce au style de Lehane sur lequel je ne vais pas m'étendre une nouvelle fois, mais en réfléchissant à ce que je souhaitais vous dire ici, je me rends compte que la famille de Karen et "son entourage" montre réellement  une facette abjecte de la nature humaine, de l'utilisation d'autrui confronté à ses souffrances, du pouvoir de l'argent ou de la place sociale.
Je fus heureuse de retrouver Angela rapidement car les traits d'"humour" de Bubba n'auraient pas suffi à mon bonheur dans ce volume. C'est réellement la complicité des deux héros que l'on recherche dans les différents romans de Lehane. Merci à lui de montrer la part d'humanité de ses personnages par l'échange de Patrick et Grace ; ce moment d'introspection, si rapide fut-il, éclaire le personnage de Patrick par rapport au temps qui passe et aux sentiments.

D'autres avis : Les Chats de Bibliothèque(s),
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