L'arche de Noël et autres contes : contes / Romain Sardou. Éditions France Loisirs, 2009. 184 pages. 2,5*
Londres, hiver 1858.
Amory, un garçon de huit ans, porte des seaux d'eau à travers les rues glacées. Pour survivre, l'orphelin doit assurer l'entretien des abreuvoirs dans un quartier élégant de la capitale. Le soir, Amory se réfugie dans les combles d'un club très select. Là, il a chaud, se sent en sécurité, et peut sommeiller en écoutant les conversations des lords et des baronnets... Un jour, pourtant, des éclats de voix le réveillent : un brave homme, brandissant un grimoire auquel il semble attacher le plus grand prix, subit les invectives des notables déchaînés.
Le sujet ? les fées, les lutins, tous les êtres magiques, et leur subite disparition, mille ans plus tôt...
Je sais bien que nous ne sommes pas vraiment en décembre, et les températures estivales de ces deux derniers mois me le confirment, mais ce livre était là, alors voilà :0)
4 contes : - L'Arche de Noël, - Les petites espérances de Duane Reilly, - Noël à Coldbath Fields, - La fessée du Père Noël composent ce recueil. Une même thématique, celle de Noël, comme le titre l'évoque sans équivoque, mais d'une longueur variant d'un texte à un autre, et d'une tonalité différente même si le fantastique est évoqué en filigrane ou de manière plus franche.
Le texte le plus long et se voulant sans contexte le plus étoffé est bien entendu celui qui donne son titre à l'ouvrage. Bien parti, mêlant le réel - la vie à Londres en 1856 - et le conte en prenant une tournure plus fantasque grâce au récit d'un personnage étrange : ancien noble ayant tout abandonné pour se consacrer à la diffusion des contes, le lecteur est plongé dans la découverte récente du Père Noël apparu pour la première fois 4 années plus tôt. Mais Romain Sardou nous entraîne beaucoup plus loin dans le passé qu'en ce XIXème siècle, et dans un monde radicalement différent, puisque c'est au milieu des elfes, fées etc. que nous nous retrouvons. Virage intrigant qui a titillé sans contexte mon intérêt mais dont la chute me laissa une sensation d'inaboutissement relative au nombre d'éléments initialement soufflés et dont je n'ai pas vu /pas su trouver la chute. Il avait selon moi matière à un roman complet mais pffft l'imagination semble disparaitre en même temps que les être féériques.
Les petites espérances de Duane Reilly, nous plonge en partie dans la grande famine irlandaise qui poussa vers d'autres pays les habitants. Alors oui, l'aspect féérique est moins présent mais l'esprit de Noël demeure dans la notion de partage et surtout dans la moral qui se dégage de ce conte.
Noël à Coldbath Fields est de la même veine car cette fable nous montre comment la roue tourne. Ici, après que la malchance se soit acharné sur notre héros, la magie de Noël et le grand coeur de ses enfants vont permettre de prouver que Barnabas Witham fut victime d'une erreur judiciaire mais surtout que la suite de coïncidences négatives qui l'ont entrainé vers sa geole peut s'inverser en sa faveur. Il se lit d'une traite en dépit du sujet et montre en parallèle l'évolution de la vie en Grande-Bretagne.
La fessée du Père Noël est en quelque sorte l'histoire du père fouettard. Si je le connais de nom, ma famille ne l'a jamais guère évoqué donc il reste pour moi, avant tout la rencontre de La fille du père Noël LoL. Encore une fois un conte bien mené et bien structuré qui donnerait envie d'aller plus loin. Nouvelles et contes même combat pourrais-je dire : un goût de trop peu.