22 février 2009
7
22
/02
/février
/2009
00:00
L'Ordre des jours / Gérald Tenenbaum. Editions Héloïse d'Ormeson, 2008. 212 pages
1946.
Dans une petite ville lorraine, Solange attend le retour de déportation de son père, Isy. Au Lutetia, elle retrouve Max, compagnon d'Isy, muré dans un silence désespéré, mais qui visiblement cache un secret. Solange ne renonce pas. Les années passent. Solange rencontre Simon, lui aussi enfant de déportés. L'un comme l'autre refusent le destin, l'impossible deuil des disparus. Leur chemin singulier, parsemé de révélations, les mènera de la jungle indochinoise, mirage de seconde chance, aux portes du Néguev et à la découverte d'un réseau de juifs qui ont poursuivi la lutte après la guerre.
Le terrible dénouement émergera des brumes polonaises. Servi par une écriture sans concession, pudique et musicale, L'Ordre des jours ressuscite lumineusement les années 1950 et nous plonge dans l'intimité de cette France qui bascule d'une guerre à l'autre.
1946.
Dans une petite ville lorraine, Solange attend le retour de déportation de son père, Isy. Au Lutetia, elle retrouve Max, compagnon d'Isy, muré dans un silence désespéré, mais qui visiblement cache un secret. Solange ne renonce pas. Les années passent. Solange rencontre Simon, lui aussi enfant de déportés. L'un comme l'autre refusent le destin, l'impossible deuil des disparus. Leur chemin singulier, parsemé de révélations, les mènera de la jungle indochinoise, mirage de seconde chance, aux portes du Néguev et à la découverte d'un réseau de juifs qui ont poursuivi la lutte après la guerre.
Le terrible dénouement émergera des brumes polonaises. Servi par une écriture sans concession, pudique et musicale, L'Ordre des jours ressuscite lumineusement les années 1950 et nous plonge dans l'intimité de cette France qui bascule d'une guerre à l'autre.
1958, l'Algérie en toile de fonds via la TSF, Solange/Sarah sur son lit d'hôpital : toutes ses pensées se bousculent dans sa tête, pensées qui nous présentent des personnages qui ,nous le verront bientôt, constituent sa vie, son univers. Que s'est-il passé ? Agression dixit la phrase d'une infirmière ?
Nous n'en saurons pas plus car l'auteur nous renvoie en 1946 en cette fin de guerre. L'attente du retour des déportés.
Les chapitres vont ainsi alterné les 2 périodes : la présente avec l'hôpital et le passé avec le temps qui passe tandis que l'attente se poursuit, que l'espoir demeure même si... A travers son regard, l'auteur nous permet de vivre l'histoire, ces trains qui reviennent, le Lutetia vers lequel convergent tous ceux pour qui l'Espoir n'est pas un vain mot, le nécessaire contrôle d'identité de ses survivants à qui ils ne restent qu'un tatouage et une "livrée", tous ces faits historiques minimes auxquels nous ne prêtons pas attention, mais qui marquent celle qui les vit, qui la font devenir le personnage auquel nous nous attachons, dont nous voulons connaître ce qui la conduit ici. Oui l'émotion est présente, mais pas l'apitoiement sur soi ou sur le passé.
Ce sont les faits et le silence de Max et de tous les autres qui font avancer ce roman, tout en nous prenant à la gorge. Nul n'ignore aujourd'hui le silence imposé, voulu, souhaité après ces années de haine. L'écrit et l'attachement à un personnage fait beaucoup plus pour la mémoire même si l'Homme oublie les leçons de l'Histoire ; j'ose espérer que la littérature aide une fraction de la population à ne pas réitérer ces erreurs (soyons optimistes, même si les faits actuels nous donnent souvent tort).
J'ai eu peur que l'auteur ne bascule dans la vengeance en nous donnant le point de vue des membres du Kibboutz, la démarche de Solange et Max me faisait craindre le pire, mais avec beaucoup d'intelligence G. Tenenbaum a su venir à mes bouts de mes craintes. Non l'histoire ne peut pas bien se terminer mais, ...
la vie continue, même si l'ordre des jours a été bouleversé.
Nous n'en saurons pas plus car l'auteur nous renvoie en 1946 en cette fin de guerre. L'attente du retour des déportés.
Les chapitres vont ainsi alterné les 2 périodes : la présente avec l'hôpital et le passé avec le temps qui passe tandis que l'attente se poursuit, que l'espoir demeure même si... A travers son regard, l'auteur nous permet de vivre l'histoire, ces trains qui reviennent, le Lutetia vers lequel convergent tous ceux pour qui l'Espoir n'est pas un vain mot, le nécessaire contrôle d'identité de ses survivants à qui ils ne restent qu'un tatouage et une "livrée", tous ces faits historiques minimes auxquels nous ne prêtons pas attention, mais qui marquent celle qui les vit, qui la font devenir le personnage auquel nous nous attachons, dont nous voulons connaître ce qui la conduit ici. Oui l'émotion est présente, mais pas l'apitoiement sur soi ou sur le passé.
Ce sont les faits et le silence de Max et de tous les autres qui font avancer ce roman, tout en nous prenant à la gorge. Nul n'ignore aujourd'hui le silence imposé, voulu, souhaité après ces années de haine. L'écrit et l'attachement à un personnage fait beaucoup plus pour la mémoire même si l'Homme oublie les leçons de l'Histoire ; j'ose espérer que la littérature aide une fraction de la population à ne pas réitérer ces erreurs (soyons optimistes, même si les faits actuels nous donnent souvent tort).
J'ai eu peur que l'auteur ne bascule dans la vengeance en nous donnant le point de vue des membres du Kibboutz, la démarche de Solange et Max me faisait craindre le pire, mais avec beaucoup d'intelligence G. Tenenbaum a su venir à mes bouts de mes craintes. Non l'histoire ne peut pas bien se terminer mais, ...
la vie continue, même si l'ordre des jours a été bouleversé.
Le billet de Caro[line] avec une réponse de G. Tenenbaum concernant l'idée de la création du roman.
Celui de Florinette qui vous renverra à d'autres billets.
Celui de Florinette qui vous renverra à d'autres billets.