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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 10:52

La pub a eu raison de moi.

Vous pouvez désormais me retrouver à cette adresse  :

 

http://uncoindeblog.wordpress.com/

 

Tous les articles et commentaires ont été exportés. Ne manque qu'un peu de ménage et de remise en page, mais les nouveaux billets sont bien là. 

L'adresse de contact reste inchangé.

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 20:45

Le duel / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Métaillié Noir, 2014 (Bibliothèque nordique). 308 pages

Le billet est disponible ici (sans la publicité omniprésente sur cette page)

 

 

Entre mes mains le bonheur se profile / Agnès Martin-Lugand. Michel Lafon, 2014. 332 pages.
Le billet est disponible ici (sans la publicité omniprésente sur cette page)

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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 18:56

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/9/0/0/9782290077443FS.gifLa tête de l'emploi / David Foenkinos. J'ai Lu, 2014. 285 pages

A 50 ans, Bernard se voyait bien parti pour mener la même vie tranquille jusqu'à la fin de ses jours. Mais parfois l'existence réserve des surprises... De catastrophe en loi des séries, l'effet domino peut balayer en un clin d'oeil le château de cartes de nos certitudes. Et le moins que l'on puisse dire est que cet homme ordinaire, sympathique au demeurant, n'était pas armé pour affronter ce qui l'attendait.
Buster Keaton post-moderne, il va devoir traverser ce roman drôle et mélancolique pour tenter de retrouver sa place dans un monde en crise.

 

Banalité du quotidien d'un quidam ordinaire, tel est le sujet de ce roman de David Foenkinos.

Requiem pour un Bernard, voilà la pensée qui m'est venue à l'esprit à la moitié de l'ouvrage. Le sort semble s'acharner sur lui, et les évidences des situations qui vont de mal en pis s'enchaînent avec une banalité pour le lecteur qui ne l'est pas pour le personnage central, anti-héros autant que possible. Grincements de dents de ma part, et reproches amers d'avoir entamé cette lecture en soirée, de quoi me mettre d'humeur morose au vu de ces galères, reflet de notre quotidien (l'histoire se déroulant hier, aujourd'hui).

Où l'auteur veut-il nous emmener ? Dans le vécu de la galère. Cet homme de 50 ans qui perd tout et se retrouve bientôt quasi à la case adolescent.

Mais qu'elle fut longue l'attente de la réaction de Bernard, personnage qui m'a mis en colère face à son absence totale de réaction. ("Mais monte donc idiot, va lui casser la gueule et les virer de chez toi. Au moins qu'il se passe quelque chose dans ce bouquin, au lien d'enfiler les perles ! )

Fort heureusement la réaction et les enchaînements du dernier tiers m'ont réconcilié avec la vie ce matin, même si Foenkinos ne peut s'empêcher une ultime pirouette : notre anti-héros semble déjà prêt à retomber dans ces travers habituels.

J'ai lu ici et là que des lecteurs plus assidus de David Foenkinos avait été déçu par ce roman : ils retrouvaient l'esprit de l'auteur, les ingrédients de son écriture (un personnage banal dont la vie bascule), mais ils leur manquaient un petit quelque chose et craignait qu'il ait oublié de se renouveler, et qu'à force d'utiliser la banalité, la plume ne s'use. N'étant pas une lectrice assidue, j'y ai néanmoins trouvé mon compte, même si ce roman m'a déplu dans la première partie.

 

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 09:20

Dernièrs jours du mois anglais & Shame on me ! aucun article encore rédigé.

J'avais le projet de relire mes Harry Potter, mais le temps m'a filé entre les mains et comme j'ai acquis récemment les DVDs, je gagne un peu sur le sablier en les visionnant. 3 seulement à ce jour, mais il me tarde de poursuivre en attendant de profiter de mes congés ou simplement de l'été pour me replonger dans mes livres.

Harry-Potter.jpg

Relecture certes car je les ai tous vu au cinéma et, là, joie de la redécouverte similaire à celle qui me poussait à relire les volumes après être allée les voir dans les salles obscures, afin de retrouver les moments qui me semblaient absents (je craignais de mélanger les volumes) et retrouver le plaisir de la lecture.

Verdict : très positif :)

 L'adaptation du premier épisode date de 2002 donc j'avais oublié quasi tous les enchaînements et les choix fait pour l'adaptation. D'autre part, comme souvent après la lecture d'un roman, tout un chacun se demande si les personnages vont pouvoir coller à l'imaginaire que l'on s'est fait. Enfin, pour ne rien vous cacher, j'avais bénéficié de places en avant première, avec une floppée d'enfants présents dans la salle (dont certains étaient à mon avis bien trop jeunes) et évidemment, le ressentie dans la salle ne fut pas le même.

Quel plaisir de revoir tous ses personnages issu de l'imaginaire de J.K. Rowling, ses idées, les illusions de la magie drôle ou fantastique (la grande salle, les fantômes, le magic bus, la voiture folle des Weasley, le saule cogneur, l'envolée de la tante de Dudley).Enfin, l'accent est mis sur une nature et un décor absolument superbe, certainement à un degré plus important que ce que j'avais imaginé lors de ma lecture.

Tout est là.

De la même manière, la joie est intacte et si l'excitation n'est pas tout à fait aussi forte qu'à ma première lecture des romans (nuits blanches, j'écris ton nom), cela n'est guère loin et j'ai dû me retenir pour ne pas regarder les épisodes les uns à la suite des autres.

Rarement des adaptations ne m'ont paru aussi bonnes et, dans mes souvenirs, un seul épisode m'a déçu, mais la suite de mon temps avec la saga "Harry Potter" me permettra de confirmer ce souvenir.

Cette saga, en livres ou en vidéos reste réellement un grand plaisir en ce qui me concerne.

J'y retourne ! Zut, j'ai encore des billets pour Le mois anglais et quelques promesses à tenir. Quelqu'un a vu mon retourneur de temps ?

 

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 17:30

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/2/8/9/9782228908818FS.gifLes tribulations d'une cuisinière anglaise / Margaret Powell. Traduit de l'anglais par Hélène Hinfray. Payot, 2013. 248 pages

Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit " entrer en condition ". De fille de cuisine elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de " ceux qu'on appelle "Eux" ", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent.
Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres. Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell (1907-1984). Quarante ans plus tard, il a inspiré le scénariste de la série Downton Abbey.

 

Je dois avouer que c'est bien la mention que ce témoignage fut une source d'inspiration pour Dowton Abbey qui a fait que j'ai acheté cet ouvrage. Le marketing a très bien fonctionné et je suis tombée dedans les yeux fermés. Si on retrouve quelques menus détails de la série, il ne faut rien attendre de plus par rapport à la série qui me plait tant.

Certes le témoignage de Margaret Powell est intéressant et fut sans doute novateur par la tournure d'écriture : le rendu d'un certain franc parler de cette personne. Mais il existe avant tout pour nous permettre de "revivre" un moment d'histoire. L'enfant qu'elle fut, la difficulté de l'existence pour ses parents et leur progéniture et son rapide placement dans la vie active afin de permettre à sa famille de vivre tout comme à elle-même.

Son expérience ne manque pas de vérité comme de vivacité, certainement du fait  qu'elle fut une femme au caractère bien décidé. Mais avant de pouvoir s'affirmer elle a dû débuter par le bas de l'échelle, même si certains considéraient que sa place était enviable, elle ne reste pas moins attribuée à une jeune fille, bien mal préparé à ce que l'on attend d'elle, et à une dureté au niveau des tâches, comme au peu de considération qui lui est accordé.

Grâce à sa force de caractère, à sa jeunesse et son intrépidité, Margaret va rapidement prendre du galon, mais dans des maisons qui ne sont pas forcément les plus idéales. Néanmoins, elle verra l'envers du décor puisqu'elle dirige désormais les cuisines, à parfois elle-même une fille de cuisine sous ses ordres et les clés (même si certains ne peuvent se résoudre à lui remettre) pour diriger (ou pas) les menus de ses patrons.

L'évocation de certains des maîtres, de leur cupidité ou de leur comportement envers leurs domesticités reprend en détails tous ce que l'on pouvait imaginer. Quant aux maîtres modèles, ils ne semblent pas faire partie de la majorité, où comme elle le dit, elle -même, les places y sont si bonnes qu'elles ne se présentent qu'une fois dans une vie et que tout un chacun tente de préserver cette chance.

C'est donc avant tout une page d'histoire au travers d'une personne que nous avons la chance de lire, le tout agrémenté d'humour et d'un peu de verdeur : où comment accommoder un poisson tout droit sortie de la poubelle et en faire votre spécialité auprès de vos maîtres ! Bon appétit :0)

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 06:59

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/6/1/9782266100137FS.gifDeux garçons bien sous tous rapports / William Corlett. Traduit de l'anglais par Jean Rosenthal. Pocket, 2000. 486 pages

Quand Richard, riche Londonien de soixante-dix ans, emménage dans le petit village de Bellingford avec... Bless, son jeune amant, c'est la stupeur chez tous les habitants. Surtout que les nouveaux occupants du château, iconoclastes aux mœurs " contre nature ", attirent une horde de personnages extravagants. Un vent de folie s'empare du petit village, les catastrophes s'enchaînent, les situations cocasses se multiplient : Bellingford se transforme en un véritable laboratoire d'expériences. Mais, par la force de la tendresse, les différences s'estompent peu à peu, et parfois même, les masques tombent. Heureusement, la fantaisie triomphe dans cette délicieuse comédie qui est, avant tout, un hymne à la différence.

 

Je dois avouer m'être amusée à la lecture de ce roman qui ressemble fort à du théâtre de boulevard, nonobstant le fait que l'action se déroule dans la campagne anglaise et, qu'à défaut de la bourgeoisie, le couple principal est un couple gay.

Effectivement tous les clichés sont repris, les éléments de farce "é-nÔr-me" sont bien là, et même si le résultat des situations où simplement l'apparition d'un personnage nous fait aussitôt sonner une alarme dans la tête en imaginant le pire (et le pire se produit ou presque...), cela reste drôle et enlevé.

Comme je le disais, il est vrai que tout est trop facile : jeter en pâture un couple dont le différence d'âge fait jaser, ajouter le fait qu'il s'agit d'un couple d'hommes appartenant au milieu du spectacle et pour épicer le tout, faite de leur plus proche voisin un militaire en retraite et son épouse coincée, au fin fonds de la campagne.

Comme la sauce pourrait ne pas prendre, inventer quelques commères locales, une ancienne gloire, une pucelle perdue, évadée d'une pseudo secte et pourchassée par une italienne amoureuse en furie, appelant son frère à la rescousse. Sans oublier les  deux meilleurs amis de notre couple, Richard et Bless, qui évidemment ne savent pas se sentir et sont prêts à se jeter des coupes de champagne au visage, dès que l'occasion se présente.

Voilà avec des 2 phrases, vous pouvez voir que ce couple semble attirer tous les fous furieux du coin et provoquaient quasi à leurs coprs défendant toutes les catastrophes possibles. Mais c'est sans compter sur la véritable nature de certaines villageois bien installés, qu'il s'agisse du pasteur et de son épouse, des trois vieilles filles, de ces deux couples d'amis, et j'en passe.

Bref vous n'aurez guère une minute à vous pour vous ennuyer, à moins que la prolifération des événements ne provoque au pire un baillement, devant l'éparpillement des personnages et des situations.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 15:32

http://static.decitre.fr/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/5/3/9/9782253932260FS.gifMrs Craddock / W. Somerset Maugham. Traduit de l'anglais par Paul Couturiau. Le Livre de Poche, 1994 ( Biblio). 310 pages. 3*

Mrs. Craddock est le premier tourbillon annonciateur du maelström des veuves où s'engouffre l'oeuvre de Somerset Maugham. La future Mrs. Craddock, Bertha Ley, jouit d'un vaste domaine, d'une belle rente et d'un nom illustre.Elle vit seule avec une tante dont l'esprit n'a rien à envier à Madame du Deffand. Bertha Ley se nourrit de Montaigne, de Marc Aurèle et de Madame de Sévigné; elle s'est mis en tête d'épouser un de ses métayers, Mr. Craddock, parce qu'il a des mains fortes et viriles, parce que ses botte font naître en elle un frisson de plaisir, par leur seule taille, qui suggère une fermeté de caractère et une autorité des plus rassurantes.Sommerset Maugham se révèle d'une rosserie réjouissante. Peu à peu il distille un acide cynique qui ronge les pages d'abord imprégnées de niaiserie sentimentale. Les belles bottes de Mr. Craddock broient une à une toutes les illusions de son épouse. [...] Et Sommerset Maugham de laisser entendre que souvent, dans un roman d'amour, le livre de la vie pour l'un est écrit en italiques, pour l'autre, il est composé en grosses lettres capitales.Linda Lê

 

Un auteur dont je connaissais le nom, mais dont je n'avais jamais lu une ligne ! Voilà c'est chose faîte .

Lorsque l'aristocratie britannique décide de faire une mésalliance et découvre qu'elle n'a pas le monopole de l'attention. Voici en quelques lignes le résumé que je pourrais faire de ce roman mais cela serait plus que réducteur. Car, une nouvelle fois, j'ai été étonnée par la modernité du rôle donnée à cette jeune femme (au moins en début de roman) : Bertha Ley.  Mais également, son manque de réalisme quant à une alliance amoureuse, en dépit de son intelligence. Doit-on le reprocher à son éducation, ses lectures, une certaine aspiration à l'idéale ou simplement à un mouvement de rébellion d'où une attirance vers la différence, je ne sais et je ne vais pas me lancer dans une analyse (dont je suis bien incapable d'ailleurs).

Une chose est certaine : Bertha épousera l'homme qu'elle souhaitait * rien n'y personne ne pouvant s'y opposer*, mais le cours de sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille et, en dépit de ses chimères amoureuses ou idéalismes, la chute viendra. Et, à 30 ans (gloups), sa vie prend bien une tournure irrémédiable à ses yeux et plus aucun idéal ou illusion ne pourra faire changer son existence. 

Somerset Maugham semble prendre plaisir à détruire les idéaux et rêveries de cette jeune épousée, le tout sans avec une plume aiguisée grâce notamment au personnage de Miss Ley.

La galerie de portrait pourrait être quasi complète et être un petit théâtre de la société, mais ce roman montre avant tout les déconvenues du mariage dans un couple que tout sépare et ne partageant aucune passion, aucun point commun.

 

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 06:23

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/6/0/0/9782260020714FS.gifN'oublie pas les oiseaux / Murielle Magellan. Julliard, 2014. 240 pages

Une jeune artiste débarque à Paris, des rêves plein la tête. A l'école de chansons où elle étudie, elle est subjuguée par l'un de ses professeurs, de plus de vingt ans son aîné. Autour de lui, les femmes défilent, attirées comme des papillons de nuit par la lumière. Comment capter son attention ? Pleine de bruits et de fureur, cette histoire s'étend sur vingt ans et retrace les soubresauts d'une passion au long cours.
Elle brosse le portrait d'un homme complexe et attachant, à la fois pygmalion, ami, amant, compagnon et père, qui se révèle être un don Juan impénitent. Mais elle décrit aussi l'éclosion d'une femme à la force insoupçonnée, qui se construit et se découvre au fur et à mesure qu'elle tente d'échapper au piège d'un amour absolu et dévorant. Pour son troisième roman, Murielle Magellan a choisi la voie du récit autobiographique.
Une démarche littéraire qui lui réussit, comme si son histoire, au fil des pages, nous racontait aussi la nôtre.

 

Quelle étrange sensation !  Crainte du  voyeurisme lorsque je lis que cette histoire est autobiographique, alors que bon nombre de romanciers n'omettent pas de préciser que tous les éléments sont de la pure fiction. Ici, tout est à l'opposé ! Muriel Magellan nous donne la couleur et même les couleurs, puisque dès les premières pages nous apprenons que l'Homme Slave est mort, qu'elle a eu un enfant avec lui et que leur histoire d'amour fut à rebondissement.

La crainte du glauque pointe ? Et bien pas du tout. En dépit de ma connaissance de tous ses événements à venir, je me suis laissée gagner par le texte, tout en sachant que le JE était bien réel.

Phrases courtes.  Aucun condensé ou voile pudique sur les tromperies, les amours d'attente. Elle aime l'Homme Slave, souhaite vivre sa passion avec lui, aimerait qu'il soit le père de ses enfants, mais sait qu'elle ne doit pas se cacher la face. Il est plus âgé et aime les femmes.

Et pourtant, le fil tenu persiste, leurs talents se croisent sans cesse. Il ne joue pas un rôle uniquement de mentor, il reste l'Homme qui lui dit de persister, d'écrire encore et toujours, celui dont elle veut bien plus qu'un simple encouragement ou de la tenir par la main dans son évolution professionnelle. Car si elle l'attend au fond d'elle-même, les périodes où ils se sont perdus de vue, ne lui ont pas fait abandonner ses projets artistiques qui les rapprochent et les éloignent.

Oui la passion est en flux tendu dans ce roman, où tout un chacun retrouve parfois les aspects de sa propre vie privée : la rupture, la jalousie n'est pas exempte du récit. Et en dépit de l'aspect autobiographique, de cette  chute attendue, le noeud au creux de l'estomac gagne lorsque l'inéluctable moment arrive. L'Homme Slave n'est plus. Son histoire ne s'arrête pas là. Ses histoires devrais-je dire car, sa vie fut un peu à l'image de ses spectacles : fécond, parfois imprévisible, fruit de passions.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 20:26

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/7/1/0/3/9782710370192FS.gifLa dernière fugitive / Tracy Chevalier. Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff. Quai Voltaire, 2013. 373 pages. 4*

Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner, au coeur de l'Ohio, sa soeur promise à un Anglais fraîchement émigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker : broderie, prière, silence. Mais l'Amérique de 1850 est aussi périlleuse qu'enchanteresse ; rien dans cette terre ne résonne pour elle d'un écho familier. Sa soeur emportée par la fièvre jaune à peine le pied posé sur le sol américain, Honor se retrouve seule sur les routes accidentées du Nouveau Monde.
Très vite, elle fait la connaissance de personnages hauts en couleur. Parmi eux, Donovan, "chasseur d'esclaves", homme brutal et sans scrupules qui, pourtant, ébranle les plus profonds de ses sentiments. Mais Honor se méfie des voies divergentes. En épousant un jeune fermier quaker, elle croit avoir fait un choix raisonnable. Jusqu'au jour où elle découvre l'existence d'un "chemin de fer clandestin", réseau de routes secrètes tracées par les esclaves pour rejoindre les terres libres du Canada.
Portrait intime de l'éclosion d'une jeune femme, témoignage précieux sur les habitudes de deux communautés méconnues - les quakers et les esclaves en fuite -.

 

Voici un petit moment que j'avais abandonné Tracy Chevalier car j'avais la sensation qu'elle surfait sur son succès passé. Mais ce roman m'a fait de l'oeil et j'ai retrouvé avec bonheur la plume  de "La jeune fille à la perle" sur un sujet connu des européens : le chemin de fer des clandestins, mais dans une moindre mesure pour nous qui ne l'avons pas vécu.

Tracy Chevalier sait habilement lier le thème de l'émigration volontaire des européens, leurs difficultés d'adaptation à cette terre "libre" et si vaste au fléau de l'esclavage. Alors oui, certains pourront voir certaines facilités bien pensantes, notamment lorsque la jeune héroïne propose la solution soufflée par d'autres : le retour au pays pour ces noirs, retour à leur mère patrie mais comme lui répond cette femme de tête qui fera le lien vers son évolution et  sera d'une aide précieuse quant à ses décisions futures, le pays qui la fut naître est, et reste, les Etats-Unis. Contrairement à elle  qui pourrait reprendre le bateau et rejoindre sa famille restée en Angleterre, les esclaves, en dépit de leur absence de droits, sont des américains.

Après la peinture, ce sont les travaux d'aiguille : le patchwork (les quilts) qui tient une place importante dans cette histoire. Oui, cela pourrait être anecdotique, comme bien des aspects ou situations du roman, mais mis bout à bout : la candeur de l'héroïne, sa découverte de son nouveau pays, les différents sentiments qu'elle se voit devoir affronter et comprendre seule sont à l'image de ces petits bouts de tissus qu'elle sait si patiemment assembler. Si cette vision peut paraître réductrice, il vous faut savoir que même si Honor maîtrise son sujet lorsqu'il s'agit du quilt, en matière de sentiments, de compréhension de la nature humaine, tout reste à faire. Et son monde quaker ne peut pas vraiment l'aider à l'appréhender. C'est au-delà, en franchissant les interdits religieux, comme ses propres peurs qu'elle va commencer à comprendre la vie et parvenir à appréhender son pays d'adoption et sa culture.


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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 17:30

http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/2/2/6/2/9782226249692FS.gifLa nuit en vérité / Véronique Olmi. Albin Michel, 2013. 309 pages. 2,5*

Enzo et Liouba Popov vivent dans un grand appartement dont ils ont la jouissance près du jardin du Palais Royal. Les propriétaires ne sont jamais là, Liouba y est femme de ménage. Enzo est en 6e au collège où il est le bouc émissaire de ses camarades. Trop différent, trop gros, trop silencieux. Il a la hantise du lundi matin et son refuge ce sont les livres qu’il dévore et, la nuit, les histoires qu’il s’invente.
Quand le harcèlement scolaire devient lynchage, la vie d’Enzo bascule, la fièvre et le délire lui font entrevoir ses origines russes, des Russes blancs venus combattre en 14 avec les soldats français puis envoyés en Creuse dans un camp militaire. Un roman magnifique, ample, ondulant, qui évoque une relation forte et fragile entre une mère très jeune et un gamin sensible, victime de la méchanceté scolaire.

 

Autant j'ai été totalement conquise par la première partie de ce roman, me demandant comment l'auteur allait bien pouvoir poursuivre son récit, autant j'ai été déçue par le côté fantastique qu'elle y a intégré. Plonger dans un roman où la réalité et le quotidien accaparait mon attention, ce subterfuge m'a gênée dans ma lecture et a fait perdre le fil des thèmes soulignés par l'histoire contée par Véronique Olmi.

Néanmoins ce roman parle magnifiquement de l'exclusion, de l'image que votre couleur de peau ou votre nom donne à ceux qui vous entourent lorsqu'ils ne cherchent pas à en savoir plus sur vous.

Oui le nom de famille d'Enzo et Liouba sonne étranger mais ils sont français... Les différences ne s'arrêtent pas là et la quête absolue d'amour de Liouba, comme le surpoids ou son intérêt pour les livres d'Enzo les plongent dans la différence d'une certaine manière.

Véronique Olmi nous montre à travers ses maladresses et ses silences l'amour de Liouba envers son fils. Comment elle est l'esclave moderne de ses employeurs afin que son fils puisse aller dans une école des beaux quartiers. Mais l'adresse postale ne fait pas tout et la différence et l'indifférence d'Enzo envers ses camarades vont le plonger dans l'horreur et la cruauté des enfants comme l'incompréhension des adultes qui les entourent.

Leur vie semble plus simple lorsqu'ils ne sont que tous les deux, se raccrochant simplement l'un à l'autre en tant que mère et fils, chacun comptant sur la présence de l'autre mais de manière silencieuse. Certes Liouba n'est ni une mère parfaite, ni une employé idéale. A force de vouloir bien faire, elle abime les objets d'arts ou les rideaux (à force de nettoyage) de l'appartement de ses employeurs et, de la même manière, sans mode d'emploi pour son fils, elle essaie de lui transmettre tout l'amour qu'elle a pour lui.

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