30 janvier 2010
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Seul le silence / Roger-Jon Ellory. Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau. Le Livre de Poche, 2009. 601 pages.
Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée.
Une des premières victimes d'une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient... Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante. Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R. J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote, par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée.
Une des premières victimes d'une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient... Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante. Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R. J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote, par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
Prenant ! Avec une émotion et un intérêt sans faille on se retrouve plongé dans le quotidien de ce gamin qu'est Joseph au moment où débute cette histoire. Tout débute avec la description de la chute d'une plume qui est censée annoncer la mort, et, image de l'ange qu'il espère que son père est devenu, lui parti si tôt. Bientôt d'autres anges partent rejoindre le père de Joseph mais de manière beaucoup plus brutale et bouleversante pour l'ensemble de la petite communauté qu'est Augusta Falls. Habilement R.J. Ellory nous glisse derrière l'épaule de Joseph, ses peurs, son quotidien, son amour des mots aidés en cela par son institutrice.
Mais toujours les meurtres reviennent, tel un leitmotiv à peine modifié dans leur horreur, quasi annuellement, et remettent en question le fragile équilibre de ce petit coin du Sud de l'Amérique. A l'horreur, l'effroi, sa mère, son institutrice démontrent que la réflexion doit dominer : la peur de ceux qui sont différents par leur couleur de peau : les noirs, leur culture ou leurs origines. Rapidement, néanmoins en cette période de montée du nazisme, la famille Kruger venue d'Allemagne commence à être dévisagée. L'étranger, même bien intégré (trop bien car il s'agit de la famille la plus prospère ici) n'en reste pas moins celui dont on doit se méfier...
Joseph est ainsi confronté un par un à tous les maux de notre société. Sa seule échappatoire : l'écriture et son imagination qui parfois l'entraine loin, très loin. Dans une évasion toujours plus grande dont il va avoir besoin de plus en plus, au fur et à mesure que les événements viennent le bousculer. Des faits toujours plus forts. On se dit que ce n'est pas possible, qu'il a le droit de vivre sa vie, cet homme intelligent qui, vaille que vaille, a réussi à repousser les limites de son existence. Et alors qu'il s'installe dans sa nouvelle existence, le retour de la mort encore plus horrible ! Là je me suis dit que l'auteur poussait peut être le bouchon un peu loin alors que je savais pertinemment que nous allions en arriver là car, dès la première page, nous savons que c'est Joseph qui nous raconte l'histoire alors qu'il vient enfin de se confronter au meurtrier. Même si cet acte de barbarie relance la piste du tueur, je ne parviens pas totalement à comprendre sa présence à New York. Que cherche-t-il à montrer à Joseph ? Qu'en dépit de son intelligence, de sa réussite il peut continuer à le manipuler comme les autres ? Quel acte de vengeance cherche-t-il à exercer ? Pure domination sans doute. Bref, quelques questions demeurent même si ce rebondissement nous entraîne vers la chute de l'ouvrage, tout en nous montrant d'autres facettes de l'être humain confronté à l'adversité, à la prison : une autre forme de mort.
Que vous dire de plus ?
Oui je me doutais depuis un moment de l'identité du meurtrier, mais Ellory nous montre tous les aspects les plus machiavéliques du personnage avant de le démasquer.
Un très beau texte comme beaucoup de blogeurs l'ont déjà fait remarquer.
Tout ce que je n'ai pas dit est là (Amanda), chez Virginie,
Si vous souhaitez écouter l'auteur (in French :D), c'est ici !
Mais toujours les meurtres reviennent, tel un leitmotiv à peine modifié dans leur horreur, quasi annuellement, et remettent en question le fragile équilibre de ce petit coin du Sud de l'Amérique. A l'horreur, l'effroi, sa mère, son institutrice démontrent que la réflexion doit dominer : la peur de ceux qui sont différents par leur couleur de peau : les noirs, leur culture ou leurs origines. Rapidement, néanmoins en cette période de montée du nazisme, la famille Kruger venue d'Allemagne commence à être dévisagée. L'étranger, même bien intégré (trop bien car il s'agit de la famille la plus prospère ici) n'en reste pas moins celui dont on doit se méfier...
Joseph est ainsi confronté un par un à tous les maux de notre société. Sa seule échappatoire : l'écriture et son imagination qui parfois l'entraine loin, très loin. Dans une évasion toujours plus grande dont il va avoir besoin de plus en plus, au fur et à mesure que les événements viennent le bousculer. Des faits toujours plus forts. On se dit que ce n'est pas possible, qu'il a le droit de vivre sa vie, cet homme intelligent qui, vaille que vaille, a réussi à repousser les limites de son existence. Et alors qu'il s'installe dans sa nouvelle existence, le retour de la mort encore plus horrible ! Là je me suis dit que l'auteur poussait peut être le bouchon un peu loin alors que je savais pertinemment que nous allions en arriver là car, dès la première page, nous savons que c'est Joseph qui nous raconte l'histoire alors qu'il vient enfin de se confronter au meurtrier. Même si cet acte de barbarie relance la piste du tueur, je ne parviens pas totalement à comprendre sa présence à New York. Que cherche-t-il à montrer à Joseph ? Qu'en dépit de son intelligence, de sa réussite il peut continuer à le manipuler comme les autres ? Quel acte de vengeance cherche-t-il à exercer ? Pure domination sans doute. Bref, quelques questions demeurent même si ce rebondissement nous entraîne vers la chute de l'ouvrage, tout en nous montrant d'autres facettes de l'être humain confronté à l'adversité, à la prison : une autre forme de mort.
Que vous dire de plus ?
Oui je me doutais depuis un moment de l'identité du meurtrier, mais Ellory nous montre tous les aspects les plus machiavéliques du personnage avant de le démasquer.
Un très beau texte comme beaucoup de blogeurs l'ont déjà fait remarquer.
Tout ce que je n'ai pas dit est là (Amanda), chez Virginie,
Si vous souhaitez écouter l'auteur (in French :D), c'est ici !
Lecture faite en partenariat avec Le Livre de Poche.