Prisonniers du temps / Michael Crichton. Traduit de l'américain par Patrick Berthon. Pocket, 2002. 600 pages. 4* 143,5*
Située au beau milieu de l'Arizona, ITC est une entreprise de technologie de pointe hautement mystérieuse. Sous la férule d'un scientifique aussi brillant que mégalomane, d'importantes recherches y sont menées dans le plus grand des secrets...
Mais pourquoi ITC s'intéresse-t-elle aux travaux de l'équipe d'historiens qui, loin de là, dans la vallée de la Dordogne, a entrepris sous la direction du professeur Johnston de l'université de Yale, des fouilles autour d'un monastère du XIVème siècle ? Pour éclaircir la question, Johnston se rend en Arizona. Et disparaît...
Deux jours plus tard, toujours en Dordogne, un parchemin vieux de six cent cinquante ans est mis au jour. Son message : "A l'aide" est signé du professeur Johnston...
Un roman toujours bien documenté où j'ai eu le loisir de découvrir nombre de faits historiques se déroulant en Dordogne. Même si je ne pourrais pas vous confirmer l'exactitude des faits relatés (n'ayant pas effectué les recherches suffisantes), je dois avouer que l'envie d'aller visiter les lieux, et simplement les quelques lignes consacrées à Sarlat m'ont convaincues.
Michael Crichton mêle habilement les faits historiques et un soupçon d'anticipation ; il n'omet pas les détails de physiques quantiques qui m'ont semblé beaucoup moins aisés à suivre et, je l'avoue, m'ont parfois un peu noyé - mais mon ignorance criante est sans doute la cause et le résultat de cette absence d'intérêt - .
Bref l'auteur joue avec son lecteur et m'a de prime abord quelque peu noyé dans le foisonnement des personnages : qu'ils soient principaux ou secondaires, tous nous sont présentés de la même manière et je commençais déjà à tricoter l'histoire que déjà il se tournait vers d'autres, d'autres lieux. Cela est particulièrement vraie avec le médecin et le shérif de la petite ville où l'on rencontre l'homme apparu de nul part. Mais, dès que les personnages sont lancés dans la période médiévale qui les concerne, l'intérêt s'accélère au gré de la suite des événements qu'ils suscitent volontairement ou non. Alors oui ils bénéficient de quelques innovations technologiques fort discrètes et tenues de demeurer secrètes, mais bien vite ils comprennent que bien des choses ne se passent pas comme eilles auraient dû ! Et oui, un traitre se trouve parmi eux !
A force de secrets, silences et complicités de toutes sortes, leur retour semble compromis en dépit de leurs forces, connaissances de la période ou hasard de l'existence.
On se doute bien, - encore plus à la lecture de la 4ème de couverture - que les choses vont finalement se terminer de manière moins dramatiques qu'elles n'ont commencé et que les personnalités font se révéler (sinon pourquoi l'auteur aurait-il choisi tel personnage plutôt qu'un autre ?), mais l'intrigue reste présente et la chute se laisse attendre sans déplaisir.
Michael Crichton était décidemment un bon ficeleur d'histoires, même si parfois toute non pas la même tension.