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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 22:19

La deuxième vie de Clara Onyx / Sinclair Dumontais. Editions du Septentrion (Hamac), 2008.179 pages
«Un témoin accrédité, eh bien, ça fait deux choses. Ça assiste à l’exhumation, et puis ça ferme sa gueule. C’est tout. Assister à l’exhumation, ce n’est pas compliqué. Vous vous rendez au cimetière, vous faites signer les paperasses, vous autorisez qu’on creuse, et quand la boîte est sortie de terre, vous accompagnez le cortège jusqu’au Centre de Retour. Voilà. Fermer sa gueule, par contre, c’est une autre histoire. C’est à la fois ce qui est le plus difficile et le plus important. Si j’ai été choisi pour madame Onyx, c’est parce que mon dossier est parfait, côté discrétion.»

Sydney Payne et Clara Onyx sont à l’origine d’un style musical puissant, envoûtant, qui a même réussi à sortir les gens de leur morosité. Survient toutefois... le prévisible: dans la plus pure tradition du star system, Clara Onyx est assassinée. Ce pourrait être la fin d’une époque mais un phénomène inattendu ravive l’espoir que tout ne soit pas perdu, que tout puisse revivre. Ce renversement n’est toutefois pas sans conséquences et la vie comme la mort prennent un tout autre sens.

Accrochée et intriguée par cette couverture, je n'ai guère hésité à l'acheter (j'avoue ne pas avoir prêter attention à des billets que je viens de retrouver sur des blogs que je connais pourtant ou alors ma mémorisation fut totalement involontaire). L'angle d'attaque du roman est original mais quelque peu destabilisant, et ce à deux niveaux :
- Vous ne prenez conscience qu'en feuilletant l'ouvrage et au cours de la lecture qu'il est constitué de 8 entretiens, mais que la personne qui les réalise reste totalement dans l'obscurité. Vous ne saurez ni son nom, ni son objectif, pas plus que "le son de voix", si j'ose dire. En effet ces questions sont toutes retranscrites par " - ... "
- Le premier témoignage est celui d'un "témoin accrédité", anonyme parmi les anonymes et dont les propos vous plongent dans des interrogations concernant la problématique de ce que vous lisez.
Il faut poursuivre sa lecture afin d'en savoir davantage et prendre conscience que la mort de Clara Onyx est le sujet de ce livre, mais qu'il ne s'agit pas d'une enquête policière au sens strict du terme. Son assassin est connu et enfermé depuis belle lurette. Non le sujet est autre et lié à un événement postérieur à ce décès qui s'est déroulé en 1987. En 2011, une comète frôle la terre se met à tourner en sens inverse, les personnes se mettent à rajeunir ! Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, bien entendu : L'étrange histoire de Benjamin Button, adapté au cinéma et sorti voici quelques mois. Mais n'ayez aucune crainte Sinclair Dumontais n'est pas là pour réécrire cette histoire. Le style, le sujet et le questionnement est somme toute différent de ce film (je n'ai pas lu le livre).
Je me suis totalement laissée prendre par ma lecture, facilitée, il est vrai, par la briéveté de l'ouvrage ; les interrogations par rapport à l'Inversion m'ont réellement intéressées, tout comme les points de vue extérieurs, médicaux, assassin et des proches du couple Payne-Onyx.

Les avis de Jules, Michel, Alain,
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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 22:25
Le prédicateur / Camilla Läckberg. Traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus. Actes Sud, 2009 (Actes noirs), 376 pages
Dans les rochers proches de Fjàllbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme.
L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes. L'inspecteur Patrik Hedstrôm est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt.
Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent. Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge.

Si la 4ème de couverture du premier opus nous présentait Erica Falck comme l'héroïne, ce volume précise que les romans de C. Läckberg mettent en scène Erica. Ah tout s'explique !! Et oui, ce volume est centré sur l'enquête menée par celui qui est devenu son compagnon, l'inspecteur Patrik Hedström ; de quoi nous réjouir, notamment par rapport à une approche plus réelle des scènes de crime et des éléments propres à l"investigation. Néanmoins Erica n'est pas absente de cette histoire et permet à l'auteur de nous accorder de petites bouffées d'air, loin de cette enquête vieille de 25 ans, qui renaît aujourd'hui, peuplée de querelles et rancunes, de personnages parfois plus âpres au gain qu'à pleurer leurs disparus.
Grâce à ces minutes loin de l'enquête, quelques sourires nous échappent devant ces piques assiettes qui profitent du beau temps et d'une maison agréablement bien située pour se la couler douce (cela me rappelle certains squatteurs de la vie réelle lol), de continuer à suivre la vie de la soeur d'Erika, femme battue et ne parvenant pas à échapper à la coupe de son mari.
Mais le fond et la forme dans ce deuxième tome, me direz-vous ?  
Et bien j'ai l'impression que l'éditeur semble avoir trouvé un duo de traductrices qui correspond mieux à ma manière d'appréhender un ouvrage (la traduction stricto sensu, je ne peux dire, vu mon ignorance totale de la langue suédoise).
L'histoire est rédigée de manière plaisante, les enchaînements strictement polar et vie quotidienne se démarquent mais tout en se fondant bien.
Quant à l'enquête elle-même, si elle est bien amenée, les réponses me sont apparues de manière évidente très rapidement ; il me manquait un élément mais néanmoins toutes les autres explications étaient bien là sous mes yeux ou sous jacentes. Néanmoins, pas de déception.
J'avoue que si j'ai apprécié cette lecture, je n'attends pas avec impatience la suite de ces traductions. Je les lirai, mais lorsque l'occasion se présentera.

L'avis de Cuné prise au jeu. Je me permets de vous signaler le commentaire de Jo
(29/03/2009) que j'ai trouvé très fin. [Je pensais initialement le reprendre ici, mais ne connaissant pas cet(te) internaute, cela eut été maladroit de ma part].
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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 21:30
La princesse des glaces / Camilla Läckberg. Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain. Actes Sud, 2008 (Actes noirs), 382 pages
Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’oeuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres –, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide.

Comparaison facile (cf mon accroche), et un créneau sur lequel Actes Sud semble avoir joué pour lancer cette série en France. Vous avez adoré Millénium ? Attention, malgré ce qui est dit sur la 4ème de couverture, les deux auteurs, styles ne sont pas comparables et certains lecteurs risquent d'être fort déçus. Oui il s'agit dans les deux cas d'auteurs suédois, d'investigations policières, mais le style narratif, vocabulaire, lieu de l'action sont différents.
Si cet ouvrage aborde des sujets tels la pédophilie au cours de certains chapitres, il n'en reste pas moins relativement soft si on le compare avec les deux premiers volumes de la trilogie de Stieg Larsson. Je vais essayer d'arrêter la comparaison car, en dépit de certaines faiblesses, ce livre a droit à son public.
D'un point de vu négatif, je ne vais pas reprendre les points les plus évidents car Amanda a fait cela très bien, mettant en avant des faits qui m'ont parfois gêner dans ma lecture. Sans aller aussi loin qu'elle, je pense que cet ouvrage pose des jalons fort nombreux au niveau des personnages qui fait que, pour certains d'entre nous, le mélange des genres semble être au rendez-vous. En voulant dès ce premier volume, nous présenter les acteurs récurrents de sa série de polars ayant pour héroïne Erica Falck, Camilla Läckberg nous égare vers des voies transversales, qui si elles nous aident à mieux cerner son personnage principale, détonne lorsque l'on découvre tous les membres du commissariat.
S'il est vrai que certaines tournures de phrases sont maladroites (une traduction un peu hâtive ?), néanmoins le scénario à la base de l'enquête est originale, même si un des secret d'Alexandra m'a paru très rapidement évident. Le dénouement final s'est avéré beaucoup plus complexe que ce que j'avais imaginé.
J'ai donc accroché à ce volume faisant abstraction des "erreurs de jeunesse". Je termine le second volume afin de vous faire part de mes impressions rapidement, et pour savoir si la poursuite de la lecture de cette série fera partie de mes priorités :-D.
 
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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 06:31
Comme je ne résiste guère aux tentations*, j'ai accepté de recevoir cet ouvrage après lecture  de la 4ème de couverture, et du titre qui m'intriguait, il est vrai.
Ouvrage hâtivement à classer dans le registre de l'espionnage, semi polar, dans lequel je me suis d'abord laissée happer. L'histoire débute étrangement. Comment 2 anciens spécialistes de la guerre, dont l'un qui semble encore plus fou que l'autre, a-t-il pu se laisser berner par cette frêle jeune fille et se faire tuer ? Qui est-elle pour mériter l'attention d'une organisation secrète qui a envoyé deux experts pour l'enlever ?
Tous les éléments semblaient réunis pour me plonger totalement dans cette aventure.
L'auteur y ajoutait un soupçon de "légendes" indiennes dont je suis friande et j'étais acquise à sa cause. Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il vienne parler d'affaires politiques trop proches et trop fraîches dans ma mémoire, qu'il nous parle d'une femme se lançant dans la campagne présidentielle, mère de 4 enfants ? Volonté de vouloir coller à l'actualité, de situer son ouvrage chronologiquement, d'apparaître quasi comme une référence historique, je ne sais vraiment pas ce qui lui est passé par la tête mais en ce qui me concerne, cela a commencé à me présenter ce livre comme un repoussoir. Je n'étais plus dans un roman d'espionnage, on me lançait dans une semi-réalité et ce n'est pas ce que j'attendais de ce livre de fiction.
Prise néanmoins par ma lecture et souhaitant connaître qui était Méléna, cette jeune fille indienne, et sa famille, j'ai poursuivi....
Le dernier chapitre n'étant pas du tout à la hauteur de mes attentes, je suis
donc déçue. J'ai dû louper quelque chose et, je referme ce livre sans avoir obtenu la chute que j'espérais, alors que plus des 3/4 de l'ouvrage trouvaient grâce à mes yeux.
Comme quoi une conclusion est bien ce qui reste le plus présent dans l'esprit d'un lecteur.
N'ayant pas, dans l'immédiat, trouvé de billets de personnes étant allées jusqu'au bout de leur lecture, j'attends avec impatience les autres réactions.

L'avis de Sandrine qui a laissé ce livre en plan,


Paysage sombre avec foudre / Alain Claret. Robert Laffont, 2009. 340 pages
Luc ne voulait pas revenir dans cette région de lacs et de montagnes où sa mère a dû être hospitalisée.
Un matin, il découvre dans son jardin le corps inanimé d'une jeune fille inconnue. En la portant avec précaution dans sa maison, il ne peut pas imaginer qu'il s'engage sur un chemin qui va le conduire en enfer. Qui est cette étrange jeune femme ? D'où vient-elle ? Qui sont ces hommes cruels et déterminés décidés à l'abattre sans autre forme de procès ? Quel crime a-t-elle bien pu commettre pour provoquer un tel acharnement ? Et où trouve-t-elle cette incroyable énergie qui lui permet de rendre coup pour coup ?.

*Merci à La Bob Team et aux éditions Robert Laffont




Tout en écrivant ces lignes, j'écoute ;-D



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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 06:09
Victoria la scandaleuse : La vie extraordinaire de Victoria Woodhull [1838-1927] / Nicole Blondeau, Jean-Paul Feuillebois, avec la collaboration de Anne-France Dautheville. Editions Mengès (Le Livre de Poche), 1980. 391 pages
Outrageusement belle, championne des droits de la femme, prônant l'amour libre et la libération totale de l'individu, première femme " broker " à Wall Street, associée de Vanderbilt, fondatrice à New York d'un journal ayant atteint 100.000 exemplaires, candidate à la Présidence des Etats-Unis contre le Général Grant et obtenant 5% des voix, alors que les femmes n'ont pas encore le droit de vote, féministe, socialiste, spirite, Victoria WOODHULL fut l'un des personnages les plus populaires des Etats- Unis à la fin du XIXe siècle.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cette femme se présenta aux élections présidentielles en 1872 ! Je ne sais pas pour vous, pour ma part je ne dois pas être assez féministe (j'avoue, je n'ai pas lu d'ouvrages sur le sujet) car jamais je n'avais entendu parler de Victoria Woodhull. En effectuant quelques recherches, je me suis rendue compte que son aura n'avait pas totalement disparu au vu des ouvrages et documentaire (qui date de 1998) qui lui ont été consacrés. Si vous êtes originaires d'Amérique du Nord (ou avez des connaissances plus approfondies que les miennes concernant ce Continent), pourriez-vous me dire si vous en avez entendu parler ?
Concernant l'ouvrage en lui-même, il s'agit comme vous l'aurez deviné d'une biographie "romancée".
Je n'ai pas assez de connaissance sur le sujet pour savoir si les auteurs se sont fait les chantres de cette femme. Je pense néanmoins que, n'ayant pas cherché à dissimuler les faits et travers de la belle Victoria et de sa famille, ils ont essayé de donner un portrait assez véridique du personnage. Et quelle personnalité ! Quelle famille !
Un père escroc, joueur professionnel, voleur... et une mère hurleuse, mystique jusqu'à la folie. Des parents exploitant sans vergogne la crédulité des gens et vivant aux crochets de leurs enfants : Victoria fut tout d'abord spirite et sa soeur Tennessee, voyante, avant que ses deux inséparables ne découvrent leur chance en arrivant à New-York avec Vanderbilt lui-même.
C'est dans une vie de folie que les deux soeurs nous entraînent, une vie que Victoria prend à bras le corps, qu'elle vit avec passion, tout comme la passion qu'elle déchaîne elle-même. Femme au charisme impressionnant, possédant une voix capable de retourner une salle entière à sa cause, elle fut capable de se présenter à une conférence en manteau de vison alors qu'elle s'adressait à une salle d'ouvriers et de les faire totalement occulter ce fait tant sa force était dans son élocution, sa présence...
Elle est étourdissante et les faits semblent d'autant plus irréels lorsque l'on prend conscience de l'époque à laquelle elle a vécu. Cette période nous est rappelée par des faits historiques, politiques inclus dans cette biographie et propre à nous interpeller un peu plus sur la force de cette "scandaleuse".
Tout n'est pas certainement heureux dans cette vaste fresque dédiée à la famille Claflin, mais je me suis prise au jeu, j'ai découvert des faits ignorés jusqu'alors et ai suivi Victoria jusqu'à Londres et la fin de son existence, alors que sa soif de la nouveauté, de la vitesse (grâce aux véhicules automobiles) est toujours là.

Je vous laisse avec la dernière phrase de celle qui se voyait depuis la prime enfance
diriger son pays :
"Il y a un bonheur supérieur à celui de commander au monde, c'est de n'obéir à personne."

Si vous le découvrez dans une bibliothèque, au fin fonds d'une armoire, ouvrez-le, !  Vous découvrirez également comment Tennessee utilisera ses dons de bien des manières avant d'être nommée colonel d'un régiments de Noirs, et finira sa vie avec les titres de Vicomtesse de Montserrate, Lady Bountiful de Cintra :)
(D'après
les sites consultés, l'édition originale comporte également des illustrations)
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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 06:30
... une vraie ménagerie me direz-vous ? Pas vraiment. Plutôt l'esprit fertile d'un jeune enfant, souffrant de la séparation de ses parents et qui, ballotaient par les événements et la recherche de stabilité de sa mère dans sa situation domestique, financière puis affective  se voit la suivre en compagnie de sa jeune soeur.

Quelques errances qu'il canalise par son imagination pendant que sa soeur elle, joue les malades (chez la grand-mère maternelle) ou s'isole dans ses jeux enfantins ou sa collection de reptiles et batraciens. Moins visible que son frère, la narration se faisant par les yeux de cet enfant dont nous connaissons uniquement la description physique et l'âge, elle n'en demeure pas moins avec la mère les éléments dominants de cette histoire.
Histoire en partie autobiographique dont les souvenirs flous se juxtaposent à l'imaginaire, qui nous lancent dans une aventure de quelques chapitres : Des jours sombres tout d'abord, auxquels Des jours clairs vont succéder, en conservant une forme d'écriture similaire dans lequel ce côté fou m'a tout d'abord intrigué, amusé parfois mais, un monde dans lequel je ne suis pas parvenue totalement à entrer - j'ai tout d'abord cru à des histoires tribales cf ce tigre qui apparaît dès le premier chapitre m'a fait penser à l'identification à un animal (souvenir du film La forêt d'Emeraude, sans doute (aller jusqu'à 1'46)) qui permettent aux jeunes de passer à l'âge adulte avant de réaliser, en avançant dans ma lecture, que vu l'âge du narrateur cela ne correspondait pas - .
Contrairement à bon nombre de lecteurs de cet opuscule, j'ai été ravie que la narration ne soit pas plus longue car la lassitude aurait pu me gagner. 
L'ouvrage n'en reste pas moins original par son traitement du point de vue enfantin de la séparation, mais ce n'est pas un livre qui me donne envie de le relire.

Merci à Loula pour le prêt ;-D ; son billet est ici.

Les oreilles du loup / Antonio Ungar. Traduit de l'espagnol (Colombie) par Robert Amutio. Les Allusifs, 2008. 130 pages
Du haut de ses arbres et de ses cinq ans, un garçon farouchement libre, crinière rousse au vent et ses chaussettes jaunes bien remontées sur son pantalon rouge, guette les ombres du monde des adultes et le fantôme fou de son père.
Bringuebalés dans la tourmente de la séparation de leurs parents, sa petite s?ur et lui entament avec leur mère une errance entre ta savane et la ville, ta jungle et les plateaux de ta cordillère des Andes, en quête de survie, d'une éclaircie. Les sensations et images isolées qu'il perçoit avec ses yeux de tigre, la force de la violence et du malheur, mais surtout celle de l'amour et de ta beauté, composent le portrait impressionniste d'une Colombie sensuelle et meurtrie.


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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 10:25

Etre : nouvelles / Eric Simard. Editions du Septentrion, 2009 (Hamac). 152 pages
«Boris ne veut plus avancer. Il a la chienne. Il ne comprend plus ce qui lui arrive. Avant, il se foutait des autres et de leur stupidité. Maintenant, il est tout à l'envers à la seule idée de mettre le gros orteil dans la cour de récréation. En même temps, c'est tellement clair dans sa tête qu'il n'a plus envie qu'on le traite comme on l'a toujours fait. Pour une fois dans sa vie, il aimerait pouvoir faire une entrée discrète et se fondre dans le décor sans qu'on se rende compte de sa présence. Être là, tout en ayant l'air de ne pas y être. Comme la plupart des autres enfants.»
L'existence est au coeur de ce recueil de nouvelles qui s'intéresse aux actions importantes de la vie d'un être humain. Qu'ils vivent en marge de la société ou non, de Vivre à Mourir, on découvre des facettes complexes de personnages qui se battent pour exister pleinement. À la fois dérangeant, dur, tendre et émouvant, jamais désespéré ni complaisant, l'auteur reste fidèle au style qui le caractérise.

Petites tranches de vie qui nous font parfois sourire puis nous prennent à la gorge.
Itinéraires de jeunes enfants avides d'amour (ou simplement de reconnaissance) et de compréhension, de jeunes adultes soumis aux aléas de l'existence, jusqu'aux dernières nouvelles où la vieillesse est au rendez-vous. Tous ces personnages ont le même point commun : nous suivons quelques minutes de leur existence, une journée ou une tranche de vie, mais chaque chapitre clos nous donne la sensation d'avoir vécu avec eux leur vie, et que cette Histoire est terminée, même si elle ne s'écrit que sur quelques pages.
Eric Simard est un magicien des mots.
Le second paragraphe de la quatrième de couverture résume à merveille cet ouvrage ; si ce n'est pas encore fait, c'est juste au-dessus.

 


L'avis de
Jules,
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 22:15
Les plantes qui puent, qui pètent, qui piquent / Lionel Hignard et Alain Pontoppidan. Illustrations de Yann Le Bris. Gulf Stream (Dame nature), 2008. 83 pages
Introduction :
Les plantes ne bougent pas ne parlent pas et pourtant elles s'expriment. Leur mode d'expression très particulier est incompréhensible pour nous. Pourquoi certaines d'entre elles répandent une odeur effroyable, d'autres griffent ou bien crachent sur les passants ? Tous ces comportements bizarres ont un sens que ce livre va dévoiler. (...)
La plupart des plantes [présentées] sont assez communes, si bien que nous n'y prêtons pas attention. Ce sont souvent des mauvaises herbes que nous avons tendance à piétiner ou arracher parce qu'elles piquent, sentent mauvais ou s'accrochent à nos vêtements. Pourtant ces discrètes compagnes, aux noms populaires imagés presque oubliés aujourd'hui, ont nourri bien des légendes. Après avoir lu ce livre, vous ne pourrez plus regarder de la même façon la ronce, le pissenlit ou les chardons !

Comment apprivoiser les chères têtes blondes (et les plus âgées ;-D) à découvrir la nature sous toutes ces formes, même celles qui nous semblent les moins sympathiques ?
Un titre accrocheur, non seulement aux yeux des plus jeunes mais aux notres également. (Non ? Si c'est le cas, merci de vous dénoncer). En jouant avec l'humour, en illustrant le propos à l'aide de dessins précis sans être techniques permettant d'identifier la plante dont il est question ; ajoutez un zeste d'explications, d'histoires, des textes ni trop longs, ni trop courts
(les inconditionnels pourront ensuite vous réclamer une encyclopédie :s), agrémentés d'illustrations faites pour sourire. Bref de quoi satisfaire le plus grand nombre.
Planche de présentation trouvée sur le site de l'éditeur
- c'est toujours beaucoup plus parlant même si pue lisible ici -.


Je n'ai plus huit ans depuis longtemps, mais l'esprit doit demeurer car je me suis plongée avec joie dans cette série documentaire sur les plantes ordinaires.
Regroupée par 3, sous 9 grandes classes :
- Les plantes qui saignent et qui coulent,
- Les plantes qui puent
- Les plantes qui collent et qui poissent
- Les plantes qui pètent
- Les plantes qui crachent et qui pleurent
- Les plantes qui se cramponnent
- Les plantes qui piquent et qui brulent
- Les plantes qui griffent
- Les plantes qui griffent

Le dernier chapitre intitulé Les autres plantes présentent 9 autres plantes et nous invitent à regarder autour de nous toutes celles qui nous entourent.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir La grande éclaire (j'adore les noms même si les noms régionaux, communs et latins sont également donnés pour chacune*) que je connaissais par expérience personnelle : hé oui les croyances populaires s'avèrent parfois véridiques, car enfant, ma mère avait utilisée cette plante pour m'aider à me débarasser des verrues que je refusais de confier à un dermatologue, trop effrayée par les expériences réelles ou imaginaires racontées par mes camarades de classe.
*Connaissez-vous le Cornichon d'âne ? Non ! Vite pages 46-47, vous apprendrez que les fruits de cette plante ressemblent un peu à des cornichons ventrus. Et l'âne me direz-vous ? Et bien je vous laisse découvrir la suite de l'histoire :))

Un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvir, que je vais continuer à regarder en me promenant à la campagne, soumettre également à de plus jeunes ou plus anciens lecteurs que moi même.
Le catalogue de l'éditeur comporte bien d'autres trésors. J'ai hâte d'être au mois de mai afin d'acquérir : "Les bêtes qui crachent, qui collent, qui croquent à la mer" et je sais déjà vers quelles petites mains avides il va se retrouver.

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 07:00
Je ne viens pas vous parler photographie ou d'une exposition mais bien d'un livre :)
Comme vous l'aurez deviné à son titre, le sujet n'est pas des plus enjoué, mais l'écriture est magnifique. J'ai particulièrement apprécié les 60-80 premières pages que j'ai enchainé sans vraiment savoir vers quoi j'allais. La poésie de Osamu Dazaï m'avait conquise, moi qui suit totalement hermétique à cet art. La suite tout aussi belle mais plus "cruelle" ne m'a pas déçue mais ne m'a pas permis de retrouver totalement cet engouement du premier tiers de l'ouvrage. Je conserve néanmoins un grand plaisir au souvenir de cette lecture.
Si vous souhaitez aborder ce livre sans trop en connaître le contenu, il ne vous faut lire que les 3 premières phrases de la quatrième de couverture, savoir modérer votre curiosité. D'un autre côté si vous connaissez l'auteur, vous devez déjà avoir bon nombre d'informations concernant le contenu de ce roman, puique O. Dasaï est connu pour écrire des ouvrages au fort contenu autobiographique, et ce livre ne fait pas exception.
Ici le "Je" est celui de Kazuko, la fille de la famille, qui dans une sorte de journal intime nous raconte la déchéance de cette famille nippone issue de l'aristocratie. D'une certaine manière sa narration nous montre que cela n'est pas dû uniquement à la guerre, mais que cet état de fait était sous jacent, peut être en raison d'un manque d'ouverture de cette classe, une sorte de comparaison de l'échec politique du Japon, sauf erreur de ma part.
Le décès de la mère va précipiter les événements de cette chute, car elle était le rocher auquel ses deux enfants se raccrochaient, mais l'aveu sera tardif pour Naoji.
Kazuko est l'espoir et la foi dans l'avenir.
Un livre sombre à l'image de son auteur et de la vie qu'il mena, qui peut enchanter par son style ou laisser de marbre devant l'absence de rebondissements (d'où sans doute l'histoire résumé rapidement si dessous).
A découvrir si vous n'êtes pas d'une humeur sombre car bon nombre de pages pourraient vous entrainer vers la mélancolie.

Soleil couchant : crépuscule de l'aristocratie / Osamu Dazaï. Traduit du japonais par Hélène de Sarbois et Gaston Renondeau. Gallimard, 1986 (L'imaginaire). 201 pages
Une femme de l'aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la soeur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir. Tels sont les "gens du Soleil couchant" (lancée par Osamu Dazai, cette expression a fait fortune au Japon, au point de qualifier aujourd'hui, jusque dans les dictionnaires, les membres déchus de l'aristocratie). En dépit de leur vie inquiète et désordonnée, ils ont gardé les meilleures traditions de leur pays. A cet égard, le testament de Naoji éclaire de façon émouvante son attitude devant la vie et devant le Japon. Kazuko veut un enfant, et sa foi en la vie force la sympathie, en dépit de ses écarts de conduite, de tout le nihilisme de son comportement et de son langage. Elle et son amant sont les "victimes d'une période de transition morale". Document de première importance sur l'effondrement d'une société, Soleil couchant est aussi - et c'est ce qui donne à l'oeuvre son accent dramatique si personnel - un document sur un homme en qui l'on s'accorde à reconnaître l'un des plus grands écrivains de son pays.


L'avis de Tamara,
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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 22:00
J'avais lu le billet rédigé par Yue-Yin sur ce livre voici quelques semaines et je l'avais noté dans un coin de ma tête. Alors quand je fus contactée par Suzanne pour le recevoir, j'avoue ne pas avoir hésité une seule seconde et ... le verdict est très positif :)  et ce livre m'a permis de ne pas voir passer les heures de train.
Bien entendu, vous avez lu et relu des commentaires sur ce livre, mais je suis ravie d'ajouter mon grain de sel à la blogosphère car, réellement je me suis laissée gagner par la plume de Paolo Giordano.

La solitude des nombres premiers / Paolo Giordano. Traduit de l'italien par Nathalie Bauer. Seuil, 2009. 329 pages.
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair.
Maffia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.
Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter.

Contrairement à ce qu'affiche le titre, une nouvelle fois, nulle crainte à avoir  si vous êtes en disgrâce avec les mathématiques, là n'est pas réellement le sujet.
Cette passion de Maffia n'est là que pour lui permettre de s'échapper, de s'isoler. Car, pour lui comme pour Alice, son pendant, l'isolement est de rigueur. Ils cachent par leur solitude, par leur comportement vis à vis de leurs corps, la souffrance d'un passé qu'ils veulent taire. Nul pathos à travers la plume de P. Giordano, juste une constatation, une présentation de ces deux êtres si proches et si lointains, qui parfois se complètent, parviennent à constituer un tout, mais que leur souffrance intime poursuit tout au long de cette vingtaine d'années durant lesquelles nous les suivons.
Plein d'espoir devant ces compléments, nous filons la plume de l'auteur qui, d'une pirouette fait rebondir la situation : la communication en dépit de tout reste trop délicate pour ces deux êtres si fragiles que leurs démons hantent en dépit des années. L'espoir demeure pour le lecteur, mais l'auteur choisit une fin distincte d'un schéma trop facile et attendu. Sans doute la raison a-t-elle dominé sur cette chute attendue par le lecteur. Néanmoins l'apitoiement n'est toujours pas de rigueur et la fin nous entraîne vers le sourire et... la tristesse.

Merci à Chez les filles et aux Editions du Seuil.
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